* Le classement PNUD du Maroc reste quasi inchangé. * Les femmes rurales principales victimes des disparités de développement. Lindicateur du développement humain (IDH) du Maroc s'établit à 0,642 en 2004 », selon les estimations du Haut Commissariat au Plan (HCP). «Ce résultat confirme une amélioration continue depuis 1975», a indiqué Mohamed Bijaad, secrétaire général du HCP. «Toutefois, ajoute Bijaad, le classement mondial du Maroc ne change pas de manière significative». En effet, en terme de comparaisons internationales, les données du Rapport mondial sur le développement humain 2005 relatives à 2003 montrent que l'IDH du Maroc pour cette même année (0,631) est inférieur de quelque 10% à la moyenne des pays en développement qui est de 0,694 et de 14,8% à la moyenne mondiale qui est de 0,741. Le classement mondial du programme des Nations unies pour le développement (PNUD) classe le Maroc à la 124ème position. Pour Emmanuel Dierckx de Casterlé, représentant résident du PNUD au Maroc, «le classement du Maroc, qui reste durant ces dernières années quasi inchangé, s'explique du fait non seulement des déficits sociaux persistants mais également de la progression des autres pays en retard à des rythmes comparables à ceux du Royaume». Lors d'un point de presse organisé conjointement par le HCP et le PNUD, le 22 mars 2006 à Rabat, pour la présentation du rapport du développement humain au Maroc, Bijaad a expliqué que « les indices relatifs à l'espérance de vie, à la scolarisation et à l'alphabétisation ont certes connu une évolution favorable au cours des dernières années ». Il a affirmé toutefois que « les inégalités en matière de développement humain sont encore manifestes et touchent particulièrement les couches défavorisées ». Il est à rappeler que l'IDH est un indice composite élaboré par le PNUD depuis 1990. Il prend en compte le niveau de vie mesuré par le PIB/habitant, exprimé en parité de pouvoirs d'achats, la santé appréhendée au travers de l'espérance de vie et l'instruction approchée par la scolarisation et l'alphabétisation. L'IDH a progressé en moyenne de 1,4% par an en milieu rural, contre 0,8% en milieu urbain. Cet accroissement a été plus élevé aussi bien parmi les femmes (0,89%) que parmi les hommes (0,46%). Mais il a été plus élevé chez les femmes urbaines (2,63%) que chez les femmes rurales (1,88%). Ces données montrent que la tendance à la baisse des parités est manifeste. Le classement PNUD concernant l'IDH du Maroc, qui n'a pas beaucoup évolué, a incité les autorités à redoubler d'effort pour lancer plusieurs programmes en la matière. Les déficits de gouvernance constituent également une entrave à l'efficacité des programmes sociaux pour le développement humain. «Des progrès certains ont été faits dans cette direction et l'Etat commence à mieux s'identifier aux citoyens dans le contexte du nouveau concept de l'autorité », a indiqué Bijaad. Le secrétaire général du HCP a tenu à préciser que « la réalisation d'un développement humain équitable demeure tributaire de l'instauration de l'égalité des chances pour les citoyens et, en particulier, entre les hommes et les femmes ». Cet idéal répond à un impératif d'équité sociale mais aussi d'efficacité économique, sachant que les pays développés sont ceux-là mêmes où les inégalités entre sexes sont les moins significatives. Les progrès réalisés par le Royaume sur ce registre ne sauraient occulter les disparités dont les femmes sont, trop souvent encore, les victimes. Ces disparités qui se dressent contre un égal accès à l'emploi, aux postes de responsabilité, à la vie politique et sont la conséquence de la survivance de modèles culturels anachroniques régissant les rapports entre les sexes. L'émergence d'un terrain plus favorable à l'accélération du changement culturel est nécessaire à la consolidation de valeurs plus en phase avec les concepts de modernité, de démocratie et de citoyenneté.