* Le blocage de la commercialisation des produits bancaires alternatifs se confirme 9 mois après leur entrée sur le marché. * Le gouvernement décline toute responsabilité, tandis que lopposition nest pas convaincue par les considérations techniques avancées. Un débat parlementaire très animé a eu lieu au sujet des produits alternatifs. Salaheddine Mezouar, le ministre de lEconomie et des Finances, a réfuté catégoriquement toutes les accusations contenues dans la question orale posée personnellement par Saâdeddine El Othmani et son groupe parlementaire du PJD. «Je ne vois pas où est le problème, avait constaté le ministre ; est-ce quil sagit uniquement dune question sur le niveau de commercialisation des produits alternatifs ou si nous voulons plutôt une banque avec une pancarte qui mentionne : «Banque Islamique». «Depuis octobre 2007, a noté avec force Salaheddine Mezouar, la commercialisation de trois produits alternatifs (Ijara, Moucharaka et Mourabaha) est de la compétence des établissements de dépôt et de crédit. Les produits sont commercialisés en fonction des demandes faites par les déposants marocains», a-t-il conclu. Le ministre de lEconomie et des Finances a voulu ramener le débat sur les produits alternatifs à ses limites naturelles. En esquivant notamment la question de la promotion des produits par les cadres bancaires au sein des agences. «Il ny a pas un détournement de la clientèle vers les produits classiques au détriment des produits alternatifs», a insisté le ministre. Il faut mentionner que la stratégie du gouvernement marocain a été au départ très claire. Il nest pas question de banques «entièrement» dédiées aux produits alternatifs, mais douvrir des «fenêtres» pour ces produits au sein des banques marocaines qui le désirent. Il sest avéré quau bout de 9 mois dexistence, les produits classiques conservent une compétitivité bien meilleure que celle des trois modes de financement retenus. Après le retard dans le début de la commercialisation, cest apparemment un décollage très difficile que sont en train deffectuer les produits alternatifs. Le cadre général, y compris fiscal, a été effectué par BAM et le GPBM avec le souci dune meilleure bancarisation de léconomie. Ce qui est sûr, cest que ni le gouvernement de Abbas El Fassi ni ceux qui laccusent de «geler» la commercialisation des produits alternatifs, nont intérêt à rater les outils nouveaux pour faire un taux de bancarisation qui caracole à 25%.