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Noureddine El Warari, un Marocain de L.A.

Noureddine El Warari fait partie de la communauté marocaine installée à Santa Monica, près de Los Angeles. Passionné de photographie depuis l'âge de 14 ans, Nourredine en fait son métier. Travaillant avec d'autres confrères de renommée mondiale ou avec des artistes d'Hollywood, il a donné libre cours à sa passion. Il est aujourd'hui l'un des rares spécialistes du tirage des photos d'exposition à Hollywood.
Né à Casablanca en 1957, Noureddine grandit dans le quartier de Derb Soltan où il a passé 19 ans de sa vie avant de plier bagages pour l'étranger.
En tant qu'enfant, il mena une vie très riche puisque, comme il le dit, il avait une famille au sens propre du terme mais aussi la grande famille du quartier. «On se ne sentait jamais seul. La plupart de mes amis d'enfance ont pu percer et l'on garde toujours le contact». Sa scolarité démarre à l'école Mohammedia et se poursuit plus tard au collège Al Jahid, puis au Lycée Moulay Abdellah.
«Dans le quartier, il y avait un ami qui possédait un studio de photographie où l'on se réunissait souvent. Il faisait de la photo et le tirage…».
Il obtiendra son Bac Lettres en 1977. Le choix de la littérature était dicté par la passion que vouait Noureddine aux arts d'une manière générale. C'est cette passion même qui le mènera, en France, pour y suivre des études dans cette matière. Âgé de 19 ans seulement, il décide donc de quitter le cocon familial pour chercher sa voie.
Il rencontrera des gens qui ont influencé son orientation puisqu'il reviendra au Maroc pour une courte durée dans le cadre d'un projet de sonorisation sur un Slide Show. Un travail qui entrait dans le cadre de sa formation.
«À l'époque, tout se faisait à la main et je devais également mettre un fond musical accompagnant le thème de ce Slide Show. Et à force de voir des images, je me suis réapproprié ma passion pour la photographie».
Mais pour mener son projet à terme, Noureddine manquait d'images et c'est à ce moment-là que son ami, le Dr Guillon, lui conseilla de faire des prises photographiques. Une expérience réussie d'ailleurs puisque le projet a été achevé à merveille.
Après ce « premier » contact avec la photo, Noureddine fut encouragé par son ami à étudier l'art de la photographie. C'est ainsi qu'il trouva sa voie. «De toute façon, je ne me voyais pas porter un costard-cravate et travailler derrière un bureau».
Sa décision fut suivie du départ aux Etats-Unis d'Amérique pour suivre une formation rigoureuse en photographie. De toute façon, il ne comptait pas revenir en France, ayant ressenti un certain racisme à l'égard des étudiants étrangers. « Les policiers s'acharnaient à nous contrôler à tout bout de champ. J'avais l'impression de vivre dans une prison de luxe ».
Il rejoindra alors l'école de photographie à Austin, au Texas où pendant quatre ans, il s'exercera à l'art de la photographie et du tirage.
Après l'obtention de son diplôme, ayant acquis une grande expertise dans le portrait, Noureddine déménage à Los Angeles pour travailler à Hollywood.
Il commence sa carrière en se consacrant davantage au tirage qu'à la photo. « Le tirage de photo est un art très fin et, ici à Hollywood, il y avait beaucoup de photographes, mais peu savaient tirer les photos d'art pour les grandes expositions et lire la vision de l'artiste ». Il prendra goût à la chose et sur une période de 15 années, il se fera une place sur la scène hollywoodienne.
Et c'est ainsi qu'il a fait la connaissance de photographes renommés comme Claxton, Gordon Parks, Horace Bristol ou encore Howard Bingham, qui est le photographe personnel de Muhammed Ali.
La carrière de Noureddine prend un nouveau tournant lorsqu'il rencontre Bingham, puisqu'il travaillera avec lui pour une exposition à l'African American Museum à Los Angeles.
L'exposition durera huit mois avec pour thème : «The black at the mouvement». Noureddine travaillera également avec l'acteur oscarisé Jeff Bridges sur beaucoup de projets, notamment des livres sur les films qu'il a faits. Pour l'occasion, Noureddine procédait à des tirages argentés classiques, maîtrisant ainsi toute la chaîne. Durant ces quinze années, il travaillera également pour le compte de grands studios comme Paramount, Universal ou encore Warner Bross.
« Après ces quinze années, je me sentais prêt pour la photographie. Et j'ai commencé à combiner les deux : tirage et photographie ».
Sa passion accapare tout son temps puisque même ses loisirs sont dédiés à la recherche et à la lecture de tout ce qui a trait à la photographie et au tirage. Notamment les magazines techniques.
Mais pas seulement puisqu'il affectionne les écrits de Jibran Khalil Jibran, Driss Chraïbi, Martin Luther King…
Noureddine s'exercera également à l'art de la vidéo en accompagnant beaucoup d'artistes, que ce soit sur scène ou durant des festivals. Quand il fait des prises de photos, il fait également des enregistrements des performances des artistes qu'il accompagne. Il est d'ailleurs très passionné de musique, notamment celle de Nass El Ghiwane qui, selon lui, racontent l'histoire de toute une génération dont il fait partie.
Mais le moteur réel dans la vie de Noureddine n'est pas uniquement la photographie, c'est aussi l'amour qu'il porte à ses deux filles et à ses parents.
« Pour mes filles, toutes nées aux USA, le Maroc compte beaucoup. Pour elles, le Maroc est aussi «at home ».
Le Maroc, Noureddine le porte dans son cœur mais aussi dans ses traits très authentiques des Marocains du Souss. D'ailleurs, plusieurs de ses expositions ont été dédiées au Maroc et aux Marocains.
« Le patrimoine que je porte en moi aux USA me motive d'aller de l'avant et de représenter fièrement mon pays et sa culture ».
Après 25 ans de travail, Noureddine a élu domicile à Santa Monica où il partage sa passion en tant que conférencier mais aussi en tant que maître du tirage, un art que peu de gens maîtrisent.


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