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Entretien : «Des déclarations de responsables, parfois optimistes, ne correspondent pas à ce qu’ils pensent en privé !»
Publié dans Finances news le 09 - 07 - 2009

* Il est impossible de comprendre les causes d’une crise si on ne la replace pas dans son contexte, dans une perspective systémique et globale.
* Les crises économiques ont un dénominateur commun : le marché;
* L’ensemble des crises qui nous affectent n’est que le symptôme d’une crise de civilisation profonde qui nous envahit, une crise des valeurs.
* Au Maroc, les décisions se prennent avec une vision différente des réalités !
* Nos entreprises ont de vrais problèmes structurels de compétitivité, et cela depuis longtemps, bien avant la crise !
* Mohamed Berrada, professeur à l’université Hassan II, président du Centre de recherches Links, décortique la crise sous tous ses aspects.
- Finances News Hebdo : Dans quelle mesure la crise financière et économique actuelle s’apparente-t-elle, par sa gravité, à la crise de 1929 ?
- Mohamed Berrada : Chaque crise a sa spécificité. Les crises se suivent et ne se ressemblent pas. La cause directe de la crise de 1929 était l’excès de la spéculation boursière en utilisant les achats à découvert. Celle de la crise actuelle est l’excès de crédits hypothécaires accordés aux ménages américains à revenu modeste pour acheter des logements. Mais il ne s’agit ici que des causes directes, mécaniques. Il est impossible de comprendre les causes d’une crise si on ne la replace pas dans son contexte, dans une perspective systémique et globale. Dégager les liens, les interdépendances, dans le temps et dans l’espace. L’analyse dichotomique et partielle d’un phénomène économique ou social ne suffit pas pour l’expliquer. Regardez ce qui s’est passé dans l’histoire et ce qui se passe autour de nous aujourd’hui : les crises font partie de notre vie quotidienne ! Et elles se manifestent dans différents domaines : économique, monétaire, financier, politique, écologique, social et géographique avec la crise du Moyen-Orient de l’Irak, de l’Iran…Ce qu’il faut rappeler, c’est que tous ces phénomènes sont reliés entre eux et agissent dans le cadre d’un ensemble intelligent. Toute chose, disait Pascal, est aidée et aidante, causée et causante. Les historiens mettront en relief plus tard ces liens.
- F.N.H. : Mais y a-t-il un dénominateur commun à toutes ces crises ?
- M. B. : En général, les crises économiques ont un dénominateur commun : le marché où se rencontrent l’offre et la demande des biens et des services. Les crises proviennent d’un excès de l’un par rapport à l’autre. La crise est suivie d’une récession au cours de laquelle des ajustements s’opèrent sous forme de réduction de capacité par exemple, de licenciement, pour déboucher sur une nouvelle phase de reprise de la croissance. Toute l’histoire du capitalisme a été marquée par des fluctuations de ce genre appelées cycles Juglar. Crise des tulipes en 1632, crise du cuivre en 1907, crise de 1929, différentes crises dans l’immobilier depuis, crises de la nouvelle économie en 2000…Mais chacune s’inscrit dans un contexte particulier.
- F.N.H. : Quel est celui de la crise actuelle ? Quel est le rôle des subprimes dans le déclenchement de cette crise?
- M. B. : Les subprimes ont joué le rôle de déclencheur, mais les causes sont plus globales et plus profondes. Il faut remonter à la fin de la Deuxième Guerre mondiale pour comprendre le processus. De 1944 jusqu’aux années 1970, on a vécu une période faste au cours de laquelle l’Etat a joué le rôle moteur. Il fallait reconstruire les économies détruites par la guerre. L’industrie américaine, par le biais du plan Marshall, a tourné à fond. La croissance économique, tirée par les dépenses publiques a été forte, les salaires ont augmenté au même rythme que la productivité, et une classe moyenne s’est constituée dans le sillage d’une réduction des inégalités sociales. Mais les déficits publics ont plongé et se sont aggravés avec les crises pétrolières des années 70. On assiste alors à un changement complet de politique économique: d’une politique keynésienne, on met en œuvre une politique néolibérale dont le but est de réduire les déficits publics pour laisser la place au secteur privé. On assiste alors à des actions de privatisation, de restructuration du secteur public, d’opérations de «destruction créatrice» chère à Schumpeter, perçues par les marchés comme un élément positif qui fait monter les cours des actions, de déréglementation, de dérégulation, etc… Parallèlement il fallait libéraliser les échanges à l’échelle planétaire. Adam Smith était à l’honneur !
