La femme marocaine a plus que jamais investi des domaines traditionnellement réservés aux hommes. La femme a donc décidé de livrer bataille pour démontrer ce dont elle est capable et pour prouver à qui le veut quelle nest pas cet être faible comme beaucoup le prétendent. Bien que le changement social a la peau dure, il faut reconnaître que la femme a réalisé des avancées considérables. De la politique à lassociatif, en passant par lentreprenariat, la femme est décidée plus que jamais à relever le défi posé par lautre moitié de la société : lHomme. Il nest pas facile duvrer seule pour atteindre son objectif ; cela, la femme la compris très tôt. Cest pourquoi les femmes marocaines associent leurs efforts et uvrent au sein dONG et diverses associations pour lédification dun Maroc moderne. La femme marocaine refuse dêtre une victime de larchaïsme et de larbitraire. Contrairement à lhomme, la femme doit redoubler defforts pour simposer dans des domaines tels que la politique. Sa participation dans la vie politique du Maroc nest plus à prouver ; cest une réalité que nous vivons chaque jour. Certes, cest le système de quota qui lui a garanti laccès à des postes de décision, mais ce système simposait, vu la mentalité rétrograde de la majorité des Marocains, mais également par le fait que les leaders politiques tolèrent mal la présence de la femme aux postes de commande, et sont toujours, sauf exception, réfractaires à une présence féminine équitable. Du coup, il fallait leur forcer la main. Une association a fait de laccès de la femme aux mandats électoraux son cheval de Troie. LAssociation démocratique des femmes du Maroc, dont Rachida Tahri assure la présidence, a de tout temps fait de la participation des femmes marocaines un axe stratégique dintervention pour la concrétisation de légalité en droit politique stipulé par les textes. En tout cas, la présence de la femme au sein du Parlement et dans le gouvernement actuel représente un grand espoir pour les autres femmes de voir leur situation générale saméliorer. Un autre domaine est brigué par les femmes marocaines, celui des entreprises. Là aussi, les femmes ont compris lintérêt de travailler ensemble pour contribuer à la construction dun Maroc moderne, tolérant et favorable au progrès socio-économique. Lémancipation de la femme marocaine et sa participation stratégique de plus en plus active dans le monde de lentreprise lui garantissent une grande autonomie vis-à-vis de lhomme. Elle devient « maître » de son destin. Cest dans cette esprit quune association a vu le jour en septembre 2000, lAssociation des Femmes Chefs dEntreprises du Maroc, affiliée à la CGEM. Cette association, qui encourage lentreprenariat féminin, a pour objectif la participation de la femme marocaine aux débats économiques, mais également son intégration dans un réseau mondial des femmes chefs dentreprises. Dautres associations se sont penchées sur dautres aspects de la vie sociale de la femme marocaine. Prenons lexemple de lassociation de lutte contre la violence contre la femme. La violence est effectivement le lot quotidien dun bon nombre de Marocaines. En effet, le Maroc souffre dinégalité flagrante dans le code et le statut personnel qui ne garantissent pas les droits humains majeurs de la femme, lexposant ainsi à tous les abus possibles. La longue file dattente devant les juges et dans les commissariats en témoigne. Cette association, donc, reçoit les plaintes de milliers de femmes dâges et de situations sociales différents et organise des formations pour les orientations juridiques. La femme joue une rôle actif dans le développement éducatif et socio-culturel. De ce fait, on ne peut quêtre fier des femmes chercheurs, qui ont investi le domaine de la recherche universitaire et qui y ont excellé. Citons à titre dexemple la distinction italienne remise à Mme Bahija Simou pour son ouvrage « Histoire des relations maroco-italiennes de 1869 à 1912 ». Un livre de référence qui a valu à Mme Simou la médaille dofficier de Mérite de la République italienne. Dautres femmes mènent leur combat dans lombre ; comme les campagnardes devant leur four à pain dargile ou celles qui ramassent leur combustible et puisent leur eau à des kilomètres de chez elles. Celles-là aussi ont saisi limportance des coopératives dans leurs vies respectives. Cest devenu pour elles un espace où elles entrent en contact avec les autres femmes, parlent plus de leurs peines quotidiennes, de leurs problèmes et de leur avenir. Il est néanmoins nécessaire didentifier les principaux maux dont souffre la femme marocaine : lanalphabétisme, la pauvreté, lobscurantisme, le vide juridique et le machisme. Des chantiers sont ouverts, mais est-ce suffisant pour changer les mentalités et les comportements dune société qui ne voit dans la femme quun objet de désir ou la source de tous les problèmes ? Eh oui ! malgré toutes les avancées spectaculaires de la femme marocaine, il existe encore des femmes qui nont même pas le droit de sortir de chez elles, ni daller à lécole. Ces femmes totalement isolées du monde extérieur, ignorant leurs droits, peuvent être les victimes de tous les excès et vices de la société. Enfin, il faut rendre grâce à la femme de jouer un rôle si important dans la marche vers la citoyenneté. Menant à la fois vie professionnelle et vie familiale, elle donne un bel exemple de courage et de force, ouvrant la voie devant les générations à venir.