Louverture par SM le Roi de la première session de la troisième année législative du parlement était très attendue vu les circonstances politiques particulières qui ont caractérisé la rentrée politique. Les dernières évolutions de la question de notre intégrité territoriale nont pas éclipsé les autres sujets auxquels le parlement doit satteler. «Nous tenons à réaffirmer ce que nous proclamions dès le premier discours du Trône, à savoir que nous ne disposons pas de baguette magique pour résoudre tous les problèmes. Mais je me dois dassurer à mon peuple fidèle que nous disposons datouts encore plus puissants». Le tableau dressé par le Souverain lors de louverture de la troisième législative nest donc pas totalement désespérant. «Notre unique atout, avait affirmé le Roi Mohammed VI, réside dans notre volonté inébranlable issue de la détermination qui anime notre peuple». Ce peuple marocain, il faut le reconnaître, ne fait plus confiance aux partis politiques. Conscient de cette entrave majeure, SM le Roi a réitéré ce quil avait annoncé durant son discours du Trône du 30 juillet 2004. La réforme du cadre réglementaire des partis politique est une étape élémentaire pour la restauration du climat de confiance. Partis et mission dencadrement social Ainsi, «ce cadre devrait favoriser lémergence de partis à même dapporter des réponses collectives, spécifiques et originales, à des questions sociétales très larges, plutôt que de chercher à satisfaire les ambitions personnelles et catégorielles étriquées». Les partis politiques marocains sont, en fait, des entités qui nassument plus le rôle dencadrement qui leur revient. Ils servent plutôt des intérêts «oligarchiques» qui séloignent des attentes des citoyens. Il faut souligner quaprès lexpérience de lalternance politique, lindifférence politique des citoyens sest amplement constatée, surtout lors des élections communales de septembre 2003. Cette «apathie» politique est un signe qui ne trompe pas quant au degré inquiétant de labsence de confiance constatée chez les électeurs. Le changement du cadre des partis devrait donc être révolutionnaire. La création des partis, leurs modes de financement ainsi que leurs règlements intérieurs doivent se conformer aux règles de démocratie et de transparence. À cet égard, il est de plus en plus remarqué que les cadres des partis semblent avoir été élus à vie. Cette problématique a été longtemps débattue sans que des solutions adéquates aient pu voir le jour. La réforme proposée par le Souverain vise avant tout à sensibiliser la société politique et la société civile à souvrir lune sur lautre. Attitude dAlger : une provocation patente «Notre vue, avait insisté SM le Roi, est que sinstaure une concertation aussi large que constructive, qui illustre toute la considération que nous portions aux formations politiques et notre rejet de lhostilité gratuite à leur égard autant que des reniements directeurs. En effet, tous les partis nationaux ( ) ont apporté leur contribution à la consolidation des fondements de lEtat ». Cette fonction de légitimation des partis politiques est cruciale. Elle renvoie à cette responsabilité qui incombe aux acteurs politiques de respecter les principes du jeu démocratique. Dun autre côté, le Souverain avait abordé les dernières péripéties de la question de notre intégrité territoriale. À ce sujet, il a tenu à calmer les esprits qui ont affiché une tendance vers lénervement. «Le Maroc demeurera fidèle à sa démarche civilisée, fondée sur le dialogue et louverture, le respect des engagements, le bon voisinage et lattachement à la stabilité de son espace stratégique». Il faut dire que le soutien des Algériens aux séparatistes a atteint un stade de provocation patente. Mais cela ne poussera pas le Maroc à user de manuvres interdites par le droit international.