* Il est impossible de comprendre les causes dune crise si on ne la replace pas dans son contexte, dans une perspective systémique et globale. * Les crises économiques ont un dénominateur commun : le marché; * Lensemble des crises qui nous affectent nest que le symptôme dune crise de civilisation profonde qui nous envahit, une crise des valeurs. * Au Maroc, les décisions se prennent avec une vision différente des réalités ! * Nos entreprises ont de vrais problèmes structurels de compétitivité, et cela depuis longtemps, bien avant la crise ! * Mohamed Berrada, professeur à luniversité Hassan II, président du Centre de recherches Links, décortique la crise sous tous ses aspects. - Finances News Hebdo : Dans quelle mesure la crise financière et économique actuelle sapparente-t-elle, par sa gravité, à la crise de 1929 ? - Mohamed Berrada : Chaque crise a sa spécificité. Les crises se suivent et ne se ressemblent pas. La cause directe de la crise de 1929 était lexcès de la spéculation boursière en utilisant les achats à découvert. Celle de la crise actuelle est lexcès de crédits hypothécaires accordés aux ménages américains à revenu modeste pour acheter des logements. Mais il ne sagit ici que des causes directes, mécaniques. Il est impossible de comprendre les causes dune crise si on ne la replace pas dans son contexte, dans une perspective systémique et globale. Dégager les liens, les interdépendances, dans le temps et dans lespace. Lanalyse dichotomique et partielle dun phénomène économique ou social ne suffit pas pour lexpliquer. Regardez ce qui sest passé dans lhistoire et ce qui se passe autour de nous aujourdhui : les crises font partie de notre vie quotidienne ! Et elles se manifestent dans différents domaines : économique, monétaire, financier, politique, écologique, social et géographique avec la crise du Moyen-Orient de lIrak, de lIran Ce quil faut rappeler, cest que tous ces phénomènes sont reliés entre eux et agissent dans le cadre dun ensemble intelligent. Toute chose, disait Pascal, est aidée et aidante, causée et causante. Les historiens mettront en relief plus tard ces liens. - F.N.H. : Mais y a-t-il un dénominateur commun à toutes ces crises ? - M. B. : En général, les crises économiques ont un dénominateur commun : le marché où se rencontrent loffre et la demande des biens et des services. Les crises proviennent dun excès de lun par rapport à lautre. La crise est suivie dune récession au cours de laquelle des ajustements sopèrent sous forme de réduction de capacité par exemple, de licenciement, pour déboucher sur une nouvelle phase de reprise de la croissance. Toute lhistoire du capitalisme a été marquée par des fluctuations de ce genre appelées cycles Juglar. Crise des tulipes en 1632, crise du cuivre en 1907, crise de 1929, différentes crises dans limmobilier depuis, crises de la nouvelle économie en 2000 Mais chacune sinscrit dans un contexte particulier. - F.N.H. : Quel est celui de la crise actuelle ? Quel est le rôle des subprimes dans le déclenchement de cette crise? - M. B. : Les subprimes ont joué le rôle de déclencheur, mais les causes sont plus globales et plus profondes. Il faut remonter à la fin de la Deuxième Guerre mondiale pour comprendre le processus. De 1944 jusquaux années 1970, on a vécu une période faste au cours de laquelle lEtat a joué le rôle moteur. Il fallait reconstruire les économies détruites par la guerre. Lindustrie américaine, par le biais du plan Marshall, a tourné à fond. La croissance économique, tirée par les dépenses publiques a été forte, les salaires ont augmenté au même rythme que la productivité, et une classe moyenne sest constituée dans le sillage dune réduction des inégalités sociales. Mais les déficits publics ont plongé et se sont aggravés avec les crises pétrolières des années 70. On assiste alors à un changement complet de politique économique: dune politique keynésienne, on met en uvre une politique néolibérale dont le but est de réduire les déficits publics pour laisser la place au secteur privé. On assiste alors à des actions de privatisation, de