* Alors qu'ils observaient un sit-in à la suite d'un accident mortel survenu juste en face de la Cité, les résidents de la Cité U ont été surpris par l'intervention des forces auxiliaires. * L'assaut d'une centaine d'agents, selon le témoignage d'un étudiant, a causé plusieurs blessés dans les rangs des étudiants en plus de plusieurs divers dégâts matériels. Cest un sale lundi qu'ont vécu les résidents des cités universitaires Souissi 1 et 2 à Rabat. Alors que des étudiants observaient un sit-in en face des deux cités, ils sont surpris par le débarquement de centaines d'agents des forces auxiliaires. Ces derniers n'ont pas eu la main légère, pourchassant les étudiants au sein même des deux cités jusque dans leurs chambres. Les faits remontent au lundi 8 mai 2006, quand une voiture de luxe roulant à vive allure percute un taxi transportant un étudiant. Un choc violent qui provoque la mort du chauffeur, alors que le passager est transporté aux urgences dans un état critique. Par miracle et grâce aux airbags de la voiture de luxe, les chauffards s'en sortent indemnes. Les étudiants témoins de ce drame sont ahuris à la vue d'un jeune conducteur, mineur selon un témoin oculaire ayant requis l'anonymat, en état d'ébriété en compagnie d'un autre jeune homme. Dautres témoins affirment que la voiture était conduite par un enfant d'à peine 12 ans roulant au moins à 140 km/heure en pleine avenue Allal El Fassi dans Madinat Al Irfane. Les étudiants venant d'accomplir la prière de l'Aichâa sont venus en aide aux victimes et aux blessés. Choqués devant tant d'insouciance, les étudiants organisent un sit-in sur les lieux de l'accident pour appeler, encore une fois, les responsables à organiser la circulation en limitant la vitesse dans cet endroit connu pour sa forte fréquentation par les étudiants. « Au moment du sit-in, une centaine d'agents des forces auxiliaires contrôlant toute la rue Allal El Fassi à l'Irfane interviennent violemment pour disperser les manifestants. Conséquence : plusieurs étudiants ont été grièvement blessés et chassés de leurs chambres. Parmi eux, un étudiant qui a failli mourir en sautant du 4ème étage de son pavillon et une fille qui a sauté du premier étage souffrant de blessures et avec son ordinateur portable complètement endommagé », rapporte un résident de la cité U. De plus, d'importants dégâts matériels, notamment à la cité universitaire Souissi 1, dont la porte a été enlevée et les vitres de la bibliothèque et des chambres brisées, ont été enregistrés. Selon des témoins, c'est la première fois qu'un nombre aussi important d'éléments des forces auxiliaires interviennent dans les cités universitaires. «C'est parce que le sit-in a coïncidé avec la fête du 3ème anniversaire du Prince héritier Moulay El Hassan que les forces auxiliaires ont été déployées en grand nombre et sont intervenues de la sorte», avance un résident à la cité universitaire. Dans un cas comme dans l'autre, pareil acte prenant pour cible des étudiants est condamnable et injustifié dans un pays qui prône lEtat de droit.