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Entretien avec Driss Benali, économiste : «Il faut envisager de nouveaux mécanismes de régulation»
Publié dans Finances news le 03 - 10 - 2008

* Le Maroc ne sera pas épargné par la crise mondiale, mais il ne sera pas touché de la même façon.
* L’économie marocaine n’est une économie de marché que partiellement avec une forte présence de l’interventionnisme de l’Etat.
* La hausse des taux directeurs décidée par BAM pourrait avoir des effets néfastes sur la croissance et l’investissement.
Finances News Hebdo : Est-ce que vous pensez que les fondements du capitalisme libéral sont remis en cause avec la crise financière internationale ?
Driss Benali : La crise actuelle est sans précédent. La crise de 1929 n’a pas remis en cause totalement le mécanisme, mais le fonctionnement du capitalisme : le marché ne pouvait pas assurer l’équilibre automatique. Et c’est là que la célèbre théorie de Keynes est intervenue. Pour les théories libérales, l’offre crée sa propre demande, une théorie formulée par l’économiste français Jean-Babtiste Say. La crise actuelle, comme celle de 1929, est très profonde, elle n’est pas passagère. Les mécanismes du marché n’arrivent pas à assurer l’équilibre.
La fin du socialisme, après la chute du Mur de Berlin, et le succès des vingt dernières années du libéralisme ont fait que le capitalisme financier s’est développé de manière anarchique. Il a connu un développement sans précédent alors que les mécanismes de régulation sont restés inchangés. A l’échelle internationale, le rôle des institutions issues de Bretton Woods est aussi remis en cause. Le FMI ne joue pas le rôle de régulateur. Il faut envisager de nouveaux mécanismes de régulation parfaitement adaptés au système actuel.
F. N. H. : Est-ce qu’on peut s’attendre à un retour en force de l’interventionnisme de l’Etat ?
D. B. : Il y a retour de l’Etat comme régulateur et comme acteur majeur de l’économie. Le retour se fera certainement à travers la régulation et la réglementation. L’Etat va jouer le rôle de correcteur des dérapages du marché. Il a la responsabilité d’assurer la stabilité économique, de préserver l’épargne, de sauvegarder l’emploi et de lutter contre l’inflation. Les méthodes qui peuvent être adoptées sont parfois douloureuses mais inévitables.
F. N. H. : Pour le cas du Maroc, est-ce que vous pensez que le processus de libéralisation, adopté il y a quelques années et qui se poursuit, va être perturbé ou revu dans son ensemble ?
D. B. : L’économie marocaine est en voie de développement. Elle n’est que partiellement une économie de marché. Il y a plusieurs éléments qui existent et qui empêchent que les lois du marché jouent pleinement. Le processus de privatisation n’est pas achevé. Certains organes de l’Etat ont toujours la mainmise sur l’économie nationale. Par ailleurs, le processus de libéralisation devrait se poursuivre tout en tirant les enseignements des défaillances de la crise actuelle. Il manque aussi les conditions de transparence et de la bonne gouvernance. La culture du marché est encore à ses débuts. Les différentes réformes n’ont pas encore abouti. Ce qui fait que le libéralisme dans le sens des économies occidentales est loin d’être atteint. C’est ce qui explique aussi que l’économie nationale reste plus ou moins épargnée par la crise financière internationale. Le Maroc ne sera pas mis à
l ’écart de la crise mondiale, mais il ne sera pas touché de la même façon. Il a déjà fait le choix de la libéralisation et d’intégrer la mondialisation. Mais les ondes de choc de la crise mondiale seront moins ressenties au Maroc. Il y a une forte présence de l’Etat. D’autant plus que le système bancaire marocain est très bien géré et privilégie beaucoup de prudence dans la prise de risque. Cela permet au pays d’éviter les graves turbulences. BAM a augmenté dernièrement le taux directeur, ce qui aura pour effet d’amortir le choc et de faire face à une inflation galopante.
F. N. H. : Est-ce que vous ne pensez pas que l’initiative de BAM pourrait ralentir l’investissement et la croissance et porter un coup à la dynamique que connaît l’économie nationale ces dernières années ?
D. B. : Il y a ce risque. Mais pour l’Etat, la priorité est de faire face à l’inflation et de décourager la spéculation dans les milieux financières. BAM a augmenté le taux directeur, mais il a sommé les banques de ne pas le répercuter sur la clientèle. La croissance économique de ces dernières années s’est beaucoup basée sur la demande interne. Elle risque de pâtir avec le recul de cette demande. Surtout lorsqu’on sait que
les ménages marocains sont surendettés.


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