* Lorganisme onusien juge que le secteur financier est à labri des turbulences internationales. * Le libéralisme progressif du secteur doit saccompagner des mesures préventives et de régulation encore plus rigoureuses des autorités. «Léconomie du Maroc est plus diversifiée, ses finances publiques plus solides et le secteur financier sain, plaçant le pays en position favorable pour poursuivre ses progrès en dépit dune conjoncture économique et financière mondiale défavorable», telle est la conclusion tirée du dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur le Maroc. En ce qui concerne le secteur financier, lorganisme international indique quil est résistant aux chocs et na guère été affecté par les turbulences actuelles sur les marchés internationaux de crédit». Mais le FMI a averti que pour réconforter ses situations, «les efforts pour renforcer la supervision bancaire doivent se poursuivre. Les autorités continuent, à juste titre, de suivre de très près la rapide croissance du crédit, notamment dans le secteur de limmobilier». Lorganisme onusien sest félicité des efforts des autorités en matière de gestion de risque, faisant référence à leur intention de relever le ratio minimum de fonds propres à 12 % dici fin 2009. Le Maroc est devenu un modèle parmi les pays émergents, surtout au niveau du secteur financier. Fini le temps où le FMI adressait des mises en garde et des alertes à répétition. Salaheddinne Mezouar, lors du dernier Conseil de gouvernement, a renouvelé sa confiance dans le système financier marocain qui, a-t-il dit, «malgré une conjoncture internationale défavorable, présente des fondamentaux encourageants». «Les investisseurs étrangers continuent de manifester un grand intérêt pour le pays et les agences de rating internationales donnent des avis encore plus favorables sur le Maroc». Pour le FMI, le secteur financier marocain est solide, permettant au passage de minimiser le risque. A cet égard, il précise que «les provisions des banques sont généralement suffisantes et ces dernières sont peu exposées aux risques extérieurs, que ce soit du côté de lactif ou du passif, ce qui réduit considérablement la transmission des risques des marchés financiers mondiaux à léconomie réelle. Toutefois, le rapport du FMI préconise que les autorités doivent continuer à améliorer les mesures de supervision pour accompagner le processus de libéralisme du pays». Mais lexpansion à outrance des crédits, surtout de limmobilier, pose la question des risques de défaillances et dinsolvabilité, surtout pour le moyen et le long termes. Dans ce sens, le rapport du FMI indique que «la baisse du taux dapports personnels ainsi quun recours accru à des prêts hypothécaires à taux variable, donnent à penser que lessor du crédit immobilier sest accompagné dun certain relâchement des conditions de crédits. Bien que les autorités aient relevé que les taux variables ont permis aux banques de contenir leurs risques de taux dintérêt, transférer une trop grande part du risque de taux sur les ménages pourrait produire un risque de crédit, si les taux de référence venaient à augmenter par rapport à leur faible niveau actuel». Concernant le secteur bancaire, le rapport a mis en exergue lamélioration de la qualité des actifs du secteur, essentiellement grâce à la restructuration des ex-organismes financiers spécialisés. La stratégie douverture économique et financière accrue des autorités - notamment par le biais de la libéralisation des flux de capitaux et dune flexibilité accrue du taux de change - présente des opportunités mais aussi des défis pour les régulateurs et les superviseurs ainsi que pour les institutions financières et les marchés.