- F.N.H. : Mais la croissance économique mondiale au cours de cette période a été inégalée dans l’histoire ?
- M. B. : Oui, elle était en moyenne de 6,50% par an. Le niveau de vie global de la population a augmenté, le commerce mondial a flambé, ainsi que les investissements internationaux et tout ceci dans un contexte de niveau d’inflation et de taux d’intérêts bas… L’idéal pour une croissance saine ! Tout le monde était convaincu des vertus du libéralisme, même ceux qui le combattaient autrefois dans l’opposition. Mais chaque phénomène contient une face visible et une face cachée. Au cours de cette période, c'est-à-dire des années 70 jusqu’au déclenchement de la crise en 2007, on ne voyait pas les inégalités sociales s’aggraver entre pays et, à l’intérieur même des pays, l’environnement se consumer, la qualité de vie des travailleurs se dégrader. Il y a eu croissance : un concept essentiellement quantitatif ! Mais pas de développement : un concept qualitatif !
- F.N.H. : On a assisté à l’aggravation de ces inégalités sociales même aux Etats-Unis ?
- M. B. : Aux Etats-Unis on a vu apparaître une couche importante de ménages à faibles revenus, les laissés-pour-compte de la politique reaganienne. Ils représentaient un appât extraordinaire pour les entreprises et les banques. Vous connaissez la suite : la croissance est tirée par la consommation, publique et privée, bien sûr, la consommation est véhiculée par le crédit, et les banques cherchant à maximiser leurs profits ont ouvert leurs robinets à cette clientèle aux dimensions considérables. Bien sûr, avec l’assentiment de la banque centrale, la FED, dont l’objectif est de favoriser avant tout la croissance, en injectant beaucoup de liquidité à des taux d’intérêt bas. La subprime est un de ces types de crédit avec un taux d’intérêt quasi nul les 2 premières années. Pour les banques, il n y a pas de risque : les crédits sont garantis par des hypothèques sur les logements achetés. Elles ne considèrent pas les capacités de remboursement des emprunteurs. Plus on accorde de crédits, plus les prix des actifs montent poussant les acheteurs à spéculer. Malheureusement, à l’échéance, les premiers accidents de paiement vont se traduire par un mouvement de panique, une vente accélérée des logements, une chute brutale des prix et les premières faillites des banques !
- F.N.H. : Comment cette crise, financière d’abord, va-t-elle devenir par la suite une crise économique ?
- M. B. : On a parlé tout à l’heure de la forte croissance économique mondiale générée par le mouvement de la mondialisation et des NTIC. Il faut reconnaître qu’elle a été rendue possible grâce au développement considérable des marchés et des instruments financiers. On dit que le Maroc a été épargné par la crise financière. Mais c’est parce qu’il n’a pas non plus développé ces instruments qui ont été à l’origine de cette croissance. Le problème, c’est qu’aux Etats-Unis et en Europe, on a assisté à une croissance des marchés financiers sans commune mesure avec la croissance de l’économie réelle. Le monde financier s’est mis à planer tout seul… Mu par une ivresse technique et une avidité pécuniaire démesurée. Un péché d’arrogance ! Il faut dire qu’il a été encouragé par des théoriciens de la finance dont des prix Nobel… Mais cette crise financière va se traduire par une perte de confiance dans le système. Les banques ont peur de prêter de l’argent aux consommateurs et aux entreprises. Elles n’ont même pas confiance entre elles. Le mécanisme se grippe. Moins de crédits, moins d’activité. Licenciements, perte de revenus, moins de consommation, moins de production. La crise économique devient peu à peu une crise sociale. Perte de confiance. La confiance est le nerf de l’économie. Alors, on se tourne vers l’Etat, le seul en qui l’on peut avoir confiance.
