Nouvelle grève des transporteurs ! Le bras de fer engagé avec le département de tutelle risque de perdurer. Les 48 heures observées après lAïd Al Maoulid ne seraient que le prélude dun feuilleton à plusieurs épisodes. Encouragés par le succès du mot dordre dil y a quelques jours, certains syndicats du secteur récidivent et campent sur leur position, rejetant en bloc toute forme de dialogue. Objectif ultime : le retrait pur et simple du projet sur le Code de la route. Les grévistes nhésitent pas à utiliser la force et le sabotage contre les autres transporteurs récalcitrants. Encore des pertes pour léconomie et un calvaire pour les citoyens. Certaines branches dactivité sont au bord de lasphyxie, comme la filière fruits et légumes dont les produits sont périssables. Mais, quoi quon dise, la mise en place dun nouveau Code de la route est indiscutable. Ladoption dune loi moderne et rigoureuse pour stopper lhécatombe sur les routes marocaines savère une nécessité. Le Royaume a adopté ces dernières années plusieurs projets de loi qui ont rencontré de fortes réticences (la Moudawana, le Code du travail, le Code des impôts ). Mais à travers le dialogue, des campagnes de communication et de sensibilisation, ces lois ont pu voir le jour et ont prouvé par la suite leur bien-fondé. La sortie de crise pour le transport exige, en cela, de trouver un compromis. Un bon compromis qui nexclut guère toutefois une véritable mise à niveau. Car cest un secteur où les défaillances nont cessé de saccumuler depuis lindépendance. Des défaillances dont certains ont profité pendant longtemps à la faveur du laxisme à peine voilé des pouvoirs publics. Pas étonnant alors que par sa volonté de rompre définitivement avec la situation qui a prévalu jusquici, lautorité de tutelle bute sur la réticence dopérateurs enclins à conserver leurs acquis. Des acquis quil sera, à lévidence, bien difficile de retirer.