La PME/PMI marocaine sera désormais soutenue par une nouvelle source de financement qui verra le jour au cours du mois de janvier 2000. Il s'agit d'un nouveau fonds d'investissement qui sera mis en place par la BMCE Capital. A l'instar de ses homologues comme Al Moussahama, ce fonds aura pour mission de prendre des participations dans le capital des sociétés afin de les accompagner dans leur développement. Nommé Capital Morocco, ce fonds aura un capital de à 350 millions de DH partagés entre des partenaires de nationalités différentes (européens, Moyen-orientaux, nationaux). Cette structure a été créée par la BMCE Capital en partenariat avec le groupe SIPARER, un des leaders français en matière de capital investissement. Le fonctionnement de cette nouvelle structure permettra à la petite et moyenne entreprise, non cotée en bourse, de se procurer des capitaux propres qui seront mis à sa disposition durant toute la période de sa croissance. La réussite de cette opération de prise de participation sera couronnée par la sortie du fonds d'investissement du capital de la société en question. On distingue souvent entre deux modes de sortie. La première consiste à céder aux propriétaires initiaux les parts qui ont été créées à la suite de l'opération de prise de participation ; la seconde est relative à une entrée en bourse de la société durant laquelle les actions en possession du fonds d'investissement seront vendues en bourse. Du point de vue conjoncture, ce fonds d'investissement vient s'installer dans un moment où la PME marocaine semble souffrir d'une très grande pénurie en fonds propres qui empêche souvent son développement. Une insuffisance qui reste difficilement soluble vu la difficulté de s'introduire. Devant cet état de choses, l'initiative de la BMCE Capital ne peut être qu'applaudite du fait qu'elle va avoir de nouveaux horizons de croissance pour la PME. Reste à se poser la question sur la réaction des entrepreneurs marocains vis-à-vis de cette initiative ; seront-ils prêts à ouvrir leur capital à une tierce personne, surtout lorsqu'il s'agit d'une banque. L'expérience ne trouve pas de réponse positive à cette question. A ce titre, force est de signaler que la réticence des entreprises à s'introduire en bourse n'a pas été toujours liée à la difficulté réglementaire, mais également à la mentalité des entrepreneurs qui ont toujours été renfermés et ont pu accepter l'existence de personnes étrangères dans le tours de table de leurs sociétés. En tout cas, l'expérience du capital investissement est encore récente au Maroc ; il fallait donc attendre encore quelque temps pour donner un jugement plus circonstancié.