De léconomie à la grande distribution, en passant par la finance, Anasse Al Omami, le vice-président dAswak Assalam, intègre Ynna Holding en 1987 en tant que DAF avant quun cycle supérieur de gestion à lISCAE ne mène sa carrière vers la grande distribution. Natif de la ville de Salé et originaire du Gharb, Anass Al Omami, le vice-président en charge du développement dAswak Assalam, est un grand joueur déchecs. Dailleurs, cest sa méthode de faire le vide dans sa tête pour mieux affronter les petits soucis quotidiens. « Le jeu déchecs vous sort du monde emprunt daffectif, vers un monde cérébral de 64 cases. Après deux ou trois heures de jeu, vous revenez comme tonifié avec un regard extérieur sur les soucis du combat quotidien ». Alors quil na quun an et demi, ses parents déménagent à Rabat. Il garde dailleurs un vif souvenir de son quartier et de lambiance chaleureuse qui y régnait. Ce dont il se rappelle le plus et dont sa mère reste toujours émue est le jour où Anasse, alors âgé de 5 ans, en essayant de rattraper ses bonbons se jette du premier étage pour atterrir quelques mètres plus bas sans la moindre égratignure. « Tout le monde connaissait tout le monde et il y avait de grands espaces où nous autres gamins jouions au foot. Cest un sport que jadorais ». Cinquième enfant dune famille nombreuse, Anasse Al Omami est plutôt sage enfant et élève studieux, ce quil lui vaut dintégrer le Lycée Moulay Youssef à Rabat. Très tôt, il se découvre un penchant pour léconomie, influencé notamment par son frère aîné qui lui a transmis le goût de la chose. Il rejoint de ce fait le lycée Les Orangers pour intégrer la branche économique à lUniversité. Mais, dès la première année, avec 1.700 étudiants à lamphi, Anasse Al Omami a conclu que là nétait pas sa place et il senvole pour la Belgique pour obtenir un Graduat en gestion avant dintégrer, une année plus tard, un cabinet dexpertise-comptable sur place. Sa carrière dans la finance se poursuivra au Maroc, plus particulièrement au sein de Bank Al Maghrib (la Banque du Maroc dans le temps). Il y travaillera pendant trois années avant de rejoindre Ynna Holding en tant que DAF en 1987. Ce premier contact durera trois à quatre ans avant de passer dans différents départements du groupe. Il fera ainsi un passage par lindustrie de la céramique, des travaux publics et puis il se chargera dune activité dexportation des agrumes et primeurs au niveau de Casablanca. Disposant dassez de temps libre, il passe le concours du cycle supérieur de gestion à lISCAE. En essayant de trouver un sujet de recherche, Anasse demandera conseil à Miloud Chaâbi, le président du groupe. Ce dernier lui suggère de faire un travail de recherche sur la viabilité dune grande surface de vente à Rabat. Cest suite à ces circonstances quil sest orienté vers la grande distribution. « Jai été fier davoir un sujet proposé par le président lui-même et cela a été une source de motivation de plus et dengagement moral pour mener à bien cette étude». Miloud Chaâbi siègera dailleurs parmi le jury. De fil en aiguille, Anasse se voit nommé directeur du premier Aswak Assalam à Rabat, puis DG et, fin 2004, il est nommé vice-président en charge du développement dAswak Salam. De 2004 à aujourdhui, plusieurs ouvertures ont eu lieu, notamment à Kénitra, Témara, Tanger, Oujda, au quartier Guéliz à Marrakech, à Oulad Ziane à Casablanca et bientôt à Talbojrt à Agadir. « Le fait de travailler dans un groupe avec ce style de management et cette culture de travail rend les choses plus aisées ». Pour sa part, il a adopté une stratégie de travail reposant sur trois points : anticipation, organisation et communication. « Il ny a pas de secret dans la réussite. 80 % sont basés sur la gestion et lorganisation. Le reste se partage entre objectif clair, adhésion de léquipe à cet objectif, travail en équipe et financement». Intègre, bosseur, Anasse se dit parfois impulsif, nempêche quen temps de crise, il prend toujours le soin de réfléchir sur la suite à donner. Nest-il pas un grand fan des sagesses de San Tzu, le stratége chinois dont les stratégies sont encore enseignées dans des écoles de management ou encore dans les académies militaires, plusieurs siècles aprés sa mort Mais ce quAnasse aime lire par-dessus tout, ce sont les biographies du Prophète, Prière et Paix sur Lui. Etudiant, il aimait les écrits des auteurs soviétiques. Puis, évidemment, la lecture de presse et des revues est un exercice auquel il ne déroge pas. Sil croit à la chance, au hasard ou au destin ? Anasse cite Louis Pasteur : « la chance sourit aux esprits préparés ». Ainsi, le hasard place sur le chemin dune personne des opportunités, mais la chance est de pouvoir les saisir. « Pour cela, il faut avoir une certaine vivacité desprit pour le faire ». Père aimé et aimant ses trois enfants, Anasse Al Omami a instauré le dialogue chez lui. Tout se discute, mais il demeure strict sur certains aspects de leur éducation, leur savoir-être et savoir-vivre. Si la vie était à refaire, il ne changerait rien à la sienne, sinon corriger certaines choses. Mais chut, motus et bouche cousue !