* Après le partenariat entre Maroc Telecom, ATW et la BCP, Méditel et BMCE Bank devraient leur emboiter le pas avec le lancement d'une nouvelle offre dans les prochains jours. * En l'absence d'une réglementation spécifique à cette pratique, les opérateurs sont tenus au respect de la législation régissant la profession d'intermédiation bancaire. En mars 2009, Finances News Hebdo annonçait, en exclusivité, l'avènement du Mobile Banking au Maroc. A l'époque, aucun des opérateurs télécoms, ni des banquiers, ne pouvait donner de date précise quant au lancement de ce nouveau concept, et ce pour des raisons concurrentielles. Depuis, les choses ont changé. HPS a annoncé en septembre dernier qu'elle proposait à sa clientèle une solution complète dédiée au M-Banking. Quelques semaines plus tard, c'était au tour de M2M Groupe de lancer son offre. Cette dernière vient, d'ailleurs, d'être concrétisée à travers un partenariat entre Maroc Telecom et Attijariwafa bank. La filiale de l'ONA ne sera sans doute pas la seule à offrir ce service puisque des sources bancaires confirment que toutes les grandes banques de la place planchent sur le sujet afin d'être à jour avec la concurrence. Et il semblerait que le prochain établissement à s'aventurer dans le M-Banking serait BMCE Bank grâce à un partenariat avec Méditel. Des sources proches du dossier affirment que l'offre BMCE/Méditel serait même disponible dans les prochains jours après que l'opérateur aura obtenu l'aval de la Banque centrale. Pour rappel, cette nouvelle technologie offre l'accès, grâce à la téléphonie mobile, à des services financiers très larges comme l'accès aux comptes bancaires ou le transfert d'argent Plusieurs acteurs mondiaux et africains se sont déjà lancés dans le domaine, et les experts internationaux tablent sur une évolution très rapide de ce concept dans les quatre prochaines années. C'est d'abord la multinationale anglaise Vodafone qui a entamé l'introduction en Afrique de l'offre M-Banking, notamment au Kenya. Cette première n'a pas manqué d'inspirer d'autres. Le Sud-Africain MTN et le Français Orange se positionnent aussi sur ce créneau, nouveau sur le continent. C'est la croissance du nombre d'utilisateurs de la téléphonie mobile qui a encouragé l'émergence de ce nouveau produit qui, à terme, devrait contribuer au renforcement du taux de bancarisation. «Le concept vise à mettre à disposition des services à forte valeur ajoutée pour le consommateur, susceptibles d'entraîner l'adhésion du plus grand nombre de clients aux services bancaires», nous déclare un banquier de la place. En effet, l'offre lancée par Maroc Telecom, et celle qui le sera par Méditel, consistent à ouvrir un compte au sein de l'établissement bancaire partenaire, si ce n'est déjà fait, pour pouvoir bénéficier de l'offre de transfert d'argent qui reste le meilleur exemple de la contribution du Mobile Banking dans le relèvement du taux de bancarisation. Dans ce sens, lorsqu'une personne non bancarisée souhaite transférer de l'argent sans se déplacer à l'agence spécialisée, elle pourra le faire en utilisant son portable avec, en prime, l'ouverture automatique d'un compte spécialisé (un compte Mobicash dans le cas de Maroc Telecom). Sur un autre registre, il faut aussi signaler que la législation est un facteur-clé pour le lancement du M-Banking, puisque ce dernier se situe à l'intersection de nombreux domaines de la loi, à savoir le e-commerce, la législation sur les opérateurs téléphoniques et les systèmes de paiement. Il s'agit de mettre en place les dispositions régissant les obligations et les droits de chacune des parties auxquelles le M-Banking fait appel. Or, à ce jour, aucune réglementation spécifique n'existe. Dans ce sens, le gouverneur de la Banque centrale a, dans une précédente sortie médiatique, affirmé que «la loi sur le M-Banking se fera dans le cadre de la révision de la loi bancaire, pas avant». Pour l'heure, la réglementation du Mobile Banking se limite à quelques articles de ladite loi bancaire qui régissent la profession d'intermédiaire d'une manière générale.