* Protéger mondialement son produit implique un budget très important. * La plupart des Etats ne disposent pas toujours de ressources suffisantes (tribunaux, détection des violations ) pour gérer efficacement les entorses à la protection intellectuelle. * En matière de prospection, dimportantes mesures ont été mises en place. Le déficit commercial chronique, par la force des choses, de notre balance commerciale nest pas le fruit du hasard. Ce déficit est la résultante de plusieurs facteurs qui vont de la qualité des produits, de leur non-compétitivité aux problèmes de logistique. Et la liste est longue. Lautre problème de taille auquel se heurtent les exportateurs est parfois la protection de leurs produits sur les marchés étrangers. Certes, le plus souvent, les exportateurs recourent à la propriété intellectuelle (brevets, marques, dessins et modèles ) ainsi quaux droits dauteur et droits voisins. Les entreprises exportatrices utilisent ces outils pour pouvoir profiter de lavantage concurrentiel obtenu au travers de linnovation sans pour autant être victimes de contrefacteurs (touchant principalement les produits de luxe ainsi que les biens de consommation comme les logiciels ou les CD). «La protection quoffrent ces outils nest pas absolue et ce pour plusieurs raisons», confirme un opérateur. Parmi ces raisons, il cite lexportateur qui désire protéger mondialement son produit et qui doit déposer des brevets, marques et droits dauteur dans toutes les parties du monde. Or, tout cela implique un budget important et, par ricochet, limite la protection à quelques zones géographiques. Le second handicap cest que les Etats ne disposent pas toujours de ressources suffisantes (tribunaux, détection des violations ) pour gérer efficacement les entorses faites à la protection intellectuelle. Quid des zones non couvertes ? Aussi, les actions prises par les gouvernements en vue de protéger la propriété intellectuelle varient-elles dun Etat à lautre. La Chine, par exemple, aborde cette problématique de manière plus laxiste que les pays de lUnion européenne ou les Etats-Unis. Il est à noter que même si des règles internationales ont été définies (notamment au niveau de lOCDE, de lOMC ) il reste beaucoup à faire pour que la sécurité soit équivalente dans tous les pays du monde et que la propriété intellectuelle soit reconnue de la même manière en tout point du globe. En effet, si laction du gouvernement du pays avec lequel lentreprise souhaite établir un courant daffaires est faible dans ce domaine, ou contraire au renforcement du respect de la propriété intellectuelle, cette dernière court le risque de perdre sa compétitivité. Parce que dans ce cas de figure, les entreprises locales peuvent devenir rapidement dexcellentes imitatrices. Daprès le même opérateur, la partie du monde la plus risquée en ce domaine est lAsie : Chine, Indonésie, Malaisie, Singapour et les Philippines qui détiennent le triste record de piratage de la propriété intellectuelle. Tout ceci met en exergue les risques quencourent les exportateurs nationaux dans les marchés étrangers après le calvaire de la prospection. Or, dans ce contexte de crise internationale, la prospection savère plus quindispensable. Mais cela nempêche que la prospection pourrait parfois savérer infructueuse. Doù la mise en place dune assurance-prospection par la SMAEX, organisme chargé de gérer, pour son propre compte et sous le contrôle de lEtat, lensemble des risques liés à une opération de commerce. Cette assurance garantit à lexportateur qui recherche de nouveaux débouchés le remboursement jusquà 50% des frais engagés si le résultat de ces actions savère infructueux ou insuffisant. A noter que pour les zones couvertes, la prospection peut concerner tous les pays. Cette garantie couvre un large éventail de frais dont notamment : études de marchés, déplacements à lextérieur, publicité, représentation à létranger. Le contrat dassurance est établi sur la base du budget prévisionnel des dépenses de prospection préalablement agréés. Les entreprises dont le chiffre daffaires annuel à lexportation ne dépasse pas 1 MDH et celles dont lactivité à lexport est récente, bénéficient de lassurance-prospection simplifiée. Ce type de garantie fonctionne selon les mêmes principes que lassurance-prospection normale. Comme avantage supplémentaire, elle donne à lexportateur la possibilité de nantir son contrat afin dobtenir le préfinancement de son programme de prospection. Dans ce contexte de crise, les dispositions prises par la SMAEX consistent en laugmentation des encours garantis sur les acheteurs étrangers, soit une plus grande prise de risque à travers un engagement plus renforcé de la SMAEX. On note par ailleurs la réduction du délai dindemnisation en cas dimpayés pour conforter la trésorerie des sociétés exportatrices, la réduction des tarifs au titre des primes dassurance-crédit, la baisse des dépôts de garantie effectués par les entreprises lors de la souscription du contrat dassurance-crédit. «Le but est dassurer laugmentation de la couverture du risque pris par les exportateurs dont le comportement est hésitant de façon à mieux les accompagner et les aider à préserver leurs parts de marché», avait annoncé N. Lahrichi, présidente de la SMAEX dans une interview accordée à Finances News Hebdo. A côté de ces mesures, lEtat a par ailleurs renforcé son appui via Maroc Export. Toutes ces mesures sont très importantes, mais cela nempêche pas de dire que les exportateurs sont également exhortés à innover et à faire de la qualité leur principal credo et ce dans un contexte de rude concurrence.