Les professionnels de l'industrie du Fitness et de mise en forme "ne comprennent pas pourquoi " ils sont contraints à rester fermés. Alors qu'elles n'ont pas rouvert leurs portes depuis le 16 mars dernier à Tanger et Fès, les salles de sport ont de nouveau fermé à Casablanca depuis le 20 août. Les 3000 salles de sport que compte le royaume se retrouvent "étranglées" financièrement, et on estime à au moins 15% le nombre d'entre elles qui risquent de disparaître. Face à ce marasme qui dure, l'Association Marocaine des Professionnels de l'Industrie du Fitness et de la Remise en Forme (AMPIF) se démène pour faire bouger les choses. Cependant, les appels auprès des ministères, missives envoyées à la Wilaya de Casablanca et demandes de soutien des pouvoirs publics sont resté lettre morte. Les propriétaires de salles de sport disent se retrouver isolés, se sentir abandonnés et traités "comme des pestiférés". D'autant plus qu'au début du mois de juillet, ils ont réalisé de nombreuses dépenses pour mettre leurs salles aux normes en cette période de COVID-19 : désinfection régulière des locaux et du matériel, réaménagement des espaces, etc. "Nous avons pris toutes les mesures nécessaires au niveau de l'accueil des clients, de la mise à disponibilité des gels hydroalcooliques, du respect de la distance réglementaire entre les machines, de la réduction du nombre d'élèves lors de chaque cours, de la traçabilité de tous les clients, du marquage au sol... Mais au final, nous sommes lourdement pénalisés", déplore Driss Chraibi, président-délégué de l'AMPIF, interrogé par 2M.ma sur l'état des lieux du secteur. S'installe ainsi une incompréhension, une incongruité même pour ces professionnels qui ont la désagréable impression que les pouvoirs publics considèrent les salles de sport comme un endroit à risque de contamination au coronavirus, alors même que l'AMPIF assure que le respect des règles d'hygiène et de santé des adhérents est au coeur des préoccupations des professionnels, et qu'aucune enquête n'a prouvé que les risques étaient plus importants dans les salles qu'ailleurs. Aujourd'hui, entre coachs sportifs et diverses catégories de personnel, près de 10.000 employés du secteur sont menacées de perdre leurs postes. Pourtant, ce secteur reste un vecteur de lutte contre la pandémie. De nombreuses études ont prouvé que la pratique du sport est bénéfique pour l'immunité. De son côté, Samy Houiche, propriétaire de la salle de sport Gymfactory à Casablanca, déclare à 2M.ma que "la pratique régulière de l'activité sportive améliore les défenses immunitaires. C'est donc l'une des plus grandes barrières à l'évolution de la maladie vers un état grave. De nombreux sportifs de par le monde ont été touchés par le virus, la grande majorité s'en est tirée sans complications". Les fermetures à cause de décisions administratives privent aujourd'hui des millions de sportifs de leur activité préférée, et d'une pratique bénéfique pour le bien-être et la santé. Les professionnels du secteur estiment le manque à gagner à quatre, voire cinq ans de bénéfices. Pour stopper l'hémorragie, l'AMPIF demande la réouverture des salles de sport dans les plus brefs délais, et s'engage à assurer une relance de l'activité conditionnée par le respect des mesures de prévention sanitaires et des règles d'hygiène. "Nous demandons que les commissions viennent constater sur le terrain que toutes les conditions sont réunies pour la reprise et qu'un réel effort de notre part a été réalisé", coclut M. Chraibi. En attendant, les salles restent vides et le secteur se meurt à petit feu.