restructuration du secteur public, dopérations de «destruction créatrice» chère à Schumpeter, perçues par les marchés comme un élément positif qui fait monter les cours des actions, de déréglementation, de dérégulation, etc Parallèlement il fallait libéraliser les échanges à léchelle planétaire. Adam Smith était à lhonneur ! - F.N.H. : Mais la croissance économique mondiale au cours de cette période a été inégalée dans lhistoire ? - M. B. : Oui, elle était en moyenne de 6,50% par an. Le niveau de vie global de la population a augmenté, le commerce mondial a flambé, ainsi que les investissements internationaux et tout ceci dans un contexte de niveau dinflation et de taux dintérêts bas Lidéal pour une croissance saine ! Tout le monde était convaincu des vertus du libéralisme, même ceux qui le combattaient autrefois dans lopposition. Mais chaque phénomène contient une face visible et une face cachée. Au cours de cette période, c'est-à-dire des années 70 jusquau déclenchement de la crise en 2007, on ne voyait pas les inégalités sociales saggraver entre pays et, à lintérieur même des pays, lenvironnement se consumer, la qualité de vie des travailleurs se dégrader. Il y a eu croissance : un concept essentiellement quantitatif ! Mais pas de développement : un concept qualitatif ! - F.N.H. : On a assisté à laggravation de ces inégalités sociales même aux Etats-Unis ? - M. B. : Aux Etats-Unis on a vu apparaître une couche importante de ménages à faibles revenus, les laissés-pour-compte de la politique reaganienne. Ils représentaient un appât extraordinaire pour les entreprises et les banques. Vous connaissez la suite : la croissance est tirée par la consommation, publique et privée, bien sûr, la consommation est véhiculée par le crédit, et les banques cherchant à maximiser leurs profits ont ouvert leurs robinets à cette clientèle aux dimensions considérables. Bien sûr, avec lassentiment de la banque centrale, la FED, dont lobjectif est de favoriser avant tout la croissance, en injectant beaucoup de liquidité à des taux dintérêt bas. La subprime est un de ces types de crédit avec un taux dintérêt quasi nul les 2 premières années. Pour les banques, il n y a pas de risque : les crédits sont garantis par des hypothèques sur les logements achetés. Elles ne considèrent pas les capacités de remboursement des emprunteurs. Plus on accorde de crédits, plus les prix des actifs montent poussant les acheteurs à spéculer. Malheureusement, à léchéance, les premiers accidents de paiement vont se traduire par un mouvement de panique, une vente accélérée des logements, une chute brutale des prix et les premières faillites des banques ! - F.N.H. : Comment cette crise, financière dabord, va-t-elle devenir par la suite une crise économique ? - M. B. : On a parlé tout à lheure de la forte croissance économique mondiale générée par le mouvement de la mondialisation et des NTIC. Il faut reconnaître quelle a été rendue possible grâce au développement considérable des marchés et des instruments financiers. On dit que le Maroc a été épargné par la crise financière. Mais cest parce quil na pas non plus développé ces instruments qui ont été à lorigine de cette croissance. Le problème, cest quaux Etats-Unis et en Europe, on a assisté à une croissance des marchés financiers sans commune mesure avec la croissance de léconomie réelle. Le monde financier sest mis à planer tout seul Mu par une ivresse technique et une avidité pécuniaire démesurée. Un péché darrogance ! Il faut dire quil a été encouragé par des théoriciens de la finance dont des prix Nobel Mais cette crise financière va se traduire par une perte de confiance dans le système. Les banques ont peur de prêter de largent aux consommateurs et aux entreprises. Elles nont même pas confiance entre elles. Le mécanisme se grippe. Moins de crédits, moins dactivité. Licenciements, perte de revenus, moins de consommation, moins de production. La crise économique devient peu à peu une crise sociale. Perte de confiance. La confiance est le nerf de léconomie. Alors, on se tourne vers lEtat, le seul en qui lon peut