Les Instituts nationaux de santé américains ont annoncé mardi arrêter des essais cliniques sur l'efficacité d'un traitement au plasma sanguin, prélevé sur des personnes guéries du Covid-19, pour soigner des patients malades mais pas hospitalisés, des résultats intermédiaires n'ayant pas démontré de bénéfice. Les essais avaient commencé en août 2020. Un peu plus de 500 personnes y ont participé après s'être présentées aux urgences d'un hôpital avec des symptômes légers ou modérés du Covid-19, ne nécessitant pas d'hospitalisation. Les participants sélectionnés pour cette étude présentaient également des facteurs de risque comme l'obésité, de l'hypertension, du diabète ou une maladie cardiaque. Certains ont reçu le traitement, d'autres un placebo, et les chercheurs ont ensuite relevé le nombre de personnes nécessitant des soins d'urgence additionnels, hospitalisées ou décédées dans les 15 jours suivants. Un comité chargé d'évaluer les données a déterminé que "si le plasma convalescent n'avait causé aucun mal, il était improbable qu'il bénéficie au groupe de patients" étudié, ont écrit les Instituts (NIH) dans un communiqué. * Covid-19: pas de preuve concluante sur les bénéfices du plasma sanguin (OMS) Fin octobre, une étude réalisée en Inde et publiée dans la revue médicale BMJ avait conclu à une "efficacité limitée" de ce traitement. Selon les scientifiques, cette méthode n'avait pas permis de réduire la mortalité ou d'empêcher, pour les malades modérés, la progression vers un cas grave. Plus de 100.000 personnes ont reçu ce traitement aux Etats-Unis depuis le début de la pandémie, et bien plus dans le monde, notent les NIH. Fin août, l'Agence américaine des médicaments (FDA) avait autorisé en urgence la transfusion de plasma sanguin de personnes rétablies du Covid-19 à des patients hospitalisés. Son chef d'alors, Stephen Hahn, avait reconnu s'être trompé lors d'une conférence de presse aux côtés de Donald Trump, en évoquant des chiffres surestimant largement les bénéfices de ce traitement. La FDA a récemment restreint son autorisation en urgence à l'utilisation de plasma fortement concentré en anticorps seulement, et pour des patients hospitalisés peu avancés dans la maladie, ou hospitalisés et dont la capacité à produire des anticorps est affaiblie.