Depuis jeudi 11 juin, la levée de certaines restrictions a permis à bon nombre de Marocains de pouvoir respirer et retrouver un semblant de vie normale. En effet, dans la zone 1 du Royaume, il n'est plus nécessaire de sortir en cas de raison valable et l'autorisation exceptionnelle de déplacement n'est plus obligatoire. Un goût de liberté que les citoyens de cette zone ont savouré comme il se doit en profitant notamment de sorties familiales. Des balades qui ont surtout permis aux enfants de prendre un grand bol d'air frais et de se dépenser après plusieurs mois de confinement à la maison avec les parents. Sauf que la zone 2 n'a pas eu ce privilège, et donc les enfants y vivant non plus. Des semaines que la situation dure, et si au départ elle était appréciable aujourd'hui dans certains foyers l'on frôle des cas de dépressions. Chez Hind, mère de famille, la situation devient insoutenable pour ses deux garçons. « Je suis maman de deux garçons, un qui a bientôt six ans et un petit d'un an. Au début ça allait pour le grand, il était plutôt content de faire l'école à la maison etc. Et puis ça a commencé à se dégrader. » Et pour cause, confiné dans un appartement, l'enfant commence à sentir le temps long, d'autant plus que son rythme de vie a totalement été chamboulé perdant ainsi ses repères. « Depuis quelques jours, il mange très très peu et dort très mal. Il dort plus tard et se réveille tard ou se réveille au milieu de la nuit et se rendort la journée. Il a une petite mine. Je trouve que son frère et lui sont très nerveux aussi. Bref, tous les symptômes d'une petite dépression j'ai l'impression. Donc on est obligés de tricher un peu, de les sortir chez des amis qui ont des jardins sinon ils ne tiennent pas le coup », soutient cette mère de famille. Alors qu'en disent réellement les thérapeutes, et le confinement à la longue pourrait-il effectivement avoir des effets néfastes sur la santé mentale de nos enfants ? Et bien oui ! Et c'est dans ce sens que la Société Marocaine de Pédiatrie (SNP) présidée par Hassan Afilal a décidé de tirer la sonnette d'alarme et d'interpeller Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé en lui adressant une lettre. Une lettre mettant en avant la crainte que les enfants ne développent à l'issue de cette période de confinement une forme de stress post-traumatique ou des troubles du comportement.
Un courrier dans lequel le pédiatre à noter l'effet « dévastateur » du prolongement du confinement dans certaines villes « sur l'enfant », s'appuyant sur les conclusions de plusieurs études. Il pointe ainsi que « l'impact psychologique et le traumatisme qui en découlent doivent être pris en compte d'autant plus que l'enfant n'est ni vecteur ni contaminant ». Un point crucial permettant de pousser les autorités à penser à un certain assouplissement des mesures afin d'assurer un déconfinement pour les enfants et leur permettre de « sortir des domiciles avec le respect des mesures barrière », demande Hassan Afilal. Dans cette même lettre, le président profite de l'occasion pour mettre l'accent sur le port du masque. « Serait-il possible de permettre le non-port du masque dans les voitures car comme vous le savez cela entraîne une hypoxie et une hypercapnie, avec chute de tension pouvant induire une perte de connaissance, constatée médicalement sous d'autres horizons », soulève pour finir la SNP.