* Malgré sa forte croissance, la logistique manque de profils adaptés. * La formation dans le domaine cherche à répondre aux exigences du marché. Les infrastructures, le transport et lactivité portuaire connaissent un développement croissant au Maroc. Ces secteurs nécessitent une branche logistique qui les accompagne. Outre léquipement et le matériel nécessaires, le secteur a besoin de ressources humaines qualifiées et de profils parfaitement adaptés. Le marché est fortement demandeur alors que loffre reste insuffisante. La Belgique, qui a un savoir-faire de taille dans le domaine, peut contribuer à la formation des ingénieurs et des techniciens marocains. Dans ce cadre, la Chambre de commerce belgo-luxembourgoise au Maroc (CCBLM) a organisé un séminaire sous le thème : «Formation logistique portuaire : le talon dAchille du secteur». Conscient du retard accusé par le secteur, lEtat a élaboré une stratégie pour assurer une formation adéquate répondant aux attentes des professionnels. «Le commerce extérieur et le transport jouent un rôle important dans léconomie nationale. Un transit rapide et aux meilleurs coûts est un facteur de compétitivité pour les ports marocains», a affirmé Mohamed Jamal Benjelloun, Directeur général de lAgence nationale des ports (ANP). Il a précisé que «la formation a un impact majeur quand il sagit de consolider la logistique». Un avis partagé par Aziz Mantrach, vice-président de la CCBLM qui estime que «les grands chantiers lancés par le Maroc doivent être accompagnés par un programme de formation dans le domaine de la logistique en vue de disposer des ressources humaines exigées». La formation en logistique est une discipline nouvelle au Maroc. Le pays peut tirer profit de lexpérience étrangère. Le Centre de référence logistique de la région bruxelloise IRIS TL est cité en exemple. Brigitte Grouwels, secrétaire dEtat à la Région Bruxelles-Capitale, chargée de la fonction publique et du port de Bruxelles, a donné une présentation de lIRIS TL. «Cest un organisme modèle au niveau européen. A travers un partenariat public-privé et avec un financement partagé, le Centre assure une adéquation entre la formation et lemploi», a-t-elle précisé. Au niveau du ministère de lEmploi et de la Formation professionnelle, les orientations du gouvernement convergent vers une adaptation de la formation académique avec le marché du travail. El Hassan Benmoussa, secrétaire général du ministère, a indiqué que «son département a déjà mis en place les dispositifs nécessaires pour le développement de compétences logistiques». Il sagit dune politique sectorielle avec les entreprises et les branches professionnelles pour les impliquer dans tout le processus de formation. Dautres approches innovantes ont été introduites comme la gestion déléguée de la formation. LEtat délègue aux entreprises et aux associations professionnelles la gestion de la formation. Au niveau du secteur logistique, le département de tutelle a mis en place, avec les partenaires, plusieurs mécanismes comme le Groupement Interprofessionnel dAide au Conseil (GIAC) pour le transport/logistique, des formations supérieures en logistique à lESITH, un centre de formation pour les métiers de lautomobile à Tanger. Il est prévu également de développer des formations dans les centres de Casablanca, Tanger ou Agadir.