Sacré «scoop» ! Le Matin du Sahara crée lévénement ! Le quotidien, censé être le canard officiel de lEtat, a pris de court tout le marché financier en expliquant à sa manière la forte correction des lundi et mardi derniers. Selon le journal, la chute des indices serait due à des manipulations de cours orchestrées par la banque daffaires CFG Group. Linfo est sortie en «Une» sur le grand pavé du haut, dédiée en temps normal aux activités royales ! Voilà ce qui y est rapporté : «Dar Tawfir (Groupe CFG), via son site de Bourse en ligne, a émis des ordres de vente alors quil ne dispose pas de titres (vente à découvert), enfonçant ainsi dans le rouge le cours de certains titres et, par ricochet, les deux baromètres de la place». Les rédacteurs de linfo vont plus loin en dénonçant la connivence du gendarme du marché, accusé de faire dans le «deux poids, deux mesures». Des allégations qui ont animé et animent toujours les discussions de salon Et qui portent surtout un coup dur à limage de la banque daffaires dirigée par Amin Alamy. La réaction de CFG ne sest dailleurs pas faite attendre du tout. Un point de presse a été organisé durgence. Loccasion pour le management du groupe de mettre au clair les accusations avancées par le canard officiel. Et comme on peut limaginer, linfo rapportée par le Matin a été démentie catégoriquement. Pour Amine Alamy, ce sont des informations «ahurissantes et totalement infondées». Son argument est le suivant : «Notre système de Bourse en ligne vérifie, avant la passation de tout ordre de vente, la disponibilité des titres sur le compte du client. Il en est de même pour les ordres dachat. Le solde en cash est automatiquement vérifié avant toute opération dachat», explique-t-il. Du coup, rajoute-t-il, «il est impossible que lon ait enregistré des opérations de vente à découvert. Ceci ne peut être fait actuellement, car notre système de travail ne le permet pas». Un client de Dar Tawfir ne peut donc, et contrairement à ce qui a été rapporté par Le Matin, vendre des titres quil ne possède pas. De même quil ne peut en acheter sans que son solde en espèces le lui permette. Par ailleurs, souligne le patron de CFG, «le compte Contrepartie du mois de septembre est nul». CFG naurait donc effectué aucune opération durant le mois de septembre. Voilà qui est tranché. Et cet argumentaire sera appuyé deux jours après par Dounia Taârji, herself. Dans un entretien accordé à un quotidien de la place, le DG du CDVM confirme les propos dAmine Alamy : «La plupart des sociétés de Bourse ont des systèmes de contrôle informatique qui vérifient que les titres mis en vente sont effectivement détenus par le vendeur avant de valider lordre de vente. Ceci en particulier pour les sociétés de Bourse ou pour les sites de Bourse en ligne», dit-elle, avant de trancher catégoriquement avec la question en déclarant, quà ce jour, «le CDVM na pas relevé de ventes à découvert qui auraient servi de détonateur à la baisse du 15 septembre». Le quotidien sest-il donc gouré dans cette rocambolesque affaire ? Dispose-t-il de preuves suffisantes pour étayer ses accusations ? Rien nest encore sûr. Laffaire, en tout cas, devrait prendre, selon Amine Alamy, le chemin de la Justice. Affaire à suivre.