- F.N.H. : A qui peut-on imputer alors la responsabilité de cette crise ? Aux banques ?
- M. B. : Non ! Tout le monde est responsable ! Le système dans son ensemble ! On vit désormais dans une société mue par les seules valeurs matérielles, au détriment des valeurs morales de solidarité, de respect de la nature et des valeurs spirituelles. La monnaie est devenue reine, l’homme en est l’objet, et le monde en est l’arène. La recherche de plus d’argent et de puissance est devenue une fin en soi, et l’homme n’est plus au centre de nos préoccupations ! C’est pourquoi je pense que l’ensemble des crises qui nous affectent n’est que le symptôme d’une crise de civilisation profonde qui nous envahit, une crise des valeurs ! Mais c’est là un autre débat.
- F.N.H. : Comment réagit le monde face à cette crise ?
- M. B. : Chaque pays réagit en fonction de sa situation. Certains pays sont lourdement frappés, comme nos partenaires européens, les Etats-Unis, d’autres profitent de cette crise pour se positionner, comme l’Inde, le Brésil, la Chine. En dépit des annonces faites dans le cadre du G20 pour une plus grande coordination des politiques publiques, en dépit des sommes considérables engagées dans les plans de relance, en dépit des politiques de dépenses publiques à guichet ouvert et de nationalisation d’entreprises privées, la récession s’est bien installée ! Chaque mois qui passe revoit à la baisse les prévisions de croissance. On est déjà en moyenne à -5% en Europe et aux Etats-Unis.
- F.N.H. : Y a-t-il quelque espoir de voir la fin de cette crise ?
- M. B. : Il n y a personne qui soit en mesure de dire combien de temps cette crise va durer et quelle en sera l’intensité. Le monde est devenu si complexe par l’interdépendance des économies, des secteurs et des politiques. Mais les problèmes les plus graves surviendront au moment de la reprise : car il faut bien trouver les financements des déficits publics record qui s’annoncent, au moment où les recettes fiscales plongent par le fait de la récession ! Vous entendrez des déclarations de responsables, parfois optimistes. Mais souvent elles ne correspondent pas à ce qu’ils pensent en privé. Dans une telle situation, les opérateurs ont besoin d’éclairage, et la communication est essentielle pour faciliter une sortie de crise acceptable.
- F.N.H. : Est-ce le cas du Maroc ? On a longtemps ignoré l’impact de cette crise sur notre économie !
- M. B. : C’est vrai et c’est regrettable ! On a pris du retard, et dans ce domaine comme en médecine, c’est la vitesse de réaction qui est déterminante. Déjà en juillet 2008, certaines entreprises marocaines commençaient à enregistrer des annulations de commandes et des incidents de paiement. Il en était de même dans le secteur touristique. Les décideurs regardent les statistiques pour prendre leurs décisions. Ces statistiques viennent avec plusieurs mois de retard ! Et malheureusement les décisions se prennent avec une vision différente des réalités. On entend souvent des déclarations sur notre situation économique à faire rêver. Mais quand on descend sur le terrain, quand on visite les milliers de PME marocaines installées dans des quartiers soi-disant industriels dans des conditions inacceptables, qui emploient une grande partie de nos salariés, et qui doivent affronter en même temps la corruption et la concurrence chinoise…je ne peux que m’incliner devant l’esprit d’entreprise et la ténacité de nos entrepreneurs des quartiers populaires, qui travaillent en silence !
- F.N.H. : Pourtant, le gouvernement a mis en place un Comité de vigilance ainsi qu’une enveloppe de 1,2 milliard de DH pour aider nos entreprises à affronter la crise !
