* Cette réforme de notre réglementation est suivie par nos partenaires internationaux, comme lOCDE, qui a effectué une mission dévaluation par rapport à la lutte contre la corruption. * Lentrée en vigueur des nouvelles dispositions est intervenue au début du dernier trimestre dune année régie par une Loi des Finances entrée en application dès le 1er janvier 2007. Finances News Hebdo : Dans quelle mesure le nouveau décret relatif à la passation des marchés publics va-t-il contribuer à la lutte contre les lobbyings et à lamélioration de la transparence ? Bouchaib Benhamida : Le nouveau décret est le fruit dun travail de concertation auquel a participé activement notre Fédération et ce, à toutes les étapes. Nous avons apporté notre expertise pratique issue des témoignages et des doléances des entreprises quant aux différents moyens apportés pour détourner la loi, manipuler les choix et pervertir la concurrence et léquité dans la passation des marchés publics. Le décret actuel se caractérise, dabord, par son côté pédagogique pour apporter aux usagers des marchés publics, soumissionnaires et maîtres douvrage, toute la lumière possible sur les dispositions réglementaires. A titre dexemple, lexposé des motifs rappelant les principes qui doivent présider à la passation dun marché public fait partie intégrante du décret et nest plus une simple notice de présentation annexée au texte. À titre dexemple, également la mention claire de la corruption, de la fraude et de la concurrence déloyale, comme autant de pratiques répréhensibles et ce, à la demande de la FNBTP ! Dautres dispositions relatives à la publicité des appels doffres, à la mise à disposition des dossiers dappels doffres, aux différentes étapes douverture des plis, à la lutte contre le dumping, au recours , constituent, à notre avis, des progrès notables dans le sens de lamélioration de la transparence, de léquité et des conditions de la concurrence loyale. Il faut également rappeler que la réforme de la réglementation des marchés publics fait partie des dispositions importantes du Contrat-Programme qui lie, depuis le 28 juin 2004, le gouvernement et la FNBTP. F.N.H. : Que pensez-vous du timing de la sortie du décret. Est-ce que vous pensez que les opérateurs sont suffisamment préparés ? B.B. : Le décret est le premier de 3 textes réglementaires très importants pour la profession. Son adoption et son entrée en vigueur rapide sont un signal aux entreprises qui attendaient cette réforme. Certes, il est nécessaire dorganiser un travail de vulgarisation et dinformation sur les dispositions du nouveau décret. Nous avons déjà commencé cette action par des réunions nationales et dautres régionales dinformation. F.N.H. :Daucuns estiment que la médiatisation autour de ce décret a fait défaut, et que lon sest retrouvé avec des cahiers de charges conformes à lancien décret, ce qui a entraîné lannulation de certains marchés. Que pensez-vous à ce sujet ? Quid de votre Fédération ? B.B. : Il est possible et compréhensible quil y ait quelques problèmes dadaptation lors du passage de lancien au nouveau décret. Dautant plus que lentrée en vigueur des nouvelles dispositions est intervenue au début du dernier trimestre dune année régie par une Loi de Finances entrée en application dès le 1er janvier 2007. Mais à notre connaissance, nous navons pas décho sur un éventuel chamboulement ou déventuels dysfonctionnements. F.N.H. :Comment sest comportée votre Fédération vis-à-vis de ce décret ? B.B. : Nous avons participé à lélaboration de cet important décret, et à toutes les négociations sur ses dispositions. Nous avons fait part des propositions qui nous semblaient à même dassurer plus de transparence, dégalité des chances, de concurrence loyale et de préservation des intérêts de toutes les parties prenantes dun marché public. Nous avons, certes, défendu les intérêts des entreprises organisées et citoyennes que nous représentons. Mais ce faisant, nous avons également défendu lintérêt général de la collectivité et les valeurs de léthique et de la transparence. Nous considérons que la majorité de nos propositions ont été retenues parce quelles rejoignaient les préoccupations et les objectifs du gouvernement. Cette convergence a été consacrée par le Contrat-Programme qui lie, de manière formalisée et solennelle depuis juin 2004, le gouvernement et la FNBTP et qui a retenu parmi ses priorités la réforme de la réglementation des marchés publics et en a fixé les axes. Dès que le décret n°2-06-388 a été adopté, nous avons enclenché quatre actions parallèles et complémentaires : linformation et la formation des entreprises sur les nouvelles dispositions introduites par le décret ; la veille pour évaluer lapplication de ces nouvelles dispositions et la prévention des dérapages éventuels quant aux principes qui y sont consacrés ; lévaluation des retombées exactes de ces dispositions sur la pratique des marchés publics à cause de la formulation ou des aspects qui nont pas été pris en compte de la meilleure manière et la poursuite des négociations pour le parachèvement de la réforme, notamment par la réforme du Cahier des Clauses Administratives générales applicables aux marchés de travaux et la réforme du système de qualification et classification des entreprises. Nous avons bon espoir de faire aboutir ces réformes dans le sens dune plus grande équité, dune plus grande transparence et dune performance et une compétitivité accrues. Le programme du gouvernement actuel renforce notre espoir, car il a réaffirmé son attachement à renforcer la transparence et à améliorer davantage le climat des affaires. Nous avons déjà commencé à repérer et à alerter le gouvernement sur certaines insuffisances. Les ministères les plus concernés en ont relevé, eux aussi, certaines. Sachons, également, que cette réforme de notre réglementation est suivie par nos partenaires internationaux, comme lOCDE, qui a effectué une mission dévaluation par rapport à la lutte contre la corruption, ou la Banque mondiale qui suit de très près cette réforme de la réglementation des marchés publics dans notre pays.