* LOPA a débuté lundi dernier et devrait amener Charaf Holding à récupérer la totalité des titres qui lui echappent encore. * Il nest pas exclu que la valeur Fertima fasse lobjet dune OPR dès la clôture de lOPA actuelle. Lactionnaire majoritaire de Fertima, à savoir Charaf Corporation Holding, détenteur à ce jour de 86,61% de son capital, vient de lancer une offre publique dachat obligatoire sur les titres du distributeur dengrais. Cette OPA vise lacquisition de la totalité des actions non détenues par le holding, en loccurrence 7,31% du capital appartenant au Fonds dinvestissement Asma Invest et 6,08% constituant le flottant en Bourse. Le prix dacquisition a été fixé à 330 DH, soit 288 DH après détachement du coupon de dividende versé en 2008, tandis que le nombre total des titres visés est de 154.032 actions pour un montant global de 44,361 MDH. Selon le management de Charaf Corporation, lopération sera entièrement financée par des fonds propres. Pour rappel, cest en avril 2008 que lactionnariat de Fertima a connu lentrée du Holding, avec la reprise des parts appartenant à lépoque à Holmarcom, Mamda/ Mcma et Adubos Portugal. Cest dailleurs le rachat des parts de ce dernier qui a servi de référence pour la fixation du prix de lOPA obligatoire récemment émise à 330 DH. Par ailleurs, les brokers de la place casablancaise sattendent à une réponse favorable des actionnaires minoritaires à cette offre, vu que le prix offert pour lOPA est nettement supérieur à la valorisation de lentreprise. Celle-ci a , en effet, été évaluée à 264 DH seulement par les analystes de BMCE Capital, et ce en tenant compte des perspectives annoncées par le Top management de Fertima tablant sur un chiffre daffaires de 1,094 Md de DH en 2009 et une capacité bénéficiaire de 22,3 MDH. Dailleurs, les dernières séances boursières confirment ce constat. Séchangeant aux alentours de 245 DH avant lannonce de lopération, la valeur sest rapidement gonflée pour dépasser les 280 DH en quelques jours suite à lengouement sans précédent des spéculateurs pour le titre. Cest dire que les investisseurs nattendaient plus que les séances du 18 mai courant, date dentrée en vigueur de lOPA, pour ramener leurs titres à Charaf Corporation. Dans ce contexte, «il nest pas exclu que lOPA soit suivie dune offre publique de retrait qui engendrerait la radiation du titre Fertima de la cote », nous confient nos satellites. Mais pour ce faire, ajoute-t-on, «il faudrait dabord quAsma Invest accepte de se désengager du capital de Fertima», chose qui nest pas du tout remise en cause vu que le principe même des fonds dinvestissement les amènent à se désengager des entreprises où ils ont porté leurs mises dès que lopération a présenté le rendement escompté au départ. En tout cas, nous en serons fixés durant les quelques jours suivant la clôture de lOPA, initialement prévue pour le 25 mai courant. En attendant, une question se fait de plus en plus persistante : après leuphorie des introductions de 2008, la Bourse de Casablanca serait-elle entrée dans lère des radiations ? En effet, alors que les responsables du marché boursier ne cessent de «marketer» pour attirer de nouvelles entreprises à la cote afin de redynamiser un marché en difficulté depuis plusieurs mois, ce sont deux sociétés qui sapprêtent à quitter la tour de verre du boulevard des FAR. Il sagit de la Marocaine Vie, qui a annoncé son retrait en janvier dernier, et fort probablement Fertima. Certes, létat des lieux nest guère aussi dramatique quil lavait été entre 1993 et 2000 où plus de 35 sociétés avaient été radiées, mais la situation actuelle ne manque pas dinquiéter les opérateurs. Et la raison sillustre dans la faible liquidité de plusieurs valeurs cotées. Dailleurs, dans le palmarès de la volumétrie, on retrouve au terme de chaque séance les mêmes sociétés qui se sont illustrées la veille, tandis que les autres se contentent de réaliser de petits volumes de temps à autre sous leffet de conditions exceptionnelles. Et ces sociétés ne disposent généralement pas dassises financières leur permettant de soutenir leurs valeurs avec des programmes de rachats dactions. Dès lors, il devient utile de savoir sil est opportun pour ces valeurs qui changent très peu de mains de rester en Bourse, sachant que les acteurs de la place bataillent dur afin de mettre en place un marché à terme dont la condition indispensable est une forte liquidité du marché boursier. Auprès des analystes, on est unanime. «Aucune entreprise na intérêt à sortir de la cote même si ses titres ne sont pas liquides, surtout dans létat actuel des choses où la grande majorité des entreprises présentent des fondamentaux économiques solides», nous confirme une source proche du marché. Cest dire quêtre coté en Bourse est loin dêtre seulement une source de financement. Cest aussi et surtout une image de transparence et une notoriété que lon souhaite donner à son entreprise. Il est donc fortement déconseillé de sortir de la Bourse, surtout dans la conjoncture actuelle où cela risquerait fortement de nuire à lensemble du marché financier.