* Le pays perd trois points, se contentant de la 126ème position. * LIDH du Maroc pour cette même année est inférieur de quelque 10% par rapport à la moyenne des pays en développement et de 15% par rapport à la moyenne mondiale. Le classement du Maroc dans le domaine du développement humain a régressé au titre de lannée 2007. Le Royaume se positionne à la 126ème place, perdant trois points daprès le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour le développement humain(PNUD). Les pays similaires ont fait mieux. La Tunisie se place au 91ème rang, lAlgérie se situe à la 104ème position et lEgypte est classée 112ème . Le pays se classe parmi les derniers pays arabes devant le Soudan, le Yémen et la Mauritanie. Bien que le Royaume ait fait beaucoup defforts en matière de développement humain surtout après les deux années du lancement de lopération INDH, la course est acharnée avec les Etats similaires qui ont pu améliorer leurs indicateurs, surtout au niveau de la santé et de lenseignement. En effet, en termes de comparaisons internationales, les données du Rapport mondial sur le développement humain 2007 montrent que lIndice de développement humain (IDH) du Maroc, pour cette même année (0,646), est inférieur de quelque 10% à la moyenne des pays en développement qui est de 0,7 et de 15% par rapport à la moyenne mondiale qui est de 0,750. «Le classement du Maroc qui reste, durant ces dernières années, quasi inchangé avant de perdre quelques points cette année, sexplique par le fait non seulement des déficits sociaux persistants mais également de la progression des autres pays en retard à des rythmes comparables à ceux du Royaume», explique le rapport du PNUD. Ce sont les disparités sociales et régionales qui font la différence. LIDH est largement supérieur à la moyenne mondiale dans certaines métropoles comme Casablanca ou Rabat. En revanche, il dégringole dans les régions et les milieux défavorisés Pourtant, tous les indicateurs de développement humain ont connu une certaine croissance. Lespérance de vie à la naissance est passée à 70,4. Le taux de scolarisation est de 58,5%, et le taux danalphabétisme est de 52,3%. Mais cest ce dernier paramètre qui a pesé sur le classement du Royaume. Le nombre dillettrés demeure considérable et il est très manifeste dans le milieu rural et surtout chez les femmes. Le taux dabandon de lécole est encore élevé et rien ne laisse présager que les choses vont saméliorer dans les prochaines années. Les systèmes de santé et denseignement sont défaillants et nécessitent une révision globale. Car le rapport entre les budgets alloués à ces deux secteurs, en comparaison avec les résultats, laissent à désirer. Les inégalités en matière de développement humain sont encore manifestes et touchent particulièrement les couches défavorisées. Malgré un PIB de 4.555 dollars par habitant et par an, près de 3 millions de Marocains vivent encore en dessous du seuil de pauvreté avec moins dun dollar par jour. Mais pourquoi les résultats de lINDH ne sont pas encore tangibles ? «LINDH est un programme pour le long terme. Deux années après son lancement, il ne faut pas sattendre à grand-chose», a expliqué Youssef Oubouali, économiste et dajouter que « lINDH a surtout pour but de lutter contre la pauvreté et lexclusion sociale ; lenseignement et la santé relèvent toujours des prérogatives de lEtat» Les déficits de gouvernance constituent également une entrave à lefficacité des programmes sociaux pour le développement humain. «Des progrès certains ont été faits dans ce sens et lEtat doit encore mieux sidentifier aux citoyens dans le contexte du nouveau concept de lautorité», a expliqué Oubouali. «La réalisation dun développement humain équitable demeure tributaire de linstauration de légalité des chances pour les citoyens et, en particulier, entre les hommes et les femmes», a-t-il noté. Cet idéal répond à un impératif déquité sociale mais aussi defficacité économique, sachant que les pays développés sont ceux-là mêmes où les inégalités entre les sexes sont les moins significatives. Les progrès réalisés par le Royaume sur ce registre ne sauraient occulter les disparités dont les femmes sont, trop souvent encore, les victimes. Ces disparités qui se dressent contre un égal accès à lemploi, aux postes de responsabilité, à la vie politique et sont la conséquence de la survivance de modèles culturels anachroniques régissant les rapports entre les sexes. Lémergence dun terrain plus favorable à laccélération du changement culturel est nécessaire à la consolidation de valeurs plus en phase avec les concepts de modernité, de démocratie et de citoyenneté. Il est à signaler que les disparités entre hommes et femmes au Maroc sont encore flagrantes. Le taux danalphabétisme des femmes est de 54% supérieur à celui des hommes. Ce taux avoisine 70% pour les femmes au-dessus de 35 ans. Les zones rurales sont les plus affectées, puisque lon y compte une proportion de femmes analphabètes de 73%. Cette proportion étant supérieure à 80% pour les femmes rurales de plus de 25 ans. La part de lemploi informel féminin dans lemploi non agricole est de 23,2% alors que cette proportion est de 41,1% pour les hommes. La mortalité maternelle est certainement laspect le plus inquiétant de la situation sanitaire des femmes. Se situant à 220 décès maternels pour 100.000 naissances, elle est un problème prioritaire de santé publique au Maroc. La situation est aggravée par les disparités entre les villes et les campagnes. Ainsi, pour 100.000 naissances vivantes on compte 260 décès maternels dans les campagnes, contre 180 dans les villes.