A quelques jours de la fin de l'année, la Bourse de Casablanca semble démentir toutes les prévisions faites par les analystes financiers de la place. En effet, l'IGB n'a pas pu renverser sa tendance baissière pour clôturer, pour la première fois depuis l Loin d'être un phénomène passager, la récession de la place casablancaise s'est déclenchée depuis la fin du premier trimestre de cette année, baisse qui a été de temps à autre interrompue par des reprises n'ayant pas eu la force de remettre la Bourse sur la voie de la reprise. Ainsi, sur l'ensemble des sociétés cotées, neuf seulement ont vu leur performance évoluer à la hausse ; il s'agit particulièrement de l'ONA et de la SNI qui ont repris respectivement de 7,34% et 14,26%, les autres reprises étant peu significatives du fait que les sociétés en question ne participent que marginalement à l'animation de ce marché. C'est notamment le cas de Balima qui a brisé la barre de 2.200 DH pour afficher une performance de 74,68%, Zellidja (21,36%), Oulmès (19,36%) et Financière Diwan (+18,36) qui a bien profité de l'offre publique d'achat lancée par l'ONA pour clôturer l'année, avant d'être radiée. Parmi toutes les hausses enregistrées, le cas le plus brillant reste celui de Berliet dont la performance affichée (73,79%) semble parfaitement intégrer les résultats de restructuration mise en place par cette société depuis quelque temps. D'après le rapport d'activité annuel de ce constructeur de poids lourds, malgré la concurrence acharnée qui caractérise le secteur, Berliet a réussi à faire progresser de 14% le volume de véhicules industriels commercialisés. Le redressement de la société lui a également permis de distribuer le premier dividende depuis quatorze ans. Quant au secteur du crédit à la consommation, il s'est fidèlement inscrit dans une tendance baissière générale. Cela est expliqué par les évènements qui ont marqué dernièrement le secteur, à savoir la baisse continue du TEG et les difficultés que connaissent certains établissements à honorer leurs dettes. A cela il faut ajouter le surendettement des ménages qui ne cesse de gonfler le montant des créances douteuses. La récession des performances des sociétés cotées semble être encore plus grave dans le cas de quelques sociétés. Dans cet ordre d'idée, force est de signaler que Longométal qui vient de démarrer il y a deux ans un bon programme de restructuration n'arrive pas à sortir son épingle du jeu et affiche une contre-performance nette de 48,32%. Le cas est le même pour General Tire qui a perdu 45,16% de sa valeur boursière. Cependant, ce qui reste alarmant dans le cas de ces deux sociétés est le fait qu'elles ont déjà commencé a perdre leur capital social. A cet égard, il y a lieu de signaler que la valeur boursière de Longométal est actuellement de l'ordre de 87 DH contre 100 DH comme valeur nominale de l'action. Aussi, il apparaît clairement que les autorités de tutelle de cette rubrique du marché de capitaux doivent réfléchir davantage sur les éléments pouvant faire sortir la Bourse de son marasme. Il s'agit en particulier de la relance du programme des privatisations qui pourrait constituer une véritable bouffée d'oxygène pour la place casablancaise. En effet, le passation au privé de nouvelles sociétés devrait injecter du sang neuf dans les circuits de la Bourse et drainer par la suite davantage d'épargne, ce qui ne restera pas sans impact sur la performance de cette place. En tout cas, l'année 99 s'achève, trop tard pour rattraper, mais il faut réfléchir aux prochaines saisons...