* «Maroc Ordinaire» est une collection du photographe français Joseph Marando, actuellement exposée à l'IFC. * Fortement imprégnée par les problèmes liés à l'identité dans les pays d'accueil, cette nouvelle collection essaie de rompre avec certains clichés de ce genre artistique. Depuis presque 19 ans, le photographe italo-marocain Joseph Marando essaie d'élaborer une uvre de mémoire, «à la fois intime et ouverte aux réalités». En fait, pour un artiste qui est né au Maroc et qui a grandi en France, la culture occidentale est à la fois subie et transformée. C'est probablement pour cela que l'uvre photographique de Joseph Marando semble être animée par cette quête identitaire, dont la variable ou la composante marocaine est souvent présente. Fortement imprégné par les problèmes et les espérances liés à l'identité dans les pays d'accueil, la collection de Joseph Marando essaie de rompre avec certains clichés de ce genre artistique. Son empreinte démontre que cet artiste «veut s'éloigner des clichés touristiques et rompre avec l'esthétique des souks colorés et des médinas». Le tout dans un esprit nettement nostalgique, mais pas pessimiste. Les couleurs étant absentes, le blanc et le noir des photographies de Joseph Marando expriment une époque où les liens entre le passé, le présent et l'avenir sont très étroits. «Je ne suis pas un artiste, mais un intervenant social qui travaille avec un médium artistique», s'efforce de dire cet artiste qui a pu inventer et réinventer sa propre trajectoire entre les deux rives de la Méditerranée, où les rapports se sont tissés au départ dans la douleur. Le travail, en quelque sorte documentaire de cet artiste veut avant tout créer cette certitude que les imaginaires des deux entités ont réellement des chances de vivre ensemble, de se compléter au lieu de s'exclure. Ce message est clair dans les réalisations de Joseph Marando où l'on peut découvrir un artiste qui «voyage à travers un récit sans fin, le récit d'un Maroc ordinaire». Il reste à souligner qu'après un important parcours auprès des ONG en Afrique et de celles de l'ONU pour lesquelles il réalisait des reportages, Joseph Marando a pu, par la suite, recentrer sa démarche sur le monde méditerranéen.