* Les financières affichent des performances boursières en demi-teinte. * Le relèvement du taux de la TVA sur la LOA en serait la principale raison. * Les investisseurs anticipent en effet un fléchissement de lactivité. Les sociétés de financement cotées affichent mauvaise mine. Elles ont enregistré un ralentissement notable sur le marché depuis le début de lannée 2008. Les investisseurs, taraudés par limpact que pourrait avoir laugmentation de la TVA sur la LOA sur les résultats des entreprises financières, sinquiètent dune réduction importante de leur activité. En effet, lintérêt porté à leur égard nest plus le même. Ballottées au gré de linstinct des boursicoteurs, nombre dentre elles ont vu leur cours chuter lors des derniers mois. Sofac et Taslif ont fait chou blanc. Elles se sont délestées respectivement de 13,72 % et 8,52 %. Il en va de même pour Eqdom, Salafin et Acred qui ont perdu respectivement 3,5 %, 2,3 % et 2,1 %. S'agissant de Diac Salaf, elle a gagné depuis le début de lannée plus de 2%. Il faut dire toutefois quelle revient de très loin, puisque son cours perdait jusquà une date récente plus de 15%. Il aura fallu, ainsi, quune rumeur faisant état de son éventuel rachat par le groupe Emirati First pour que la valeur se redresse et remonte à ce niveau. En bref, les financières flanchent. Et ce malgré les bonnes performances opérationnelles quelles ont réalisées au cours de lannée écoulée. Certaines ont même dépassé les prévisions du marché (le cas Salafin est très parlant). Le relèvement du taux de la TVA sur la LOA de 10 à 20% a créé la panique. Laquelle a provoqué un mouvement de vente touchant toutes les valeurs du secteur. Certains analystes estiment quà lheure actuelle les investisseurs maintiennent le pari que le changement fiscal affectera sévèrement la situation des financières au cours de cette année. Ce comportement, typiquement humain, a entraîné une perte de rationalité pour ces valeurs dont les titres se sont dépréciés. Cependant, et comme le dit un professionnel du secteur, «la hausse de la TVA sur la LOA naura quun faible impact sur lactivité des sociétés de crédit». «La LOA a certes perdu de son attractivité, mais les sociétés de crédit ne font pas que ça !», martèle-t-il. En effet, toutes les sociétés de financement jouent aujourdhui la carte du crédit auto classique, qui redevient on ne peut plus intéressant. Ceci sans compter les produits islamiques (dits alternatifs) qui ont connu un réel succès durant ces cinq premiers mois de lannée. Du coup, si lencours de la LOA baisse, le flambeau est désormais porté par les autres produits. «Il faudra, toutefois, attendre les résultats semestriels du secteur qui seront publiés en septembre prochain, pour en juger», réplique cet analyste. Hormis cet élément, deux autres facteurs peuvent expliquer le fléchissement des cours des financières. Le premier étant lenchérissement du niveau de valorisation du secteur, jugé relativement cher par les opérateurs du marché. Occupant le 7ème rang à la cote en terme de valorisation, le secteur traite à un PER de 19,2 fois les bénéfices réalisés en 2007. Pour lannée en cours, il est estimé à 15,2 fois. Certes, moins important comparé aux autres compartiments de la cote, mais il reste quand même surévalué. Cela ne semble pas être le cas pour toutes les financières. Taslif et Acred sont au-dessus du panier. Elles affichent des PER (2008) respectifs de 25,2 et 20,4 fois les bénéfices attendus. Elles sont suivies de Salafin (17,1), Sofac (13,6) et Eqdom (11,9). Lautre motif porte sur lilliquidité des titres du crédit à la consommation. Étant moins attractives par rapport aux autres valeurs de la place, les financières se retrouvent avec un très faible volume de transactions. Après tout, «les faiseurs de marché préfèrent mille fois plus sengager sur des titres liquides que sur des valeurs qui, bien quayant de bonnes perspectives, nassurent pas un minimum de liquidité», explique cet analyste.