* La polémique persiste sur les vraies raisons qui ont rendu le long métrage «Lola» indésirable en Egypte. * Dans une lettre ouverte au ministre égyptien de la Culture, le réalisateur marocain Nabil Ayouch dévoile les soubassements de cette querelle. «Malgré tous nos courriers, explique Nabil Ayouch, demandant de nous restituer la copie de mon film, ce Festival sest refusé et sest même permis de le projeter en cachette le dernier jour, sans notre autorisation, poursuit Nabil Ayouch, en affichant comme par une ultime provocation : «Projection du film américano-marocain !». Cest lune des «grandes» raisons avancées par les organisateurs du Festival dAlexandrie pour refuser la projection du film «Lola» pendant ce rendez-vous artistique très important. Cest quil est financé par des fonds autres que marocains. «Il nya pas un centime des américains dans ce film», assure Nabil Ayouch qui ajoute que «cette censure par le biais de lidéologie et de la démagogie est probablement ce qui peut se faire de pire dans le cinéma». «Je suis scandalisé par une telle attitude, conclut Nabil Ayouch. Ce film est et restera marocain par la nationalité de son auteur, et seuls des voyous se permettent ce type de pratique». En se concentrant sur ses sources de financement, le Comité dorganisation du Festival dAlexandrie a certes confirmé une tendance déjà ancrée dans la tradition de ce Festival. Cette tendance à être peut-être trop sensible aux clichés et mêmes aux «préjugés» que peut contenir toute uvre cinématographique qui puise dans limaginaire de la comparaison entre lOccident et lOrient. Nabil Ayouch avoue dans ce sens qu«au-delà dun film très personnel sur la réconciliation et la rencontre entre deux cultures «Lola» est un film dans lequel jai mis tout le respect et laffection que jai pour lEgypte». «Jétais très heureux de venir présenter mon dernier film au Festival dAlexandrie, conclut amèrement le réalisateur de «Ali Zaoua». Certains en ont décidé autrement ».