Focalisant ses actions sur les pays membres de l'Union européenne, la BEI, institution de financement à long terme, intervient aussi d'une manière remarquable dans l'aide au développement du Maroc et des onze pays partenaires méditerranéens. Suite aux changements profonds qui ont marqué le début de la décennie 90, l'Union européenne a pris conscience de la nécessité de définir un espace euroméditerranéen et de renforcer les relations entre l'UE et les pays partenaires méditerranéens. Il est à rappeler que la Conférence de Barcelone, adoptée le 28 novembre 1995, a marqué la naissance d'un partenariat euroméditérranéen. L'objectif étant de définir un espace commun de paix et de stabilité, et ce par un dialogue renforcé dans les domaines de politique et de sécurité ; de bâtir une zone de prospérité partagée par un partenariat économique et financier et la mise en place progressive d'une zone de libre-échange, de façon à intégrer tous les partenaires. Il s'agit aussi d'encourager les peuples à l'aide d'un partenariat dans les domaines social, culturel et humain visant à favoriser la compréhension et les échanges entre différentes sociétés. Les mutations, ayant marqué aussi bien le contexte national qu'international, ont amené les responsables au sein de l'Union européenne à consolider leur action dans la région méditerranéenne. La raison tient aussi bien dans la proximité géographique que dans la connaissance d'intérêts communs depuis des siècles autour de la méditerranéenne, trait d'union entre le Nord et le Sud et entre l'Est et l'Ouest. Du partenariat à la FEMIP C'est dans ce cadre, qu'intervient la FEMIP qui représente une évolution majeure dans les relations entre l'UE et les pays partenaires. Cette facilité, mise en place par la BEI, répond aux conclusions du conseil européen de Barcelone (15-16 mars 2002) et de la conférence euro-méditérranéenne de Valence (22-23 avril 2002). Elle a pour objectif d'aider les pays partenaires méditerranéens à relever les défis de leur modernisation économique et sociale et de leur meilleure intégration régionale, dans la perspective de la création en 2010 d'une zone de libre-échange entre l'Europe et les PPM. D'ici 2006, la BEI compte investir entre 8 et 10 milliards d'euros dans ces pays. Ces ressources proviennent essentiellement des mandats européens existants, des capitaux à risque qui lui sont confiés par le budget de l'Union, ainsi que les ressources d'assistance technique et d'aide à l'investissement apportées par l'Union au titre des décisions du Conseil européen de Barcelone. Pour ce qui est du Maroc, les prêts de la banque s'élèvent à quelques 1,05 milliard d'euros sur une vingtaine d'années. Au cours d'une période comprise entre 1997 et 2000, les engagements de la BEI au Maroc ont atteint un total de 628 millions d'euros dont 45 millions sous forme de concours sur capitaux à risque et ce dans le cadre du programme MEDA. Le secteur des transports a bénéficié d'un important soutien de la part de la banque : un montant élevé a été affecté au secteur routier pour la construction et la réhabilitation des routes rurales dans les provinces du Nord. La Banque s'est attelée aussi à l'équipement et la modernisation de certains ports du Royaume. La liaison entre le Maroc et l'Espagne par le biais du gazoduc a aussi profité du financement de la BEI... Aujourd'hui, dans le cadre de la FEMIP, 5 contrats pour un montant total de 194 millions d'euros ont été signés : 10 millions d'euros en faveur d'associations marocaines de micro-crédit, 30 millions d'euros pour un projet concernant la formation professionnelle, 110 millions au profit de la Société nationale des autoroutes, 30 millions d'euros pour la régie autonome de distribution d'eau et d'électricité d'Oujda et enfin 14 millions d'euros pour la réparation et la mise à niveau technique des digues et des quais. En marge de la conférence tenue à cet égard, le premier ministre Driss Jettou a reçu vendredi dernier à Rabat, MM. Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI, J. Lemierre, président de la BERD et Théodore N'kodo, vice-président de la BAD. Le premier ministre a souligné que la prochaine étape de la coopération entre le Maroc et ces institutions financières requiert une grande implication de leur part dans le processus de mise à niveau engagé au Maroc.