La 55ème Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD) et la 43ème réunion du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement (FAD) ont débuté, mercredi 26 août, en mode virtuel en raison de la Covid-19. Les réunions statutaires se tiendront par visioconférence pour la première fois dans l'histoire de la Banque afin de tenir compte de la distanciation physique liée à la pandémie de Covid-19. Au cours de ces réunions, les gouverneurs de la Banque africaine de développement des 54 pays membres régionaux africains et des 27 pays membres non régionaux échangeront sur les avancées réalisées depuis les dernières assemblées annuelles tenues à Malabo en Guinée équatoriale, en juin 2019. Dans son discours d'ouverture, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a salué le soutien déterminant de la Banque pour son pays et les autres membres régionaux. "C'est l'occasion pour moi de saluer la BAD pour le soutien sans faille exprimé en ces moments difficiles aux Etats africains. En effet, la facilité de réponse au Covid‐19 de la Banque, a permis de financer et de soutenir les pays africains dans la mise en œuvre rapide des plans de lutte contre la pandémie", a-t-il dit.
Le président Ouattara s'est par ailleurs félicité de la "grande capacité d'adaptation" dont la Banque a su faire preuve en poursuivant ses opérations et en fonctionnant en mode virtuel, depuis le mois de mars 2020, mais également du travail accompli par le président Adesina "qui a su poursuivre avec succès l'œuvre de transformation de la Banque africaine de développement et lui donner une grande crédibilité et une notoriété dont nous pouvons être fiers". Selon les estimations de la Banque africaine de développement, le continent pourrait perdre au moins 173,1 milliards de dollars de PIB en 2020 et 236,7 milliards de dollars en 2021 en raison de la pandémie. À ce jour, les restrictions et mesures de confinement strictes imposées au début de la crise, et assouplies progressivement, ont causé la fermeture en masse d'entreprises et des millions de pertes d'emplois. L'objectif est donc d'amortir le choc d'une récession d'ores et déjà envisagée. Pour sa part, le président de la BAD, Akinwumi Adesina, a relevé qu'à cause de la pandémie, l'Afrique a perdu plus d'une décennie des gains réalisés en matière de croissance économique. "La reprise sera longue et difficile pour l'Afrique. Nous devons maintenant aider le continent à se relever, avec audace, mais aussi avec intelligence, en accordant une plus grande attention à une croissance de qualité : la santé, le climat et l'environnement", a-t-il insisté. Dès le mois d'avril, la Banque avait réagi rapidement, par une série de mesures vigoureuses, pour soutenir et accompagner ses pays membres régionaux, face à la pandémie. Ainsi, la Facilité de réponse au Covid‐19, dotée d'un montant de dix milliards de dollars, a été lancée. La réponse, à la mesure de la crise, a atteint une échelle continentale, selon la BAD. Les entités régionales ont été soutenues, comme la CEDEAO en Afrique de l'Ouest, à hauteur de vingt-deux millions de dollars, pour le renforcement des systèmes de santé de pays à faible revenu, ainsi que la CEMAC, en Afrique centrale. Il en a été de même pour les pays du G5 Sahel, également soutenus par la Banque à hauteur de vingt millions de dollars. Au-delà des aspects statutaires de ces assises, les gouverneurs de la Banque africaine de développement, issus des 54 pays membres africains régionaux et des 27 pays membres non régionaux de la Banque, mettront l'accent sur les acquis de la réponse à la pandémie, qui aideront à bâtir une Afrique post-Covid‐19 véritablement résiliente. Les Assemblées annuelles de la BAD réunissent des délégués, notamment des ministres des Finances, des gouverneurs de banques centrales, des décideurs politiques, des organisations de la société civile, des dirigeants d'organisations internationales et des représentants clés de l'industrie et du secteur privé. Le 27 août, les gouverneurs éliront le huitième président de la Banque. L'actuel président de la BAD, Akinwumi Adesina, dont le mandat expire le 31 août 2020, est le seul candidat à sa propre succession.
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