* La participation de Karima Skalli au Festival de la Musique arabe est sans doute lévénement le plus marquant pour la chanson marocaine durant ce mois de novembre. * Avant son départ pour lOpéra du Caire, Karima Skalli nous a dévoilé ses premières impressions. Finances News hebdo : Comment préparez-vous votre future participation au grand événement artistique qu'abritera l'Opéra du Caire ? Karima Skali : Je suis en train de travailler et de faire des répétitions avec lOrchestre de la Musique Arabe sous la Direction du Maestro Salah Ghoubachi, des uvres dAsmahan et de Farid Al Atrach avec la participation de lartiste égyptien Mahamad Tharwat. LOpérette aura lieu le 1er novembre à lOpera du Caire F.N.H. : Est-ce que vous pensez que votre consécration traduit plus une récompense du genre artistique que vous avez toujours interprété? Cest-à-dire, est-ce que vous êtes plus satisfaite de la revivification du «Torat» arabe ? K.S. : Du point de vue de mon travail, oui cest un honneur et aussi une responsabilité de pouvoir revenir au Torat. Dabort le Torat de la musique arabe qui me permet de profiter de plusieurs écoles de qualité dans le sens, dabord, du plaisir, de linterprétation et ensuite pour les exercices des surfaces vocales afin darriver à lépanouissement artistique quon veut transmettre. Pour sa part, le Torat marocain andalou reste un patrimoine riche et grandiose. Et en tant que Marocaine, cest aussi de ma responsabilité de le transmettre et de profiter de sa beauté littéraire et de ses variances musicales. Je nen sais quassez peu, il me faut encore «Al ghaws» dans cet océan. F.N.H. : Vos horizons artistiques paraissent «se limiter» à linterprétation des grandes chanteuses qu'a connues la scène artistique arabe. Est-ce que vous ne pensez pas que le temps est venu pour que votre carrière soriente vers un autre courant artistique ? K.S. : Bien sûr que oui. Pour entrer dans la scène artistique, j ai réalisé un grand répertoire avec notre grand poète Abderrafie Jawahiri et nos musiciens Saïd Chraïbi, Azizi Housni, Abelaati Amanna, mais aussi le poète Dr Abdel Aziz Khouja Mohammed Batouli Noumane El Hlou, avec ma propre production et je lai offert à la radio et à la télévision marocaines. Aussi, ai-je travaillé sur un répertoire soufi interprétant les maîtres soufis : Ibn Arabi, Dhou Noun Almassri, Aicha Baoounia. Avec la musique de Saïd Chraïbi, et dernièrement, il y a eu la réalisation dun CD avec lInstitut du Monde Arabe, «Wasla», musique de Lotfi Bouchnak et paroles dAdam Fathi. Et je suis toujours en train de travailler dautres sujets. Mon enthousiasme, mon amour pour le chant et ma volonté sont mes seuls stimulants, mais toute réalisation a besoin dun travail bien étudié et conçu par une société de production. F. N.H. : Si on vous demande d'évaluer la voix féminine marocaine dans la scène arabe, que diriez-vous aux lecteurs? K.S. : Je ne peux évaluer aucune voix ; tout ce que je peux vous dire cest que la voix est un mystère, et toute personne qui peut chanter à haute voix ressent un grand bonheur. F. N.H. : Pour ce qui est de la relation de la vie privée des artistes et de l'évolution de leur carrière, ne pensez-vous pas que certaines artistes arabes utilisent leur «ménage» privé pour réussir des coups d'éclat? K.S. : Je ne peux parler que de mon expérience. Je respecte mon travail et jaime ce que je fais tout en protégeant ma vie privée et celle de ma famille.