* Les associations de micro-crédit boudent la consultation de la Centrale des risques pour des raisons de coûts. * La réduction du taux des endettements croisés est actuellement en ligne de mire. * Le risque d'insolvabilité reste très élevé dans le monde rural. Le recours à la Centrale des risques par les associations de micro-crédit est encore très limité. «Ce ne sont pas uniquement des soucis relatifs à la confidentialité des opérations, mais essentiellement des raisons de coûts que ce recours reste très rare», explique Mohamed Maarrouf, D.G de Planet Finance Maroc. «Le débat est actuellement porté sur cet aspect du coût de la consultation de la Centrale des risques, souligne-t-il, car sincèrement, le coût de la consultation reste élevé par rapport à la taille des opérations de micro-crédit». Il est important de souligner que les associations du secteur doivent contribuer à la diminution du taux des endettements croisés de leurs clients. Les réflexions tendent actuellement à instaurer un système d'identification unique pour toutes les demandes présentées par les micro-entrepreneurs. Ceci permettra aux associations de collecter les informations utiles pour dresser le rapport de solvabilité du client. Le problème de l'identification des demandeurs de micro-crédit se pose avec acuité au sein du monde rural, auquel s'ajoute un problème d'adaptation des produits financiers proposés, vu le caractère saisonnier des revenus dans ces zones. «Franchement, cette problématique n'est pas spécifique au Maroc, indique le D.G de Planet Finance. «Les TI peuvent apporter un plus en réduisant les coûts des transactions dans le rural qui sont toujours élevés vu la difficulté d'accès. Mais la problématique de l'adaptation des produits proposés reste posée. Mon avis personnel, nous confie M.Maarouf, est qu'il faudrait penser à des solutions d'assurance qui permettraient de sécuriser les fonds des associations travaillant dans le rural». Il reste à mentionner que la diminution des dettes croissées des micro-entrepreneurs a été placée au cur des questions traitées à l'ordre du jour du Sommet de Marrakech. La lutte contre le surendettement semble être le nouveau cheval de bataille des opérateurs du secteur. La micro-finance ne doit pas en principe se transformer en crédit à la consommation, tout en veillant à financer les activités génératrices de revenus.