- M. B. : 70% de cette enveloppe sont destinés à financer les charges sociales, pour éviter des licenciements. C’est bien ! Mais pour le reste, c’est insignifiant par rapport aux enjeux et les déblocages ne se font pas vite. Ceci dit, les difficultés de nos entreprises ne viennent pas seulement de problèmes ponctuels de perte de marché ou de financement liés à la crise, mais de l’absence d’une vision systémique et cohérente de développement. Nos entreprises ont de vrais problèmes structurels de compétitivité, et cela depuis longtemps, bien avant la crise. Le programme de mise à niveau a été mis en sommeil, et l’on a mis en œuvre des programmes sectoriels qui privilégient les secteurs technologiques, en l’absence d’une vision globale. C’est génial, mais il ne faut pas oublier l’essentiel, c’est-à-dire les secteurs traditionnels qui emploient le plus de monde et qu’il faut moderniser. Non seulement ces entreprises ne peuvent plus exporter, mais elles rencontrent de plus en plus de difficultés pour se maintenir sur le marché marocain en raison des flux ininterrompus des importations !
- F.N.H. : Comment tout ceci se traduit-il au niveau de la croissance économique ?
- M. B. : On a déjà commencé la valse de révision des prévisions de croissance. Si 2008 a enregistré 5% de croissance au lieu des 6,50% prévus initialement, je ne pense pas que 2009 ait plus de 3%, malgré une récolte céréalière record. Les secteurs non agricoles vont peser sur ce taux de croissance. La crise économique qui touche notre principal partenaire européen de manière de plus en plus profonde, malgré la reconstitution de ses stocks, se propage avec un certain retard à tous les secteurs de notre économie. Le déficit de la balance commerciale est la meilleure illustration de notre perte de compétitivité. Le taux de couverture est entre 40 et 45% depuis plusieurs années ! Si on met de côté le pétrole, les phosphates et les céréales, on pourrait mieux apprécier les performances lamentables de notre secteur industriel. On peut comprendre que les pays du Nord engagent un processus de désindustrialisation au profit du secteur tertiaire. Mais pas dans notre pays ! Attention à une désindustrialisation silencieuse de notre pays. Il ne doit pas devenir une plate-forme commerciale régionale comme il l’était autrefois ! On doit tenir compte du transfert inéluctable de la population rurale vers la ville, et de la nécessité de lui préparer des emplois.
- F.N.H. : Et au niveau de la balance des paiements ?
- M. B. : Tout le monde sait que nos recettes touristiques et les transferts provenant des RME sont en train de baisser, d’environ 18% en moyenne. De même au niveau des investissements extérieurs ! Bien sûr, cela va peser sur nos réserves de change qui vont passer de
8 mois d’importation, en avril 2008, à
5 mois d’ici la fin de l’année. Il faut suivre avec beaucoup d’attention cette situation car elle va déterminer notre indépendance économique. Nous avons déjà vécu des moments difficiles par le passé, liés à la fragilité de nos réserves de change. Nous ne voulons pas nous retrouver dans les mêmes situations. Outre les actions à mener au niveau du tourisme et des transferts RME, je considère que c’est au niveau de la balance commerciale qu’il faut agir, en raison des effets structurels qu’elle produit.
- F.N.H. : Vous pensez vraiment qu’il est possible de réduire le déficit de la balance commerciale de manière significative ?
- M. B. : Je pense que si on ne le fait pas progressivement, à terme on serait obligé de le faire sous la contrainte des institutions financières. La balance commerciale doit être la mère nourricière de notre balance des paiements et de notre croissance. Et pour cela nous devons orienter tous nos efforts vers le secteur industriel rénové, modernisé et compétitif pour améliorer ses performances exportatrices. Il sera la locomotive des autres secteurs, y compris agricole. Pour cela, nous avons besoin d’une dose de patriotisme allié à une vision stratégique. Nous devons donner la priorité à la production nationale. Nous devons procéder à une révision de nos accords commerciaux bilatéraux et de leurs résultats sur notre économie. Esprit de patriotisme, même au niveau des marchés publics. Nous devons utiliser les grands marchés publics pour donner une chance à nos entreprises pour fonder des partenariats avec des entreprises étrangères soumissionnaires, et conclure systématiquement des accords de compensation industrielle ou d’offsets, en exigeant des transferts de technologie que le Maroc n’a pas actuellement. Il ne suffit pas de publier un décret imposant cela, mais d’introduire cette culture en formant des équipes pour mettre en œuvre cette politique, mesurer les objectifs recherchés en termes de création de valeur ajoutée et de savoir –faire. L’entreprise marocaine est notre cellule nourricière : on doit veiller à son épanouissement et non à celui des entreprises étrangères. Car il est difficile de comprendre pourquoi on utilise nos réserves de change pour équiper un hôtel, alors que des entreprises marocaines produisant les mêmes produits sont amenées à fermer par manque de commandes.
