Malgré une conjoncture nationale peu favorable conjuguée à la crise financière internationale actuelle, le secteur bancaire semble tirer son épingle du jeu. Ainsi, comme le souligne le rapport annuel que vient de publier BMCE Capital Bourse, «depuis 2004, lencours des dépôts collectés par les banques commerciales auprès de leurs clients a enregistré une hausse annuelle moyenne de 17,8% pour sélever à 537,5 Mds de DH au 30 septembre 2008. Sa croissance au cours des neuf premiers mois de lannée 2008 se fixe à 21,3%». «Pour leur part, les créances sur la clientèle se sont appréciées de 28,8% par an en moyenne sur la période considérée à 444 Mds de DH, avec une progression de près de 40% entre décembre 2007 et septembre 2008», indique la même source. Lembellie constatée durant cette période est due à lexplosion des crédit immobiliers «qui se sont hissés de 43% par an en moyenne à 133,5 Mds de DH (et de 58,4% au cours des neufs premiers mois de 2008), incluant une augmentation selon un TCAM de 33,6% à 97,2 Mds de DH pour les crédits accordés aux particuliers et de 113,3% à 97,2 Mds de DH pour ceux destinés aux promoteurs». Néanmoins, cette dynamique de lactivité bancaire pourra-t-elle être maintenue courant 2009 ? On en doute. Parce que le secteur doit faire face à deux contraintes de taille : le manque de liquidité et limpact éventuel de la crise financière internationale, quand bien même ce dernier est minoré, dautant que les avoirs à l'étranger des banques sont faibles par rapport à leurs fonds propres et elles ne possèdent pas de créances hypothécaires «toxiques». BAM précise, à cet égard, que le montant des engagements à létranger ne représentait que 4% du total des actifs du secteur. Pour rappel, cest le déficit de ressources bancaires qui a motivé la Banque centrale à réduire le taux de la réserve monétaire, permettant ainsi dinjecter quelque 9 Mds de DH dans le système bancaire. Pour autant, cela ne semble pas suffire. Car, en dépit de la baisse du taux de la réserve obligatoire à 12%, le déficit des trésoreries bancaires sest accentué, entre novembre et décembre dernier, de 2 milliards pour sétablir à 18,3 milliards de dirhams. Cette situation, conjuguée à des règles prudentielles encore plus contraignantes (le ratio de solvabilité devrait être porté à 10% en 2009 et à 12% en 2010), a dailleurs entraîné une recrudescence des emprunts obligataires. Sur un autre registre, limpact de la crise financière pourrait se refléter notamment au niveau des dépôts collectés par les banques. On peut, à ce titre, dores et déjà noter que les transferts des MRE ont enregistré, à fin novembre 2008, une baisse de 1,2% par rapport à la même période de lannée précédente. Globalement, comme le notent les analystes de BKB, «le secteur pourrait assister à un ralentissement de lactivité de crédits en 2009», avec notamment un durcissement dans les conditions doctroi des crédits immobiliers.