Les interventions de BAM ne viennent toujours pas à bout du statu quo qui tend à devenir de plus en plus structurel. Lesdites interventions ont contribué à la poursuite de la baisse des taux dintérêt. Ce mouvement ne sest généralement pas répercuté sur les taux dintérêt débiteurs appliqués par les banques aux entreprises, notamment les PME/PMI. Bien que les autorités monétaires se soient évertuées à adopter leur dispositif, le marché monétaire interbancaire se caractérise toujours par la persistance de la surliquidité. Et même si lon est assez prompt à mettre le paquet pour éponger les liquidités excédentaires, le phénomène, qui tend à devenir de plus en plus structurel, semble avoir de beaux jours devant lui. Il faut dire que, du fait des recettes substantielles du tourisme et des transferts des Marocains résidant à létranger et des flux dinvestissements étrangers relativement consistants, notamment au titre de la privatisation de Maroc Telecom, laccumulation des réserves est à lorigine de ce niveau de liquidité excédentaire qui caractérise léconomie nationale depuis 1999. A ce niveau, et soit dit en passant, il faut signaler que laugmentation des crédits nimpacte la situation de liquidités bancaires que dans la mesure où elle entraîne un développement des importations dont le règlement exerce un effet restrictif sur la trésorerie des établissements de crédit. Ni les opérations de swap ou encore moins celles dites de reprises sur appels d'offres à taux variables nont pu, un tant soit peu, venir à bout de cette insoutenable aisance des trésoreries bancaires. Au demeurant, cest cette persistance de ce statu quo qui accule toujours linstitution démission à rééditer ses fameuses interventions; lesquelles deviennent, dores et déjà, monnaie courante. Aussi, et en raison de la persistance des liquidités excédentaires, au cours de la semaine du 7 au 13 avril 2005, Bank Al-Maghrib (BAM) a-t-elle retiré du marché, par le biais des opérations de reprises de liquidités et de la facilité de dépôt, un montant global de 3,7 milliards de DH au lieu de 3,3 Mds de DH une semaine plus tôt. Pour ce qui est du volume moyen des échanges quotidiens sur le marché interbancaire, il a augmenté de 657 million de DH pour atteindre 2,3 Mds de DH, tandis que le taux dintérêt moyen pratiqué sur ce compartiment est resté inchangé à 2,30%. Lors de lappel doffres du 13 avril denier, ayant pour dates de valeur et déchéance respectivement le 14 et le 21 avril 2005, BAM avait retenu 500 MDH au titre des opérations de reprises de liquidité à 7 jours, sur un montant global offert de 8,1 Mds de DH, et ce au taux moyen pondéré de 2,50%. Afin de prévenir leffet de ces liquidités excédentaires sur linflation, BAM a adopté un dispositif qui, entré en vigueur en janvier 2004, sarticule autour des instruments de reprise de liquidités hebdomadaires à 7 jours à taux variables et de la facilité de dépôt à 24 heures au taux de 2,25%, qui constitue ainsi un plancher pour les taux dintérêt interbancaire. Ces interventions de stérilisation, ainsi que la rémunération des avoirs du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, ont eu un coût élevé pour la Banque centrale, denviron 700 MDH en 2004. Ces interventions ont contribué à la poursuite de la baisse de lensemble des taux dintérêt. En effet, le taux moyen pondéré observé sur le marché monétaire a baissé denviron 80 points de base pour sétablir à 2,40% en 2004. Dans ce contexte, les taux obligataires ont également diminué. Reste que ce mouvement , et aussi paradoxal que cela puisse paraître, ne sest généralement pas répercuté sur les taux dintérêt débiteurs appliqués par les banques aux entreprises, notamment les PME/PMI. Au cours du 4ème trimestre 2004, les taux dintérêt débiteurs minimum et maximum appliqués par les banques aussi bien pour les crédits à lexportation que pour les crédits à court, moyen et long termes sont restés inchangés par rapport au trimestre précédent. Ainsi, et au mois de février dernier, le taux moyen pondéré de rémunération des dépôts à 12 mois est resté inchangé à 3,50%, tandis que celui des dépôts à 6 mois a accusé une baisse de 4 points de base revenant à 3,12%. Le coût moyen du crédit bancaire est revenu au cours du second semestre 2004 à 7,83% et celui des concours accordés par les sociétés de financement à 12,10%. Au total, le taux moyen pondéré des concours des établissements de crédit sest établi à 8,38%. Indexé sur ce dernier, le taux maximum des intérêts conventionnels des établissements de crédit a été fixé à 13,41% pour la période allant du 1er avril au 30 septembre 2005, en décrue de 16 points de base par rapport au semestre précédent. Il est vrai quen dépit de ce contexte, la politique monétaire a contribué à maintenir le taux dinflation à un niveau inférieur à la limite de 2% prise en compte en début dannée pour la fixation de la norme monétaire. Mais rien ne laisse présager que les prix seraient relativement enclins à être maîtrisés. Voilà pourquoi, du côté de BAM, on compte bien poursuivre les efforts requis pour une conduite appropriée de la politique monétaire, en procédant à une adaptation technique du cadre de la politique monétaire, visant principalement à simplifier et harmoniser les procédures dintervention de la banque centrale sur le marché monétaire. But clairement visé : créer un corridor autour du taux directeur, en donnant la primauté aux appels doffres à 7 jours, principal canal dinjection ou de retrait des liquidités.