avoir confiance. - F.N.H. : A qui peut-on imputer alors la responsabilité de cette crise ? Aux banques ? - M. B. : Non ! Tout le monde est responsable ! Le système dans son ensemble ! On vit désormais dans une société mue par les seules valeurs matérielles, au détriment des valeurs morales de solidarité, de respect de la nature et des valeurs spirituelles. La monnaie est devenue reine, lhomme en est lobjet, et le monde en est larène. La recherche de plus dargent et de puissance est devenue une fin en soi, et lhomme nest plus au centre de nos préoccupations ! Cest pourquoi je pense que lensemble des crises qui nous affectent nest que le symptôme dune crise de civilisation profonde qui nous envahit, une crise des valeurs ! Mais cest là un autre débat. - F.N.H. : Comment réagit le monde face à cette crise ? - M. B. : Chaque pays réagit en fonction de sa situation. Certains pays sont lourdement frappés, comme nos partenaires européens, les Etats-Unis, dautres profitent de cette crise pour se positionner, comme lInde, le Brésil, la Chine. En dépit des annonces faites dans le cadre du G20 pour une plus grande coordination des politiques publiques, en dépit des sommes considérables engagées dans les plans de relance, en dépit des politiques de dépenses publiques à guichet ouvert et de nationalisation dentreprises privées, la récession sest bien installée ! Chaque mois qui passe revoit à la baisse les prévisions de croissance. On est déjà en moyenne à -5% en Europe et aux Etats-Unis. - F.N.H. : Y a-t-il quelque espoir de voir la fin de cette crise ? - M. B. : Il n y a personne qui soit en mesure de dire combien de temps cette crise va durer et quelle en sera lintensité. Le monde est devenu si complexe par linterdépendance des économies, des secteurs et des politiques. Mais les problèmes les plus graves surviendront au moment de la reprise : car il faut bien trouver les financements des déficits publics record qui sannoncent, au moment où les recettes fiscales plongent par le fait de la récession ! Vous entendrez des déclarations de responsables, parfois optimistes. Mais souvent elles ne correspondent pas à ce quils pensent en privé. Dans une telle situation, les opérateurs ont besoin déclairage, et la communication est essentielle pour faciliter une sortie de crise acceptable. - F.N.H. : Est-ce le cas du Maroc ? On a longtemps ignoré limpact de cette crise sur notre économie ! - M. B. : Cest vrai et cest regrettable ! On a pris du retard, et dans ce domaine comme en médecine, cest la vitesse de réaction qui est déterminante. Déjà en juillet 2008, certaines entreprises marocaines commençaient à enregistrer des annulations de commandes et des incidents de paiement. Il en était de même dans le secteur touristique. Les décideurs regardent les statistiques pour prendre leurs décisions. Ces statistiques viennent avec plusieurs mois de retard ! Et malheureusement les décisions se prennent avec une vision différente des réalités. On entend souvent des déclarations sur notre situation économique à faire rêver. Mais quand on descend sur le terrain, quand on visite les milliers de PME marocaines installées dans des quartiers soi-disant industriels dans des conditions inacceptables, qui emploient une grande partie de nos salariés, et qui doivent affronter en même temps la corruption et la concurrence chinoise je ne peux que mincliner devant lesprit dentreprise et la ténacité de nos entrepreneurs des quartiers populaires, qui travaillent en silence ! - F.N.H. : Pourtant, le gouvernement a mis en place un Comité de vigilance ainsi quune enveloppe de 1,2 milliard de DH pour aider nos entreprises à affronter la crise ! - M. B. : 70% de cette enveloppe sont destinés à financer les charges sociales, pour éviter des licenciements. Cest bien ! Mais pour le reste, cest insignifiant par rapport aux enjeux et les déblocages ne se font pas vite. Ceci dit, les difficultés de nos entreprises ne viennent pas seulement de problèmes ponctuels de perte de marché ou de financement liés à la crise, mais de labsence dune vision systémique et cohérente de