Malgré son jeune âge, Brahim Fassi Fihri, le Président de lInstitut Amadeus, est bien déterminé à mener à bien lactivité de lInstitut. Ce dernier, créé en juin dernier, a déjà marqué un bon point à son actif avec la tenue de plusieurs tables-rondes réussies, notamment sur lOpen-Sky et le Projet dUnion pour la Méditerranée. Mais ce que beaucoup ne savent pas cest quAmadeus ne date pas dhier, et nest originaire de nulle part, mais bien de lépoque où Brahim et ses camarades étaient étudiants en Sciences Politiques. «En effet, ce groupe détudiants avait créé une association qui avait pour ambition de contribuer à la compréhension du Processus de Barcelone. LAssociation a tenu des tables-rondes à Montréal et à Paris. Une fois les études terminées, nous avons décidé daller plus loin dans notre démarche et de creuser lidée que nous pouvions apporter une modeste mais réelle valeur ajoutée au développement de notre pays». Ces jeunes sont animés de cette volonté de faire bouger les choses, dapporter un nouveau souffle à lespace de débat au Maroc. «Nous avons apporté une certaine fraicheur pour traiter de sujets importants largement sous-étudiés». Ce qui semble a priori réussi vu la qualité des intervenants de leurs évènements. Lambition ne sarrête pas en si bon chemin. En octobre, une table-ronde sera organisée par Amadeus sur labstentionnisme politique. Et les 26, 27 et 28 novembre seront organisés les MEDays à Tanger, une sorte de mini Davos, un melting pot auquel quelque 400 participants sont attendus pour débattre de plusieurs thèmes, allant du politique à léconomique. Tous ces sujets ne sont pas étrangers à Brahim Fassi Fihri. Très jeune, laîné de deux frères est «tombé dans la marmite». «Très petit, javais mon mot à dire. Enfant actif et curieux, jai été responsabilisé très tôt». Né de père évoluant dans les relations internationales et qui nest autre que lactuel ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, et dune mère architecte-designer et peintre, Brahim Fassi Fihri était prédestiné à une autre voie. «Après un Bac S au Lycée Descartes à Rabat, je rejoins Paris pour faire les prépa HEC. Ma famille voulait que je fasse carrière dans le monde des affaires». Mais trois mois plus tard, le jeune étudiant nest pas très motivé pour cette branche et décide de son propre chef de changer de matière. «Certes, javais un Bac Scientifique mais cela nempêche que javais dexcellentes notes en Histoire. LHistoire me passionnait». Cest ainsi quil optera pour Sciences Po, ce qui le conduira à Montréal pour suivre une formation très soutenue. Une fois diplômé, il revient à Paris. «À Montréal, nous avions droit à des études plus pratiques que théoriques. Cétait très intéressant, mais à Paris, culturellement et politiquement, je me sentais plus épanoui». Une de ses activités favorites était de se rendre à lInstitut Français des Relations Internationales (IFRI). «Notre groupe caressait lespoir de voir naître une structure similaire au Maroc, doù Amadeus». Vers fin 2007, Brahim Fassi Fihri rejoint définitivement le Maroc avec un noyau dur qui deviendra plus tard léquipe dirigeante dAmadeus. «Seuls les plus motivés et porteurs didées de renouveau sont restés. Et nous avons passé six mois à préparer la naissance de lInstitut. Cest linitiative dun groupe de jeunes et non pas uniquement la mienne». Six mois donc dun travail acharné pour accoucher dun concept solide et consacrer une légitimité assurée par un comité scientifique constitué de grandes personnalités. Soutenus par la BP et lOCP, les membres dirigeants navaient plus dexcuse ! Son entourage, bien que réticent dans un premier temps, finit par accepter le choix de Brahim. «Je nai pas totalement coupé les cordons avec mes parents, mais je suis complètement indépendant dans mes choix». Le Projet de lUnion pour la Méditerranée vient alors à point nommé pour entrer de plain-pied et se frayer une place sur la scène nationale. «Même sil est encore tôt pour faire un bilan, je peux mavancer et certifier que nous avons gagné notre légitimité grâce à notre approche sérieuse et à notre nouvelle vision des choses». Il est dailleurs aisé de noter que les débats étaient loin de la langue de bois habituelle. Et la qualité des intervenants témoignait dune organisation sérieuse et bien ficelée. «Je travaille 12h par jour et tout ce temps est entièrement consacré à Amadeus. Mais ce qui est réconfortant cest que nous sommes tous animés par cette même ambition dapporter notre contribution». Une question plus particulière lui tient à cur, il sagit de lintégrité territoriale. «Ça me touche comme cest le cas pour tous les Marocains, alors jessaye dapporter ne serait-ce quune infime contribution pour défendre la cause nationale. Ainsi, lambition dAmadeus est de convaincre du bien fondé du projet dautonomie du Sahara. Et pour cela, les membres de lInstitut détiennent de solides arguments. «Il faut être convaincu pour convaincre et je le suis parfaitement !». Brahim Fassi Fihri a également la fibre féministe ; dailleurs, au sein dAmadeus, ils sont autant de femmes que dhommes. «Le Code de la famille consolide la démocratie et cela on le doit à SM le Roi». Dynamique, méticuleux et ambitieux, Brahim Fassi Fihri ne semble pas être intéressé par une carrière politique. En tout cas, pas actuellement car la scène politique semble sclérosée. Il a choisi une autre voie pour participer à ce Maroc en mouvement. Et il est plus que jamais déterminé à aller de lavant.