Selon les analystes de Safa Bourse, l'année 99 se présente plutôt bien pour Lesieur en terme d'activité, essentiellement le savon et les tourteaux. Cependant, l'application du taux dégressif en terme de réglementation douanière pénalise l'exploitation, p Première entreprise du secteur des corps gras au Maroc née de la fusion de trois sociétés concurrentes (Lesieur Afrique, Unigral Cristal et Sepo) et opérant dans la trituration des graines oléagineuses et le raffinage des huiles brutes, Lesieur produit et commercialise une large gamme d'huiles de table, d'huiles d'olives, de savons de ménage, de tourteaux et de produits dérivés entrant dans l'alimentation du bétail. Les analystes de Safa Bourse rappellent que le créneau des huiles progresse au rythme de la croissance démographique dans l'attente du parachèvement du processus de libéralisation, ce qui va permettre de développer une politique marketing basée sur la différenciation de produits et le positionnement par les prix. De même, révèlent-ils, la société a appliqué une politique de réduction rigoureuse des coûts avec amélioration de la rentabilité des savons et investissement dans le créneau des tourteaux qui présente le meilleur taux de croissance. La recherche de la compétitivité en termes de qualité et de prix aura ainsi été élaborée afin de se développer à l'export et donc de conquérir d'autres marchés dans une conjoncture nationale caractérisée par la faiblesse de la consommation. La société a également gagné 3 points de part de marché en 1999 suite à l'acquisition d'OLEOR qui détenait 6% de part de marchés mais le choix de Lesieur a été de laisser tomber les clients insolvables ou mauvais payeurs, ce qui rentre dans la politique de sélectivité des clients qui consiste à en privilégier les meilleurs. Selon les mêmes analystes, le réseau de distribution performant lui assure la couverture de tout le territoire national avec une part de marché de 70% en 1998 amenée à passer à 73% en 1999. Les mêmes sources indiquent également l'augmentation de la capacité de raffinage en 1998 de 300 tonnes par jour sur le site de Aïn Harrouda qui est une usine ultra-moderne réputée être la cinquième de ce style au monde, avec des investissements conséquents en 1999 pour augmenter la capacité de trituration, pour sa conformité avec les normes internationales et d'autres projets de gain de productivité, soit une enveloppe de plus de 150 MDH, ainsi que l'amélioration du résultat d'exploitation grâce à la restructuration et aux efforts d'abaissement des prix de revient et à la progression du résultat financier grâce à une gestion active de la trésorerie. Lesieur s'est caractérisée par une bonne santé financière caractérisée par des indicateurs en évolution et des ratios équilibrés. On cite aussi le parcours boursier marqué par une faible liquidité du titre et un recul du cours en bourse en 1998 suite aux répercussions des problèmes de libéralisation qui pénalisent fortement l'entreprise malgré les efforts d'adaptation entrepris et les gains de productivité réalisés. En raison des potentialités réactives de Lesieur, aux possibilités de diversification des produits, de son positionnement de leader et des projets ambitieux qui garantissent l'amélioration de l'activité, de la forte capacité financière et du niveau de valorisation attractif, le titre Lesieur est prometteur. Stagnation de l'activité recherche L'activité de l'année 1998 a été caractérisée par la quasi-stagnation de l'huile de table dont la production a progressé en tonnage de 1,2%. Sur ce créneau, Lesieur subit la concurrence de l'huile d'olive d'origine artisanale qui, en raison de la baisse de ses prix, se substitue naturellement à l'huile de table. L'huile d'olive produite par Lesieur a enregistré un recul de 56% en raison de la non-reconduction de marchés à l'export ; tandis que les savons n'ont progressé que de 1,2%. A noter cependant l'amélioration de la rentabilité des savons sur le segment extra qui est un produit d'hygiène qui connaît un développement intéressant. Par contre, les savons de ménage qui subissent toujours la concurrence des lessiviers ont de la peine à se maintenir. Les tourteaux et les huiles brutes, deux produits de la trituration, connaissent une croissance significative et font l'objet de projets de développement importants en terme de capacité de production et de qualité afin de faire face à une demande soutenue. En ce qui concerne l'exploitation, la politique de réduction des coûts a été poursuivie, favorisant la spécialisation des sites, la réorganisation des ateliers et l'adaptation des effectifs. C'est ainsi que l'effectif global est passé de 1.876 personnes en 1997 à 1.699 en 98. Le développement de nouveaux produits s'est poursuivi pour le savon et les tourteaux qui bénéficient de l'émergence d'un nouveau marché tandis que pour l'huile, la fixation des prix de vente empêche le développement de toute politique Marketing axée sur la différenciation. 1997 a été la première année complète sous le nouveau régime douanier après le début de la libéralisation. Elle a été caractérisée par le renchérissement du coût des matières premières, la hausse du cours du dollar, la perte de marge liée à la baisse des ventes de l'huile de table et du savon. Malgré les remboursements de la Caisse de compensation, le résultat net a été inférieur à celui de 1996 qui avait réalisé un résultat non courant important, suite à la régularisation de la Caisse de compensation. 1998 a été pénalisée par une campagne d'huile d'olive pléthorique qui a agi sur la progression des ventes d'huile de table (60% du CA) et à la baisse mondiale des cours des tourteaux. Le résultat d'exploitation a progressé de 10,6% par rapport à 1997, grâce à la politique d'abaissement des coûts et à la restructuration, et ce malgré le renchérissement des cours du dollar et des matières premières et le poids de la réglementation douanière. Les meilleurs placements des excédents de trésorerie et la non constitution de provision à caractère fiscal a conduit à un résultat net en progression de 8,1%. Les investissements en 1998 ont concerné l'augmentation de capacité de raffinage du site de Aïn Harrouda qui a été augmentée de 300 tonnes par jour et d'autres projets de gain de productivité. Les fonds propres de la société sont en constante amélioration puisqu'ils enregistrent une progression de 17% entre 1997 et 1996 et ce malgré une distribution généreuse des dividendes qui a atteint l'année dernière 82,89 MDH. Les prévisions en terme de chiffre d'affaires s'établissent à 3.094 MDH pour un résultat net de 349 MDH. Lesieur est un titre peu liquide dont le nombre moyen de titres en 1999 ne dépasse pas 129 titres par jour en 1999 contre 224 titres par jour en 1998. Par ailleurs, il a réalisé une performance de 50% comparable à celle de l'indice général en 1997 suivie par une contre-performance de 30,7% contre une évolution de l'IGB de 20,4% en 1998. Ceci s'explique par le recul des résultats en 1997 et par le poids des contraintes réglementaires. En 1999, le titre a encore subi un recul de 2,3% moins important que celui de l'IGB qui a régressé de 3,34%. Ceci est dû au fait que le niveau de valorisation actuel de Lesieur (11,9) dans un secteur qui a un l'habitude de traiter à des niveaux élevés, a en fait une valeur qui a un potentiel de croissance intéressant, surtout eu égard à sa très bonne réactivité et aux possibilités de diversification et de développement de nouveaux produits. De fait, les analystes de Safa Bourse recommandent l'achat du titre Lesieur.