* La campagne agricole est l'une des plus médiocres des dix dernières années. * Le PIB non agricole se porte bien mais reste à la merci de facteurs exogènes. * Renchérissement des coûts de production. Quelle croissance pour 2007 ? La question se pose avec acuité surtout après les résultats médiocres de la campagne agricole. La Loi de Finances table sur une récolte de 60 millions de quintaux alors que les prévisions de la campagne ne retiennent que le tiers du chiffre avancé. Pour rappel, le département de Oualalou prévoit un taux de croissance de 3% sur la base d'une récolte moyenne. Selon les experts, la saison est l'une des plus médiocres de ces dix dernières années. Au point que Mohand Laenser, ministre de l'Agriculture, s'est abstenu d'organiser la traditionnelle conférence de presse annuelle pour présenter les résultats. Il a laissé à Nabil Benabdallah, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, le soin de l'annoncer. Autre fait de taille, le renchérissement des cours du pétrole En tout cas, le gouvernement doit revoir ses copies et prendre les mesures nécessaires pour faire face à l'impact de la sécheresse, non seulement pour le monde rural mais pour toute l'économie nationale si l'on tient compte des effets d'entraînement du secteur. Les 3% de croissance prévus sont difficilement tenables dans ces conditions. Même si Oualalou n'a cessé de répéter que «le PIB non agricole tient le coup et affiche une évolution très satisfaisante». «Certains secteurs affichent une bonne santé et continuent sur un trend haussier. On parle notamment du BTP et du tourisme dont l'évolution est appelée à se poursuivre au cours de l'année. Il est évident que le PIB non agricole se porte bien mais il reste à la merci de facteurs exogènes comme l'impact du renchérissement des coûts de production, surtout l'énergie», a expliqué Driss Benali, professeur universitaire. Il a souligné que «l'investissement et la consommation qui sont des moteurs de la croissance affichent un niveau satisfaisant. Mais le poids de l'agriculture reste déterminant. Il faut s'attendre à ce que le PIB soit impacté par ces mauvaises performances. En effet, les indicateurs du BTP parlent d'eux-mêmes : la surchauffe est si intense que les cimenteries tournent à plein régime pour répondre à une demande sans cesse croissante. Le secteur a réalisé une croissance de 15% au cours du premier trimestre. Pour le tourisme, les statistiques du département de tutelle concernant les premiers mois de l'année 2007 sont encourageants, le secteur affichant une hausse de 12% pour les arrivées et 18% pour les nuitées. Même les autres secteurs qui avaient par le passé des difficultés présentent actuellement un certain dynamisme hors pair : c'est le cas du textile-habillement dont les commandes ont repris à destination de l'Europe. Il a aussi bénéficié d'une demande conséquente de la part du marché américain. Le secteur a enregistré une croissance de ses exportations à destination de ce marché de près de 80%. La même tendance est observée au niveau de l'agroalimentaire. Le secteur gagne des points à l'export surtout sur les nouveaux marchés. Par ailleurs, au niveau des finances publiques, on note que l'évolution dépasse largement les prévisions. Le ministère des Finances a annoncé que les recettes fiscales ont progressé de 18% alors que les dépenses ne s'inscrivent en hausse que de 3% seulement.