Généraliser la couverture médicale à toute la population marocaine, voilà un chantier amibtieux dans lequel sest engagé le Maroc depuis 2004 et qui commence à prendre forme depuis mars 2006. Le taux de couverture est passé de 15 % à 30 % en une année grâce aux efforts conjugués des parties prenantes, quil sagisse du ministère de la Santé, de lANAM, de la CNSS, de la CNOPS et même des mutuelles. Mais le Maroc a-t-il les moyens de ses ambitions ? On sait dores et déjà que dans le cadre de la Loi de Finances 2007, le gouvernement a augmenté les crédits alloués au ministère de la Santé pour poursuivre la mise en uvre de la stratégie de lEtat afin de généraliser la couverture médicale. Il sagit notamment de la mise en place du régime dassurance médicale aux personnes économiquement défavorisées. De même que le Budget du département de la Santé prévoit pour lannée en cours laugmentation de 39 % de la dotation réservée à lachat de médicaments. Des efforts à saluer ! Mais cela suffira-t-il ? Car des carences persistent. Outre linsuffisance des infrastructures et des ressources humaines pour répondre aux besoins naissants, il existe aussi des disparités au niveau régional. Certains soins, surtout pour les maladies chroniques, ne sont dispensés que dans les CHU de Rabat ou de Casablanca. Concernant les ALD (Affection de longue durée), la réflexion est certes déjà lancée pour trouver une solution à cette catégorie de la population la plus touchée, afin dexonérer le patient du ticket modérateur pour certaines pathologies onéreuses de manière systématique. Mais les malades, eux, attendent. De lavis des praticiens, lAMO nest pas entièrement maîtrisée dans les pathologies graves. On imagine le désarroi des patients qui se retrouvent face à une pharmacie très chère et très lourde. A en croire les estimations des spécialistes du cancer, seule la moitié des cas est prise en charge. Lautre moitié non assurée ou très défavorisée préfère se tapir dans lombre. La logique «humaine» veut que ces personnes bénéficient de soins appropriés en temps opportun. In fine, lAMO est un chantier crucial pour la population ; cest même une question de vie ou de mort. Ce qui veut dire quon na pas droit à lerreur !