Il est fils danciens étudiants. Mohammed Chakib Rifi est né de mère étudiante en première année de pharmacie et de père inscrit à lécole dingénieurs en France. Sa mère était rentrée au Maroc pour accoucher tandis que son père, resté un an en France, y achevait ses études. Au retour de mon père, mes parents se sont installés à Casablanca et jai continué à vivre avec mes grands-parents pendant deux ans à Fès. Il rejoint ses parents à lâge de trois ans. «Depuis, jai eu une enfance normale comme tout enfant de jeunes cadres». Très épanoui, Mohammed Chakib Rifi est élevé par un père qui a toujours voulu tirer le meilleur de son fils. «Il était et est toujours mon modèle dambition». Alors quil navait que 5 ans, Mohammed se rappelle que son père lui parlait déjà des couches délectrons qui entourent les neutrons. «Cétait pour moi comme du chinois mais jai toujours essayé de me concentrer et répétais ce quil me disait pour lui faire plaisir ! ». Depuis son plus jeune âge, Mohammed Chakib Rifi savait pertinemment ce quil voulait faire à lavenir. «Jai toujours rêvé dêtre un entrepreneur qui fera de son entreprise un modèle international». Rêver a dailleurs été pour Mohammed le premier pas vers la réussite. Après lobtention dun diplôme dingénieur de lécole polytechnique de Lille et un passage dune année en échange à Montréal, Mohammed rentre au Maroc pour les vacances dété en attendant de regagner le Canada pour démarrer le cycle PHD. Au lendemain de son arrivée, et au lieu de se la couler douce, son père lamène dans une société dinformatique dans laquelle ses amis venaient de sassocier. «Le deal que javais conclu avec mon père était de donner un coup de main au staff de cette société et repartir au mois daoût au Canada pour continuer mon master et démarrer mon PHD». Au mois de juillet de la même année, il remet à son père un rapport dans lequel il met en garde les amis de son père et leur conseille de se retirer immédiatement de cette boîte qui, en apparence, était une boîte fructueuse mais qui, dans le fond, connaissait des problèmes graves camouflés, mais qui nallaient pas tarder à apparaître. Ses amis avaient tout bonnement refusé découter les conseils dun jeune ingénieur qui navait pas encore 22 ans. «Jai quitté ensuite cette entreprise et jai pris mes vacances. Au retour, mon père ma suggéré de bosser dans une boîte pendant deux ans en attendant de créer ma propre entreprise. Chose que jai catégoriquement refusée. Je lui ai alors posé lultimatum : soit je crée tout de suite ma société, soit je repars au Canada pour y poursuivre mes études». Au début, son père était réticent à lidée que Mohammed Chakib crée sa propre entreprise vu quil navait jusqualors aucune expérience professionnelle. Mais Mohammed a su effacer ces craintes en proposant à son père dêtre son coach pendant ses premiers pas en attendant dapprendre à voler de ses propres ailes. «Jai démarré alors DATA PLUS, avec 100.000 DH de capital financé par mon père qui na jamais refusé de cautionner lentreprise avec tous les moyens dont il disposait». Avec les moyens du bord, Mohammed prend son courage à deux mains et se lance dans cette expérience qui fête aujourdhui ses 10 ans. Il commence par emprunter la voiture de sa mère, puis lordinateur de son père ou encore limprimante de son oncle. « Jai abusé de la gentillesse de toute la famille jusquà ce que DATA PLUS puisse me payer mon salaire qui, à lépoque, ne dépassait pas 1.000 DH par mois !». Il comptera sur le soutien infaillible de son père quil appelait plus de cinq fois par jour pour des questions dordre pratique. Excédé, ce dernier lui recommande de sinscrire en MBA. «Cela ma fait gagner au moins une dizaine dannées dexpérience». Il a, depuis le début de sa carrière, adopté la même stratégie. En effet, pour Mohammed Chakib Rifi, quand «une business unit» doit voir le jour, elle commence dabord par la création et la mise en place de moyens humains compétents, techniques et financiers, puis la structuration, loptimisation et ensuite la délégation. Un fil conducteur qui a porté ses fruits. Sa motivation première est lamélioration continue dune société micro et macro. Quant aux moments difficiles, Mohammed y voit une source de motivation. Ainsi, le stress a toujours constitué pour lui un propulseur dénergie pour avancer vite et de manière efficace. « Quant aux craintes, jessaye toujours de prévoir des plans B, C voire D parfois, au cas où le plan A savèrerait inefficace ou insuffisant pour atteindre un objectif ou éviter un obstacle». Lamitié est également un élément essentiel dans sa vie personnelle puisquil a toujours été entouré damis qui le soutiennent et quil soutient volontairement. «Jai toujours été motivé par la réussite du groupe, celle de notre pays, la fierté dappartenir au Maroc. Jai étudié à létranger et jai côtoyé plusieurs personnes de différentes nationalités. Ce que jaimerais vraiment, cest que notre jeunesse de demain soit fière de nous, fière dêtre marocaine. Jaimerais bien être patron dune grande entreprise et non pas un grand patron dentreprise». Voici donc, en résumé, la philosophie qui anime ce jeune entrepreneur. Qui est aussi un jeune papa de Lina, 4 ans. Sortir et jouer avec sa fille est assurément le meilleur moment de la journée pour Mohammed. Il a également un penchant pour la lecture. En effet, à part les bandes dessinées qui sont le passe-temps préféré de toute la famille, Mohammed Chakib Rifi apprécie les lectures qui relatent la passion, le rêve et la découverte. Jeune, il aimait lire des ouvrages tels que : «la Bible, le Coran et la science». Au lycée, cétait plutôt les livres de science-fiction, tels que Rosny, qui lattiraient le plus. Et durant son séjour en école dingénieurs, Mohammed sintéressait plus à la philosophie, notamment des auteurs comme Jean-Paul Sartre et Jacques Diderot. In fine, Mohammed Chakib Rifi est un homme comblé qui ne changerait rien à sa vie sil avait la possibilité de remonter le temps. Parce quà 32 ans, sa vie ne fait que commencer !