* Le pays continue de réaliser une moyenne de croissance de 5% et ses fondamentaux sont solides. * La crise a été une aubaine pour certains secteurs comme celui des nouvelles technologies. Le Maroc n'a pas échappé aux aléas de la crise. Ceci est visible à plusieurs échelles, notamment au niveau des secteurs liés à l'étranger comme les exportations, les transferts des MRE, le tourisme ou les IDE. Mais globalement, le pays a résisté à la crise car il continue de réaliser un taux de croissance avec une moyenne de 5%, son déficit et son inflation sont maîtrisables dans les taux souhaités et l'investissement public n'a pas été impacté. C'est dans ce cadre qu'une conférence sous le thème « Les enjeux et perspectives de l'économie du Maghreb à l'après-crise mondiale», a été organisée par l'Association pour le progrès des dirigeants (APD Maroc). Quatre experts de l'économie nationale ont animé cette rencontre. « Nous n'avons pas encore appréhendé la nature de la crise. L'important est de la comprendre pour en tirer les enseignements qui s'imposent », a souligné Fathallah Oualalou, ex-ministre de l'Economie et des Finances et actuel maire de Rabat. Il a expliqué qu' « elle est due à une mauvaise répartition de richesse et à un mauvais contrôle de l'Etat ». «C'est une crise d'endettement des Etats et des familles qui a a eu trois conséquences majeures, à savoir un changement de la gouvernance économique au niveau national avec le retour de l'Etat-régulation ; l'évènement a engendré la naissance de la multipolarité et enfin la crise a émergé des forces motrices qui vont jouer le moteur de la croissance comme les nouvelles sources d'énergie ». Les intervenants ont mis l'accent sur les changements qu'a connus le monde surtout avec l'élection de Barack Obama, l'alternance au Japon, le retour de la Russie sur la scène internationale et la perte de vitesse des Etats-Unis. « Rien ne peut se faire sans les Etats-Unis et les Américains ne peuvent rien faire tous seuls», a affirmé l'économiste Driss Benali. «Contrairement aux Européens qui mettent du temps pour réagir, les Américains ont une véritable force pour sortir de la crise et s'adapter. C'est le cas aussi des pays émergents comme la Chine ou l'Inde». L'éminent conférencier a souligné que «l'économie marocaine a été sauvée par un comportement favorable du secteur agricole». En effet, le PIB non agricole a connu en 2009 un certain marasme alors que le PIB agricole affichait une bonne santé. Pour sa part, Jawad Kerdoudi président de l'Institut marocain des relations internationales (IMRI), a affirmé que « tous les fondamentaux du Maroc sont encourageants. Le cadre macroéconomique a été solide et le système financier non touché. Mais la crise a montré que nous sommes dépendants de l'Europe. Nos exportations ont été fortement touchées». Kerdoudi a rapporté que « le Maroc a plusieurs défis à relever, notamment la création de nombre d'emplois suffisants et permanents. Dans ce créneau, il faut souligner l'aggravation du chômage dans les villes, surtout chez les jeunes et les diplômés. Pour assurer notre immunité contre les aléas de la conjoncture il faut renforcer notre compétitivité. Les Chinois ont cette faculté. Par ailleurs, il ne faut pas oublier l'autre «défi, celui de la lutte contre la pauvreté. 5 millions vivent au seuil absolu de précarité». Rachid Sefrioui, président de Finatech Group, a mis en exergue au cours de son intervention, les grands projets menés par le Maroc comme le Plan Emergence. « La crise a été une aubaine pour notre pays. Elle a attiré des investisseurs dans les secteurs dédiés. Dans les NTIC, le Maroc est en train de vivre une épopée », a-t-il souligné.