Afin de surveiller les modifications du coronavirus susceptibles d'aggraver la pandémie ou de rendre les vaccins moins efficaces, les scientifiques recommandent de plus en plus de séquencer le génome des nouveaux variants afin de traquer le virus. "C'est la première fois que nous voyons comment un agent pathogène évolue à cette échelle", relève Ewan Harrison, directeur de la stratégie et de la transformation au COG-UK et membre du Wellcome Sanger Institute, où une grande partie du séquençage est effectuée. "Nous apprenons que ces mutations s'accumulent bien plus vite que nous ne le pensions", ajoute-t-il A souligner qu'à la mi-janvier, GISAID, une importante plateforme de partage de données créée à l'origine pour surveiller la grippe, avait reçu 379.000 séquences, dont 166.000 provenaient de Covid-19 Genomics UK (COG-UK), un partenariat entre autorités sanitaires et établissements universitaires. Depuis, des dizaines de milliers de séquences ont été téléchargées sur des bases de données publiques, permettant de suivre les mutations avec une précision et une vitesse jamais atteintes auparavant ; la part du lion de ces informations provient d'un seul pays: la Grande-Bretagne, poursuit la même source. En effet, la publication de la première séquence génomique du SRAS-CoV-2 en janvier 2020, au tout début de la pandémie, a permis de l'identifier comme un nouveau coronavirus et commencer à développer des tests de diagnostic et des vaccins. Le séquençage a identifié des variants préoccupants en Grande-Bretagne, en Afrique du Sud et au Brésil. D'après le directeur de la stratégie et de la transformation au COG-UK, le nouveau variant à propagation rapide au Royaume-Uni est "comme une mini-pandémie au sein de la pandémie". Sans surveillance systématique, les scientifiques n'auraient peut-être pas encore compris qu'il "change la donne". Pour rappel, le Comité d'urgence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé vendredi 15 janvier la communauté internationale à étendre le séquençage du génome des variants plus contagieux du nouveau coronavirus qui font craindre une résurgence de la pandémie. * Coronavirus : Le point sur les deux nouveaux variants du Sars-CoV-2