* Le cadre juridique de la protection des données à caractère personnel est actuellement achevé. Une commission nationale verra le jour, à linstar de ce qui se passe en France. * Le président de CNIL en France, Alex Turc, a animé un débat sur les enjeux de ladoption de ce nouveau cadre légal ainsi que les perspectives que cela ouvre vers lexternalisation des entreprises européennes. * Ahmed Reda Chami, le ministre du Commerce, reste confiant quant aux répercussions de la loi 09-08 sur la place du Maroc dans la chaîne de la sous-traitance. La protection du consommateur marocain atteint un point culminant avec la publication au B.O du décret pris pour lapplication de la loi 09-08 relative à la protection des données à caractère personnel. Pour le ministre du Commerce, de lIndustrie et des Nouvelles technologies, Ahmed Reda Chami, «cette loi veut mettre un terme à lusage abusif des données personnelles. La prospection commerciale via Internet, les publicités dachat via le téléphone potable, a-t-il souligné, sont autant dactes parmi dautres que la nouvelle loi veut réguler». Pour sa part, Alex Turc, président de la Commission Nationale Française de lInformatique et des Libertés (CNIL), estime que «les choses ont été faites très vite et très bien». «Le texte a été adopté en lespace dun an et demi, a-t-il remarqué, ce qui permettra à la future Commission marocaine dexercer toutes ses compétences». Alex Turc a souligné que «lenjeu de lindépendance de la Commission reste prioritaire. Ceci à travers le financement de ses actions ainsi que par la règle de la prise des décisions collégiales». Le président de la CNIL a insisté sur «la crédibilité de la Commission ainsi que sa légitimité» qui sont des choses à prendre en compte par les responsables marocains. Le secteur de loffshoring est lun des principaux concernés par le nouveau cadre juridique. Les conditions de transfert des données à caractère personnel vers les Etats étrangers sont actuellement du ressort de la Commission nationale dont les attributions ont été fixées par le décret du 21 mai 2009. Il est important de signaler que les contrevenants à la loi 09-08 peuvent sexposer à des peines damende pouvant atteindre 300.000 DH et 2 ans demprisonnement. En cas de récidive, ces peines sont portées au double. Hormis ce volet régressif, «ladoption par notre pays de cette loi le place parmi les pays arabes et africains disposant dun système de protection aussi complet, sest félicité Ahmed Reda Chami, ce qui permet de nous positionner parmi les destinations sûres du point de vue de la circulation des données personnelles». Il faut aussi mentionner que ce séminaire vise avant tout à apaiser en quelque sorte les craintes quant à lusage abusif des données à caractère personnel. Un point a été fait sur lexpérience de la CNIL qui a 30 ans dexistence en France. Reste à savoir comment le grand public pourra être intégré à cet effort de sensibilisation et de faire connaître la nouvelle loi. Avant tout traitement de données personnelles, il faudra désormais obtenir laccord préalable de la personne concernée. Les différentes opérations de collecte de mise en uvre de fichiers ainsi que leur conservation ou leur transfert ne sont pas soumises à des règles strictes du fait de labsence dune autorité de contrôle. Cest la lacune que va essayer de combler la Commission nationale projetée.