développement. Nos entreprises ont de vrais problèmes structurels de compétitivité, et cela depuis longtemps, bien avant la crise. Le programme de mise à niveau a été mis en sommeil, et lon a mis en uvre des programmes sectoriels qui privilégient les secteurs technologiques, en labsence dune vision globale. Cest génial, mais il ne faut pas oublier lessentiel, cest-à-dire les secteurs traditionnels qui emploient le plus de monde et quil faut moderniser. Non seulement ces entreprises ne peuvent plus exporter, mais elles rencontrent de plus en plus de difficultés pour se maintenir sur le marché marocain en raison des flux ininterrompus des importations ! - F.N.H. : Comment tout ceci se traduit-il au niveau de la croissance économique ? - M. B. : On a déjà commencé la valse de révision des prévisions de croissance. Si 2008 a enregistré 5% de croissance au lieu des 6,50% prévus initialement, je ne pense pas que 2009 ait plus de 3%, malgré une récolte céréalière record. Les secteurs non agricoles vont peser sur ce taux de croissance. La crise économique qui touche notre principal partenaire européen de manière de plus en plus profonde, malgré la reconstitution de ses stocks, se propage avec un certain retard à tous les secteurs de notre économie. Le déficit de la balance commerciale est la meilleure illustration de notre perte de compétitivité. Le taux de couverture est entre 40 et 45% depuis plusieurs années ! Si on met de côté le pétrole, les phosphates et les céréales, on pourrait mieux apprécier les performances lamentables de notre secteur industriel. On peut comprendre que les pays du Nord engagent un processus de désindustrialisation au profit du secteur tertiaire. Mais pas dans notre pays ! Attention à une désindustrialisation silencieuse de notre pays. Il ne doit pas devenir une plate-forme commerciale régionale comme il létait autrefois ! On doit tenir compte du transfert inéluctable de la population rurale vers la ville, et de la nécessité de lui préparer des emplois. - F.N.H. : Et au niveau de la balance des paiements ? - M. B. : Tout le monde sait que nos recettes touristiques et les transferts provenant des RME sont en train de baisser, denviron 18% en moyenne. De même au niveau des investissements extérieurs ! Bien sûr, cela va peser sur nos réserves de change qui vont passer de 8 mois dimportation, en avril 2008, à 5 mois dici la fin de lannée. Il faut suivre avec beaucoup dattention cette situation car elle va déterminer notre indépendance économique. Nous avons déjà vécu des moments difficiles par le passé, liés à la fragilité de nos réserves de change. Nous ne voulons pas nous retrouver dans les mêmes situations. Outre les actions à mener au niveau du tourisme et des transferts RME, je considère que cest au niveau de la balance commerciale quil faut agir, en raison des effets structurels quelle produit. - F.N.H. : Vous pensez vraiment quil est possible de réduire le déficit de la balance commerciale de manière significative ? - M. B. : Je pense que si on ne le fait pas progressivement, à terme on serait obligé de le faire sous la contrainte des institutions financières. La balance commerciale doit être la mère nourricière de notre balance des paiements et de notre croissance. Et pour cela nous devons orienter tous nos efforts vers le secteur industriel rénové, modernisé et compétitif pour améliorer ses performances exportatrices. Il sera la locomotive des autres secteurs, y compris agricole. Pour cela, nous avons besoin dune dose de patriotisme allié à une vision stratégique. Nous devons donner la priorité à la production nationale. Nous devons procéder à une révision de nos accords commerciaux bilatéraux et de leurs résultats sur notre économie. Esprit de patriotisme, même au niveau des marchés publics. Nous devons utiliser les grands marchés publics pour donner une chance à nos entreprises pour fonder des partenariats avec des entreprises étrangères soumissionnaires, et conclure systématiquement des accords de compensation industrielle ou doffsets, en exigeant des transferts de technologie que le Maroc