* La Société Financière Internationale et le CEMA (Centre Euro-Méditérranéen dArbitrage et de Médiation) viennent de signer une convention de partenariat pour linstauration des modes alternatifs de résolution des conflits au Maroc. Il a fallu attendre le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, prononcé le 29 janvier 2003 à Agadir, pour voir enfin lancée la machine devant mener à linstauration des modes alternatifs de résolution des conflits au Maroc (MARC). Depuis, plusieurs initiatives ont été entreprises, la première étant la promulgation de la loi 08-05 en décembre 2007. Il sagissait dun événement et pas des moindres puisquavec cette réglementation, le Maroc se dotait pour la première fois dun cadre légal en matière de médiation. Sans oublier que la loi 08-05 apportait aussi un nouveau cadre en matière darbitrage. En février dernier, lEtat et la CGEM avaient pris linitiative et décidé dapporter leur engagement dans la promotion des MARC, et ce en signant le Pacte National de lEmergence Industrielle dans lequel le public et le privé ont été appelés à créer une Commission constituée des ministères de lIndustrie et du Commerce, de la Justice et de celui des Affaires économiques ainsi que la CGEM, ayant pour but de promouvoir les MARC. Cest dans ce contexte que la Société Financière Internationale (IFC), affiliée à la Banque mondiale, sest intéressée à ce projet. Elle a ainsi signé trois protocoles daccord, avec la CGEM en juillet 2007, le ministère de la Justice, en janvier 2008, et le ministère du Commerce, de lIndustrie et des Nouvelles Technologies, en décembre dernier, afin que lutilisation des MARC devienne effective au Maroc. Le projet de lIFC vise donc la mise en uvre de trois activités principales, à savoir la formation des médiateurs, la sensibilisation des parties prenantes et le renforcement des centres de médiation et darbitrage. «Le principal objectif du projet est dassurer les conditions nécessaires à linstauration des MARC au Maroc afin de libérer les actifs des rouages des longues procédures en justice», mentionne-t-on auprès des représentants de lIFC lors de la cérémonie de signature de la Convention de partenariat entre cet organisme et le Centre Euro-Méditerranéen dArbitrage et de Médiation. Limpact attendu du projet dinstauration des MARC au Maroc est lié en premier lieu à la réduction des coûts directs et indirects que supportent les entreprises dans la résolution des litiges commerciaux. Dans ce sillage, plusieurs services sont proposés dans le cadre du projet de lIFC. A commencer par lanalyse de lenvironnement juridique, judiciaire et économique tout en déterminant une stratégie de mise en uvre des MARC basée sur une vaste évaluation institutionnelle et procédurale des exigences nécessaires à la mise en place de la médiation. Aussi faut-il établir les bases dune prestation privée de services de médiation, reflétant les meilleures pratiques internationales. Sur le volet de la sensibilisation des parties prenantes, des campagnes avec des praticiens de la médiation et des utilisateurs potentiels seront initiées. Aussi lIFC propose-t-elle une formation de base pour les médiateurs sans oublier les formateurs afin de pérenniser cette pratique (ndlr la formation). Il en va de même du renforcement des capacités et infrastructures des centres de médiation et darbitrage qui est essentiel. Lon procèdera dabord à une évaluation des besoins avant doffrir des services consultatifs tels que lélaboration et ladoption de modèles de viabilité financière pour le fonctionnement des centres. Le suivi et lévaluation de la mise en uvre de la procédure ainsi que le renforcement des capacités de communication et de formation seront au rendez-vous afin de créer des services générateurs de revenus. Par ailleurs, le succès du projet dinstauration des MARC au Maroc contribuera à soutenir et à créer un environnement dynamique pour les entreprises du secteur privé dans dautres pays de la région MENA. Aussi contribuera-t-il de manière significative à répondre aux préoccupations concernant linsuffisance, linefficacité et la longueur des processus dexécution des contrats qui savèrent un frein aux investissements tant nationaux quétrangers.