En ces temps de pandémie, plusieurs témoignages ont fait état de tarifs élevés exigés par les cliniques aux patients Covid-19. Le président de la fédération nationale de la santé, Moulay Said Afif, et le président de l'association nationale des cliniques privées, Redouane Semlali, ont été les invités de Fathia Laouni ce lundi 16 novembre dans son émission « Faites entrer l'invité » pour débattre de ce sujet. Pour Redouane Semlali, ces tarifs s'expliquent par le coût élevé des soins que nécessite la prise en charge Covid-19. « Nous même on pensait pas que ce type de réanimation coûtait assez cher. Le coût moyen d'une nuit en réanimation est de 7000 à 8000 dirhams et les cliniques prennent en charge des patients nécessitant des fois jusqu'à 5000 dirhams d'oxygène par jour en plus de la tenue des soignants qui coûte 300 dirhams », a-t-il affirmé. De son côté, Moulay Said Afif estime que la covid-19 est nouvelle maladie nécessitant un nouveau traitement et un nouveau protocole. « Même les systèmes de santé les plus performants ont été dépassés, que dire de celui du Maroc qui était déjà en difficulté avant la pandémie (…). La santé n'a pas de prix mais elle a un coût », a-t-il dit. Selon Dr Afif, le reste à charge des Marocains dépasse les 50% alors qu'il est entre 20 et 25% dans les autres pays. « L'AMO (Assurance Maladie Obligatoire) est entrée en vigueur en 2006 et doit être revue tous les 3 ans. On doit être à la 6ème évolution de l'AMO alors qu'on n'est même pas à la première », a-t-il expliqué soulignant l'importance d'établir les coûts réels des prestations pour rétablir la relation de confiance entre le patient et le médecin. * Covid-19: le Ministère lutte contre la surfacturation de la prise en charge dans les cliniques (Reportage) Dr Semlali indique pour sa part qu'on "n'arrive pas à améliorer le coût de la prise en charge des patients covid-19 parce qu'on a un soucis d'équilibre. La réanimation Covid-19 ne peut pas être calculée en fonction de la nomenclature de l'AMO, a-t-il précisé notant qu'il est impossible que celle-ci soit facturée à 1500 dirhams la nuit. « Fautes d'assurances, c'est le patient qui paie », a-t-il dit. Interrogé sur les abus, Dr Semlali assure qu'à ce jour aucun dépassement n'a été signalé. « Toutes les cliniques font des efforts considérables pour s'aligner avec les moyens des patients mais ce n'a pas aux cliniques de régler la misère du pays. On ne peut pas régler tous les problèmes des marocains. Il y a de la misère, la couverture sociale n'est pas généralisée etc mais ces problèmes ne se règlent pas au niveau de la clinique », a-t-il affirmé. « Aucun malade n'a été refusé par les cliniques. On est entré dans cette lutte anti-covid avec plaisir et citoyenneté. Nous sommes prêts à nous battre pour aider les citoyens à s'en sortir car aujourd'hui un porteur sur deux du virus dans un état grave est pris en charge par les cliniques », a-t-il ajouté notant qu'il n'y a pas une seule clinique où 30% de son personnel n'est pas infecté. Selon Dr Afif, le corps médical a aussi vécu des drames et plus de 3500 membres du personnel de la santé ont été infectés par la Covid-19. Toutefois, le patient a le droit de savoir combien coûte une hospitalisation en lit de réanimation et un lit en soins intensifs avant son admission, a-t-il soutenu. L'émission intégrale ⬇️