Les répercussions de la pandémie liée à la COVID-19 ont été palpables à tous les niveaux, partout dans le monde ; et la santé mentale, non plus, n'a pas été épargnée. La crise sanitaire a transformé le quotidien d'une grande partie de la population et a entraîné plusieurs changements. D'après Mustapha Chagdali, psychosociologue, ces changements sont réactionnels et donc loin d'être ancrés dans la durabilité. « Les changements induits par la pandémie et surtout ceux provoqués durant les périodes de confinement ne sont pas psychologiques. Pour qu'ils le soient, Il leur faut normalement de l'ancrage et de la planification », déclare à 2M.ma, Mustapha Chagdali. Et d'expliquer que les changements réactionnels, comme ceux dus à la pandémie, s'installent généralement par la phobie, la peur, l'angoisse… Il s'agit d'un changement brutal qui n'est pas construit. « On ne peut parler d'un changement sur le plan psychologique que s'il s'étale sur une durée moyenne de 10 ans », estime-t-il. D'après le psychosociologue, cet enchainement d'événements liés à la crise sanitaire, et à toutes les angoisses, incertitudes et inconforts qui en découlent, crée ce que l'on appelle en psychologie « une dissonance cognitive », qui est une situation de désagrément que la personne qui la subit essaie d'en estomper l'effet en adoptant une attitude qui va à l'encontre de ce qu'il ressent réellement. Un état de confrontation se crée donc chez l'individu, selon lui. « La pandémie a mis à nu plusieurs déséquilibres ; les sujets ont donc tendance à adapter leurs croyances, qui peuvent être stéréotypées, à une réalité en constant changement », souligne-t-il. Selon le psychosociologue, le souhait de « retourner à la vie normale », exprimé sans cesse depuis le début de la crise sanitaire, montre que les gens vivent une sorte de « sevrage » qui traduit une terrible angoisse et qui pourrait avoir ultérieurement de grandes répercussions. * Psychologie: "le trouble panique, plus de peur que de mal" !