- F.N.H. : Quelles sont selon vous les perspectives de nos entreprises face à cette crise ?
- M. B. : D’abord, une remarque d’ordre général : au cœur du développement, il y a l’éducation. Le niveau très bas d’alphabétisme, l’abandon scolaire, la marginalisation de nos universités ralentissent le degré de performance de nos entreprises. Nous vivons dans un système où tout est lié. La compétitivité de nos entreprises dépend du dynamisme de leur environnement. C’est pourquoi l’approche systémique de développement doit être présente dans toute vision sectorielle. En ce qui concerne la crise actuelle, évidemment au terme de ce cycle, des entreprises vont disparaître et ce sont les entreprises bien gérées, ayant une bonne assise financière qui vont bénéficier le plus de la reprise ! Le chef d’entreprise performant doit construire sa vision sur le long terme en tenant compte des leçons du passé, car après chaque crise, il y a toujours la reprise. Il doit. bien sûr. prendre des mesures pour faire face à la crise, mais il doit aussi en prendre d’autres pour tirer profit de la reprise. Car souvent, les défis au moment de la reprise sont plus difficiles.
- F.N.H. : Quels genres de mesures pourrait-il prendre?
- M. B. : Profiter de la crise pour investir, moderniser ses équipements, former son personnel, réorganiser ses services et ses ateliers, et mettre en œuvre une réelle politique d’innovation, en motivant et en attirant les cerveaux marocains vers les technologies d’avenir pour notre pays. Et, surtout, il faut rechercher de nouveaux partenariats. Car en général, au cours de cette période, la plupart des entreprises au Maroc et en Europe baissent les bras, ou tentent de se désengager. Si elles n’ont pas de trésorerie, elles seront amenées à fermer ! Il y a donc ici des opportunités de croissance interne et externe pour les entreprises marocaines intelligentes.
- F.N.H. : Vous parlez de partenariat, à quel genre de partenariat vous pensez avec les entreprises européennes ?
- M. B. : Nos partenaires européens sont entrés dans un processus de désindustrialisation. Pourquoi laisser la place aux entreprises chinoises pour prendre le relais ? Je suis convaincu que le partenariat euro-méditerranéen, construit sur une base régionale et de proximité prendra le pas sur un partenariat aussi lointain et complexe que la Chine. Nos entreprises dans le textile, la mécanique, l’électronique, le cuir, la sous-traitance automobile souffrent actuellement de la baisse de la demande européenne. Elles souffrent aussi de la concurrence asiatique sur notre propre marché. Mais nos entrepreneurs doivent bouger maintenant. Il y a des opportunités d’affaires en Espagne, en France, en Allemagne, en Italie où des PME en difficulté sont à la recherche de partenariats qui leur permettraient d’améliorer leur compétitivité et de ne pas disparaître. Un redéploiement de leurs activités de concert avec des PME marocaines leur permettra d’atteindre cet objectif. Attirons donc des PME européennes chez nous ! Leurs stratégies sont plus stables que celles des grands groupes qui prennent leurs décisions en fonction des opportunités… Les PME européennes recherchent la flexibilité, et les PME marocaines peuvent la leur offrir. Des prises de participation stratégiques doivent êtres soutenues par l’Office des changes, surtout lorsqu’elles ont pour but d’améliorer le niveau technologique de nos entreprises. Car il ne faut pas que notre pays devienne le dépotoir des équipements européens obsolètes.


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