na pas actuellement. Il ne suffit pas de publier un décret imposant cela, mais dintroduire cette culture en formant des équipes pour mettre en uvre cette politique, mesurer les objectifs recherchés en termes de création de valeur ajoutée et de savoir faire. Lentreprise marocaine est notre cellule nourricière : on doit veiller à son épanouissement et non à celui des entreprises étrangères. Car il est difficile de comprendre pourquoi on utilise nos réserves de change pour équiper un hôtel, alors que des entreprises marocaines produisant les mêmes produits sont amenées à fermer par manque de commandes. - F.N.H. : Quelles sont selon vous les perspectives de nos entreprises face à cette crise ? - M. B. : Dabord, une remarque dordre général : au cur du développement, il y a léducation. Le niveau très bas dalphabétisme, labandon scolaire, la marginalisation de nos universités ralentissent le degré de performance de nos entreprises. Nous vivons dans un système où tout est lié. La compétitivité de nos entreprises dépend du dynamisme de leur environnement. Cest pourquoi lapproche systémique de développement doit être présente dans toute vision sectorielle. En ce qui concerne la crise actuelle, évidemment au terme de ce cycle, des entreprises vont disparaître et ce sont les entreprises bien gérées, ayant une bonne assise financière qui vont bénéficier le plus de la reprise ! Le chef dentreprise performant doit construire sa vision sur le long terme en tenant compte des leçons du passé, car après chaque crise, il y a toujours la reprise. Il doit. bien sûr. prendre des mesures pour faire face à la crise, mais il doit aussi en prendre dautres pour tirer profit de la reprise. Car souvent, les défis au moment de la reprise sont plus difficiles. - F.N.H. : Quels genres de mesures pourrait-il prendre? - M. B. : Profiter de la crise pour investir, moderniser ses équipements, former son personnel, réorganiser ses services et ses ateliers, et mettre en uvre une réelle politique dinnovation, en motivant et en attirant les cerveaux marocains vers les technologies davenir pour notre pays. Et, surtout, il faut rechercher de nouveaux partenariats. Car en général, au cours de cette période, la plupart des entreprises au Maroc et en Europe baissent les bras, ou tentent de se désengager. Si elles nont pas de trésorerie, elles seront amenées à fermer ! Il y a donc ici des opportunités de croissance interne et externe pour les entreprises marocaines intelligentes. - F.N.H. : Vous parlez de partenariat, à quel genre de partenariat vous pensez avec les entreprises européennes ? - M. B. : Nos partenaires européens sont entrés dans un processus de désindustrialisation. Pourquoi laisser la place aux entreprises chinoises pour prendre le relais ? Je suis convaincu que le partenariat euro-méditerranéen, construit sur une base régionale et de proximité prendra le pas sur un partenariat aussi lointain et complexe que la Chine. Nos entreprises dans le textile, la mécanique, lélectronique, le cuir, la sous-traitance automobile souffrent actuellement de la baisse de la demande européenne. Elles souffrent aussi de la concurrence asiatique sur notre propre marché. Mais nos entrepreneurs doivent bouger maintenant. Il y a des opportunités daffaires en Espagne, en France, en Allemagne, en Italie où des PME en difficulté sont à la recherche de partenariats qui leur permettraient daméliorer leur compétitivité et de ne pas disparaître. Un redéploiement de leurs activités de concert avec des PME marocaines leur permettra datteindre cet objectif. Attirons donc des PME européennes chez nous ! Leurs stratégies sont plus stables que celles des grands groupes qui prennent leurs décisions en fonction des opportunités Les PME européennes recherchent la flexibilité, et les PME marocaines peuvent la leur offrir. Des prises de participation stratégiques doivent êtres soutenues par lOffice des changes, surtout lorsquelles ont pour but daméliorer le niveau technologique de nos entreprises. Car il ne faut pas que notre pays devienne le dépotoir des équipements européens obsolètes.