LEspagne et la France multiplient contacts et visites pour tenter de trouver une issue qui profiterait à toutes les parties concernées. Après celle de 1991 consacrée au conflit israélo-palestinien, une deuxième conférence de paix à Madrid est-elle à envisager ? Tous les indices le laissent croire et les dernières sorties diplomatiques de nos voisins européens, la France et lEspagne, le corroborent : la recherche dune solution pacifique à la question du Sahara est en cours. La dernière visite du Premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero à Alger va dans ce sens. Zapatero, qui a été reçu par le président Bouteflika le 14 juillet dernier, a mis le point sur la nécessité de régler de manière pacifique, et dans le cadre dun plan onusien, le problème du Sahara. Durant la même semaine (12 et 13 juillet), le chef de la diplomatie française, Michel Barnier, sest rendu à Alger pour le même objectif : rapprocher les points de vue du Maroc et de lAlgérie. M. Barnier a insisté sur limportance de la redynamisation du dialogue entre Rabat et Alger. Dans le même cadre, Al Mostafa Sahel, ministre de lIntérieur, sest rendu le mardi 20 juillet 2004 à Alger. Cette visite a été qualifiée par les médias nationaux et étrangers dimportante. Sahel sest entretenu avec son homologue algérien Yazid Zerhouni sur les relations entre les deux pays. Le dossier du Sahara figure au premier plan de ces discussions. Un conflit régional à conjurer Selon certains observateurs, lEspagne et la France espèrent organiser une conférence internationale avec la participation de toutes les parties concernées par ce conflit, y compris les Etats-Unis et la Grande-Bretagne en tant quobservateurs, sans oublier les représentants de lONU. Le «verdict» de la conférence serait, par la suite, revendiqué par lorganisation onusienne. Dans ce cadre, la démission de lenvoyé spécial de Koffi Anan au Sahara, James Baker, pourrait être interprétée comme une initiative de lONU qui ouvrirait la voie aux parties concernées par le conflit, ainsi que leurs voisins, pour négocier une solution politique. Les voisins européens du Maghreb ont compris quun conflit armé dans la rive Sud de la Méditerranée mettra en péril toute lEurope. Faut-il rappeler que dans le contexte actuel, les pays de la région narrivent pas à maîtriser les flux dimmigration clandestine, ni ceux du trafic de la drogue ? Cest donc le moment idéal pour profiter de lappui des grandes puissances afin de mettre un terme à ce conflit qui tire toute la région du Maghreb vers le bas. Rappelons que le Maroc na cessé daffirmer, depuis des années, sa volonté de négocier directement avec lAlgérie, même si cette dernière prétend toujours que le problème concerne le Maroc et le pseudo-front du Polisario. Le Maghreb reste stratégique pour les USA A loccasion de lanniversaire de la Marche Verte en novembre 2003, SM le Roi avait annoncé dans son discours lattachement du Maroc à la recherche dune solution politique au conflit artificiel du Sahara : «Nous réitérons encore aujourdhui que nous sommes déterminés, dans lesprit de la Marche Verte, à persévérer dans la voie pacifique, notamment dans le cadre du processus onusien en cours; processus pour le succès duquel nous ne ménageons aucun effort et auquel nous contribuerons avec sincérité et esprit de pleine coopération», avait affirmé SM le Roi. Lors de la dernière visite du souverain aux Etats-Unis, le président Bush avait exprimé, de son côté, son souhait de trouver une solution rapide au problème du Sahara, problème qui inhibe le développement économique de toute la région du Maghreb. A préciser que dans le contexte mondial actuel, le Maghreb est aussi stratégique pour les Etats-Unis que le Proche-Orient. Cest pour cette raison que les Américains incitent les parties du conflit à dialoguer davantage pour trouver une issue politique. La balle, en tout état de cause, est actuellement dans le camp des pays concernés par le conflit. On espère voir la société civile des deux pays, au Maroc et en Algérie, simpliquer davantage pour appuyer les hommes politiques de tous bords dans leurs efforts visant à résoudre le conflit. Le Maghreb recèle dénormes richesses. Le règlement du problème donnera, sans nul conteste, un nouveau souffle à lesprit dunion régionale tant recherchée.