Depuis lavènement de la crise internationale, les procédures de redressement judiciaire se sont multipliées, particulièrement aux Etats-Unis. De quoi sagit-il donc ? Les difficultés financières dune entreprise peuvent en effet se traduire par une crise dilliquidité. Lorsquune entreprise ne peut plus faire face à son passif exigible avec son actif disponible, elle est en cessation de paiement. Cet événement grave contraint les dirigeants à initier auprès du tribunal de commerce compétent une procédure de redressement judiciaire. La procédure peut également être ouverte sur assignation des créanciers. Il sagit alors de tenter, judiciairement, de sauver lentreprise, dassurer le maintien de lemploi et de lactivité et, enfin, de rembourser les créanciers. Cet ordre des priorités influence le déroulement de la procédure et justifie les mesures prises. Ainsi, la procédure se déroule en plusieurs étapes : le jugement douverture, qui conduit le plus souvent en pratique à une liquidation immédiate, peut cependant ouvrir une période dobservation qui permettra dévaluer la situation économique de lentreprise avant de statuer sur son sort. Les créances antérieures au jugement douverture de la procédure sont gelées et lactivité continue, souvent sous le contrôle dun administrateur judiciaire qui peut ainsi assister ou surveiller le chef dentreprise, voire le remplacer. À lissue de cette période, un jugement définitif opte pour la liquidation ou le redressement. En cas de liquidation, lentreprise est dissoute : lactif est alors vendu afin dapurer le passif et les créanciers sont payés selon leur rang. Lorsque le tribunal choisit le redressement de lentreprise en difficulté, celle-ci peut faire lobjet dun plan de continuation ou dun plan de cession. Lorsque lentreprise bénéficie du plan de continuation, certains sacrifices sont demandés aux créanciers qui peuvent se voir imposer des délais de remboursement de leurs créances ou accepter des remises en échange de délais plus courts. La volonté de préserver lentreprise est marquée dans la procédure de sauvegarde. Elle est déclenchée sur demande de lentreprise qui justifie de difficultés pouvant la conduire à la cessation de paiement et débouche normalement sur un plan de sauvegarde qui doit être approuvé par les créanciers. Par ailleurs, au niveau mondial les droits de la faillite se répartissent en deux catégories. Ceux qui favorisent la continuité dexploitation afin de sauvegarder lemploi comme en France et en Italie, et ceux qui favorisent les créanciers afin davoir un effet dissuasif sur les faillites comme il est dusage au Royaume-Uni et en Espagne. Léventualité de la faillite est plus ou moins prise en compte dans les différentes théories financières. Dans le cadre de la théorie des marchés en équilibre, elle conduit à une simple recomposition du portefeuille des investisseurs et est donc neutre. En pratique, les frottements liés à la situation de faillite, et notamment les coûts de faillite non négligeables, influent sur les choix des entreprises, notamment en termes de structure financière. Dans le cadre de la théorie du signal, la faillite permet dillustrer la divergence des intérêts des actionnaires et des créanciers et représente la sanction du signal erroné que lentreprise peut faire face à ses engagements. Dans le cadre de la théorie des mandats, les créanciers résisteront à toute décision augmentant les risques de défaillance.