* La nouvelle loi 20-05 est conçue à 70% par lANMA et la CGEM et à 30% par le CDVM. * La loi 20-05 a réduit considérablement laspect répressif et pénal en supprimant purement et simplement certaines dispositions pénales. * Lamendement-phare de la loi 20-05 est bien la dissociation de la fonction du Président de celle du Directeur général. Cette dissociation permet dintroduire de la souplesse essentiellement dans les entreprises non familiales. Les nouveaux amendements de la société anonyme alimentent ces derniers temps lactualité. En vue de donner plus de relief à ces nouveaux amendements dans le monde des affaires, le Conseil régional des experts-comptables a organisé récemment une conférence en donnant la parole à des experts en la matière. Étaient présents à cette rencontre Issam El Maghiri, responsable en droit fiscal et en droit des affaires et Mernissi, conseiller en DDA. La loi 17-95 avait soulevé un tollé dans le monde des affaires, essentiellement en ce qui concerne son volet pénal. Les incompatibilités étaient innombrables dans un contexte où la fluidité et la souplesse devraient être les maîtres-mots. Cette loi est née dans un contexte particulier marqué par la nécessité de la sécurité financière. On peut citer à cet effet la loi Sarbone Oxly aux USA ainsi que celle de la sécurité financière née en France. Le Maroc a aussi pris le pas dans cette direction en adoptant la nouvelle loi bancaire et le code des assurances qui ont tous pour leitmotiv le renforcement du contrôle. La loi 17-95 se voulait un moyen de renforcer la sécurité des affaires, mais il faut dire quelle portait en son germe des mesures draconiennes. Aussi, des incompatibilités flagrantes ont été relevées dans ses différents articles. Des efforts ont ainsi été déployés par le biais de lintroduction de nouveaux amendements, lesquels ont abouti à la nouvelle loi sur la SA. Daprès Issam El Maghiri, responsable en droit fiscal et en droit des affaires, parmi les principaux amendements de la loi 20-05, on peut citer lexemple dune seule publicité après la constitution de la société, alors que ce nétait pas le cas dans la loi 17-95. Et pour ce qui est des sociétés faisant appel public à lépargne, les commissaires aux apports* devront se conformer aux directives du CDVM. Autre amendement : lintroduction des nouvelles technologies telles que lutilisation de la visioconférence et la possibilité de vote par correspondance. Aussi, assiste-t-on à un réaménagement total du Conseil dadministration et une séparation de la fonction du Président de celle du Directeur général. Le Président gère le Conseil dAdministration et le DG gère la société et en est le principal responsable. Dans la nouvelle loi, on assiste à une dépénalisation des textes. Cette dernière a réduit considérablement laspect répressif et pénal en supprimant purement et simplement certaines dispositions pénales. Le parcours dune loi Avant déclaircir les opérateurs sur les nouveaux amendements de la loi sur la SA, le professeur Mernissi a tenu à rappeler un peu lhistoire de cette loi. Dès son entrée en vigueur, le 20 janvier 97, la question sétait donc posée : faut-il amender la loi 17-95 ? A lépoque, lANMA avait milité dans le sens de lamendement pour que cette loi rigide puisse connaître des assouplissements. LANMA était une association dépourvue de moyens et ne pouvait influer sur les pouvoirs publics, doù le recours à la CGEM. Une Commission paritaire ANMA-CGEM sest ainsi constituée et a planché sur la question en faisant des propositions. Le gouvernement dA. Youssoufi avait mis en place une Commission interministérielle pour les examiner. Après le gouvernement El Youssoufi, D. Jettou, en tant que Premier ministre et S. Mezouar, en tant que ministre de lIndustrie, étaient restés accrochés à la réforme de la SA. Entre-temps, le CDVM avait apporté sa pierre à lédifice. La nouvelle loi 20-05 est conçue à 70% par lANMA et la CGEM et à 30% par le CDVM. Daprès le professeur Mernissi, 78 articles se trouvent aujourdhui modifiés au complet. Il a aussi passé en revue les différents décrets. Le premier doit prévoir les mentions qui doivent figurer sur les bulletins de souscription, tandis que le second décret concerne le contenu du rapport aux commissaires aux comptes sur les conventions réglementaires. Le troisième concerne le contenu du rapport du Commissaire aux Comptes pour la suppression des droits préférentiels Et dautres décrets existent et sinscrivent dans le même sens. Les objectifs desdits décrets sont les suivants : lallègement des formalités de constitution, la souplesse à travers la suppression des actions garanties, la simplification de la procédure de fusion pour les groupes de sociétés, lintroduction dune sorte déquilibre au sein des organes sociaux et une redéfinition du pouvoir du Conseil dAdministration. Daprès le professeur Mernissi, lamendement-phare de la loi 20-05 est bien la dissociation de la fonction du Président de celle du Directeur général. Cette dissociation permet dintroduire de la souplesse essentiellement dans les entreprises non familiales. Elle reste facultative et seul le CA a cette liberté de choisir soit le régime cumulé ou dissocié. Avec cette nouvelle formule, le Président du Conseil dAdministration veille au bon fonctionnement des organes de la société et rend compte à lAssemblée Générale. Ainsi, il existe quatre formules de SA. La première à Conseil dAdministration avec PDG, la seconde est à CA avec un Président et un Directeur général. La troisième est à Directoire et à Conseil de Surveillance et la quatrième est la Société Anonyme Simplifiée. (*) Le commissaire aux apports est la personne désignée par un vote des associés.