Les Ambassadeurs africains auprès de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA-ONU) ont tenu, mardi à Addis-Abeba, par visioconférence leur 3ème retraite présidée par le Maroc et consacrée à l'impact de la COVID-19 sur le continent africain et les mesures entreprises par les pays africains pour faire face à cette pandémie. L'organisation de cette Retraite s'inscrit dans le cadre des recommandations de la 2ème Retraite des Ambassadeurs Africains qui a été organisée aux Seychelles en décembre 2019, sous Présidence marocaine, et lors de laquelle il a été convenu d'organiser deux Retraites annuellement afin de renforcer l'engagement des Représentants Permanents auprès de la CEA-ONU dans les activités de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique. Le programme de cette Retraite a porté sur des thématiques clés dans le contexte de la COVID-19, notamment l'impact de cette pandémie sur le plan macro-économique dans le continent, ainsi que ses effets sur le commerce intra-africain, le changement climatique et son lien avec la sécurité alimentaire. Cette Retraite a également constitué une occasion pour échanger les points de vue des Etats membres sur les activités de la CEA-ONU, ainsi que sur les prochaines échéances de cette institution. L'Ambassadeur Représentant Permanent du Royaume auprès de la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi, qui a présidé les travaux de cette 3ème Retraite a mis l'accent sur l'impact de la COVID-19 sur les économies africaines, notamment le commerce intra-africain, ainsi que la nécessité de dialoguer sur les voies et moyens à même de trouver un équilibre entre les mesures sanitaires imposés par le contexte de la pandémie et le renforcement du commerce intra-africain. Le diplomate marocain a souligné également la nécessité de se pencher sur l'impact des changements climatiques sur le continent africain dans le contexte de la COVID-19, et plus précisément son lien direct avec la sécurité alimentaire en Afrique. A cet égard, Arrouchi a relevé que la fragilité du système sanitaire et la sécurité alimentaire dans le continent, aggravées davantage par les changements climatiques, n'aide pas l'Afrique à faire face de manière efficace à la COVID-19. Par ailleurs, il a proposé l'organisation d'une conférence sur les changements climatiques et sécurité alimentaire en Afrique, proposition qui a été accueillie favorablement par la CEA-ONU. D'autre part, en soulignant l'importance d'un échange d'expertise en matière de détection, de traçage et de traitement de la COVID-19 entre les pays africains, le diplomate marocain a mis en exergue la nécessité de la mise en place d'une plateforme d'experts africains permettant au continent de contribuer pleinement dans la recherche scientifique dans le domaine des tests de diagnostic et du développement de vaccins pour lutter contre cette pandémie ainsi que d'autres qui persistent sur le continent. Pour sa part, la Secrétaire Exécutive de la CEA-ONU, Vera Songwe, a fait savoir que la pandémie a eu un coût économique considérable sur l'Afrique qui a déjà perdu 69 milliards de dollars suite au coronavirus, exprimant son souhait à ce que cette situation difficile soit saisie afin d'entreprendre de nouvelles politiques pour rendre l'Afrique plus forte et plus résiliente. A cette occasion, elle a cité le Maroc comme exemple dans cette nouvelle dynamique, notamment sa capacité de production de masques et leur exportation vers l'Europe. De son côté, le Directeur du Centre CDC Africa, John Nkengasong a salué le partenariat exemplaire du Maroc dans le contexte de la crise sanitaire, notamment le soutien apporté aux pays africains par l'approvisionnement de produits de prévention contre la COVID-19. Il a également salué les efforts consentis par les experts marocains en la matière. Le Directeur du CDC Africa a également rappelé que la stratégie africaine pour faire face à cette pandémie repose sur deux piliers, à savoir la coordination des efforts entre les Etats membres et la surveillance, prévention et traitement de la COVID-19 par les Etats membres. Dans le même ordre d'idées, il a appelé les Etats membres à renforcer leurs capacités de tests afin de détecter, tracer et traiter le virus dans un temps "convenable". Cette retraite a été également une occasion pour que les experts de la CEA-ONU partagent leurs avis sur le commerce intra-africain et les changements climatiques dans le contexte de la COVID-19, et donner la possibilité aux Etats membres de proposer des recommandations pour renforcer leur présence dans les activités du Secrétariat de la CEA-ONU. Il est à rappeler que le Maroc préside le Bureau de la Conférence des Ministres des Finances, de la Planification et du Développement Economique de la CEA pour la deuxième année consécutive.