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UMA : Le coût du non-Maghreb
Publié dans Finances news le 27 - 11 - 2008

* Le taux de croissance des exportations intra-maghrébines s’est établi, en moyenne annuelle entre 1999 et 2006, à 14,5%.
* Selon la DEPF, si l’Union maghrébine existait, elle aurait fait gagner aux cinq pays une valeur ajoutée annuelle de l’ordre de 10 milliards de dollars par an, soit l’équivalent de 5% de leurs produits intérieurs bruts cumulés.
Le coût du non-Maghreb est l’intitulé de l’étude publiée récemment par la Direction des études et des prévisions financières. Cette étude se veut d’une grande importance pour les pays du Maghreb qui occultent les bienfaits du regroupement. En effet, l’intégration du Maghreb est devenue une nécessité économique incontournable face à la concurrence à laquelle se livrent les blocs régionaux. Aussi, de par son rôle de moteur de croissance et d’intensification des échanges commerciaux entre les pays de la région, l’intégration maghrébine pourrait constituer un facteur d’appui pour une insertion plus efficiente des pays membres à l’économie mondiale. En 2007, les échanges commerciaux entre le Maroc et les quatre pays de l’UMA ont totalisé un montant de 8,9 Mds DH. L’Algérie se positionne en tête de nos partenaires maghrébins avec 7 milliards de dirhams d’échanges (dont 6,4 milliards de dirhams d’importations) et devient ainsi le premier partenaire commercial africain du Maroc.
Aussi, apprend-on dans l’étude, que le taux de croissance des exportations intra-maghrébines s’est établi, en moyenne annuelle entre 1999 et 2006, à 14,5%, après un recul de 0,7% entre 1990 et 1998. Vis-à-vis de l’Union européenne, les exportations du Maghreb ont crû de 14,5% contre 1,7% durant les mêmes périodes. Par rapport au reste du monde, le taux de croissance annuel moyen des exportations maghrébines a atteint 24,8% et 1% respectivement pour les deux périodes considérées. Toutefois, comparativement aux autres regroupements régionaux, les échanges intra-maghrébins ne sont pas suffisamment développés et demeurent encore marginaux.
Ainsi, selon le gouvernement tunisien, le coût du «non-Maghreb» représente un point de croissance économique en moins par an (1%). Autrement dit, si l’Union maghrébine existait, elle aurait fait gagner aux cinq pays une valeur ajoutée annuelle de l’ordre de 10 milliards de dollars par an, soit l’équivalent de 5% de leurs produits intérieurs bruts cumulés. De son côté, le Secrétariat général de l’UMA a considéré que le retard dans le processus d’intégration maghrébine coûte, à chaque pays de la région, 2% de son taux de croissance annuel.
Pour sa part, la Banque mondiale a estimé qu’une intégration maghrébine plus approfondie (qui prend en compte la libéralisation des services et réformes du climat de l’investissement) serait en mesure de faire croître le PIB réel par habitant entre 2005 et 2015 de 34%, 27% et 24% supplémentaires pour l’Algérie, le Maroc et la Tunisie respectivement.
Selon la DEPF, et pourvu que les conditions politiques et réglementaires soient réunies, le relèvement de l’intensité bilatérale des échanges entre ces pays à un niveau comparable à celui observé dans certains regroupements régionaux des pays en développement, notamment l’ASEAN, fait ressortir, toutes choses égales par ailleurs, un manque à gagner en terme d’échanges commerciaux estimé à presque 980 millions de dollars annuellement, les hydrocarbures non compris, et à 2,1 milliards de dollars, soit 1% du PIB, si on prend en compte les importations de produits énergétiques en provenance d’Algérie et de Libye.


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