* 18 opérateurs pour un total de 29 fonds sous gestion. * Un montant cumulé de 6,7 Mds de DH de capitaux levés à la fin du premier trimestre 2010. * Tous les détails avec la dernière étude relative à lactivité qui vient dêtre publiée. Véritable opportunité pour les entreprises non cotées, le capital investissement se développe de plus en plus au Maroc. Cest dailleurs ce qui ressort globalement de la dernière étude réalisée par Fidaroc, en partenariat avec lAssociation marocaine des investisseurs en capital (voir méthodologie en encadré). Ainsi, à la fin du premier trimestre 2010, le nombre de sociétés de gestion sélevait à 18 (contre 9 à fin 2005), avec comme première catégorie dactionnaires les institutions financières (banques et institutions de gestion dactifs) qui totalisent 60% des capitaux apportés. Aujourdhui, le nombre total de fonds sous gestion sélève à 29, dont 3 créés entre 2009 et 2010. «La forme juridique étrangère connaît une évolution positive due à la création des fonds localisés à létranger au cours des exercices 2009 et 2010», note cependant létude. En cela, 39% des fonds ont une forme juridique étrangère en 2010, contre 31% en 2008. Reste que, au terme du premier trimestre 2010, la majeure partie des fonds est localisée au Maroc (62%) qui constitue dailleurs la zone dinvestissement prioritaire, quand bien même on note une «croissance des fonds transrégionaux, avec une visée Maghreb et Afrique», lesquels passent respectivement de 13 à 18% et de 8 à 14% entre 2008 et le 1er trimestre 2010. Levées de fonds Globalement, à la fin du 1er trimestre 2010, le montant total des capitaux levés a atteint 6,7 Mds de DH, en baisse par rapport aux résultats 2008, à cause principalement du «réajustement effectué pour les fonds étrangers quant à la part des capitaux dédiés à linvestissement au Maroc». Ainsi, entre début janvier 2009 et T1 2010, la collecte des fonds sélève à 668 MDH, avec une tendance à laccroissement des levées auprès des organismes internationaux de développement sur cette période. En outre, 52% des capitaux levés proviennent de létranger au T1 2010, avec des investissements essentiellement représentés dans les fonds de fonds et les organismes internationaux de développement. Concernant les investissements, ils ont totalisé, au T1 2010, 2 Mds de DH, avec un cumul de 118 actes dinvestissement opérés dans 101 entreprises, dont 17 nouvellement investies entre 2009 et le premier trimestre 2010. Les secteurs dactivités prioritairement investis sont les services, lingénierie & technologie, ainsi que lindustrie. Toutefois, linvestissement dans le secteur des services (22%) semble être le plus prisé, dautant quil passe de 18 à 22% entre fin 2008 et T1 2010, au moment où il enregistre des baisses pour lindustrie (18 à 15%) et lingénierie & technologie (18 à 14%). Il ressort, également, des statistiques de létude, que les fonds ont une politique dinvestissement pour le moins prudente avec, sur 118 investissements, 60% des actes dédiés à des entreprises en stade de développement et 30% en stade de risque et transmission, alors que le retournement et lamorçage ne représentent respectivement que 4 et 6%. La majeure partie des investissements reste comprise entre 5 et 30 MDH, avec des prises de participation inférieures à 34% du capital social dans plus de la moitié des entreprises investies. Notons que laxe Casablanca Rabat rafle la mise, 3/4 des entreprises investies se trouvant dans cette zone. Prévisions dinvestissement et désinvestissement «Pour les fonds toujours en phase dinvestissement, le montant prévisionnel dinvestissement au titre de lexercice 2010 est de 1,6 Md de DH», souligne létude. Un montant qui devrait être accaparé à 83% par les entreprises en stade de développement. Parallèlement, il est à noter que, globalement, 34 actes de désinvestissement ont été enregistrés jusquau T1 2010 sur lensemble des portefeuilles de fonds, dont 5 entre 2009 et T1 2010. A ce titre, «la cession des entreprises aux propriétaires reste le moyen de sortie le plus prépondérant en nombre (41% à fin 2008 et 49% au T1 2010)», est-il précisé, alors quen valeur, la cession de titres cotés reste privilégiée. Il faut dire que si la durée moyenne daccompagnement des entreprises est de 4 ans, le TRI nen semble pas moins intéressant. En effet, révèle létude, «à partir de la collecte de lensemble des TRI bruts communiqués par les fonds, un calcul de la moyenne globale (sur la base des TRI pondérés par les montants investis) a été effectué», doù il est ressorti quau T1 2010, le TRI moyen pondéré global sélève à 24%, en régression de 3 points par rapport à 2008. A signaler cependant quil sagit de TRI déclaratifs par transaction et non des TRI définitifs des fonds, et qui seront certainement revus à la baisse vu que les fonds nont pas encore tout désinvesti. Il reste que lannée 2011 devrait être plus significative en terme de désinvestissement en nombre et en valeur. Devrait-on alors sattendre à une recrudescence des introductions en Bourse lannée prochaine, opération particulièrement favorable aux fonds pour effectuer une sortie ? Cest à voir. En tout cas, cest un truisme de dire que le capital investissement saffirme de plus en plus comme un outil daccompagnement efficace pour les entreprises nationales. Il sagira, néanmoins, de consolider cette dynamique de croissance par la loi (actuellement en discussion) qui doit permettre de mieux encadrer cette activité. Une loi qui ne devrait pas être dissuasive, notamment dans son volet fiscal, afin que le capital investissement puisse poursuivre son développement en tirant pleinement profit des opportunités que va offrir la future Place financière de Casablanca.