* Le Maroc importe des produits stratégiques qui ont un impact sur le niveau des prix. * La baisse de l'inflation interne devrait compenser en partie l'inflation importée. Linflation importée risque de tirer légèrement à la hausse les perspectives de cet indicateur pour l'année en cours. Plusieurs éléments contribuent à cette hypothèse, notamment le renchérissement des prix pétroliers et la progression des transferts des MRE et des recettes voyages sans oublier le fort intérêt des investissements directs étrangers pour le Royaume, surtout au niveau du secteur de l'immobilier. Les réformes monétaires et économiques engagées par le pays ont permis de maîtriser les risques inflationnistes et surtout de contrer la volatilité de l'inflation sous-jacente. Le Maroc a, à cet égard, le niveau le plus faible dans la région. Avec les nouveaux statuts, Bank Al-Maghrib mène depuis un certain temps une politique de ciblage de l'inflation à travers les outils techniques. «L'inflation importée est une menace récurrente surtout pour les pays qui ont choisi la voie de la libéralisation. Le pays importe une bonne partie de ses besoins de l'étranger, notamment des produits alimentaires et d'équipement qui sont très stratégiques», a indiqué Youssef Abouali, professeur à la Faculté de Settat. Il a souligné que «l'inflation importée est plus visible si l'écart conjoncturel entre les pays est manifeste. Ce qui veut dire que le pays importateur ne peut suivre le rythme». Il a expliqué que «l'inflation importée n'est pas mauvaise dans la mesure où les autorités monétaires veillent rigoureusement à la stabilité des prix». Les risques inflationnistes de l'économie mondiale ont-ils un impact au niveau national ? «C'est sûr. Le renchérissement des matières premières devraint tirer vers le haut le coût des intrants et ce dans plusieurs secteurs», a expliqué Abouali. Le coût des intrants reste l'élément le plus concerné par l'inflation importée. Pour Driss Benali, professeur universitaire, «l'inflation au Maroc devrait rester dans les limites du prévisible à moins qu'il y ait une hausse excessive des prix des hydrocarbures. Le comportement défavorable de la campagne agricole devrait abaisser la demande, surtout en milieu rural, l'inflation interne serait tirée vers le bas mais l'arrivée des MRE va doper les prix des produits alimentaires surtout durant la période estivale. C'est une inflation momentanée comme celle observée durant le mois de Ramadan». Benali a évoqué l'autre face de l'inflation importée et qui se concrétise par l'achat massif de riads à Marrakech et du foncier dans les grandes agglomérations. Ce sont les acquéreurs étrangers qui ont un pouvoir d'achat largement supérieur au niveau national qui sont la cause de cette flambée des prix». Il a souligné par ailleurs que «le niveau de l'inflation existante entre 2 et 3% est acceptable. C'est une inflation modérée qui accompagne la croissance. L'essentiel pour les autorités monétaires c'est que cette inflation ne se propage pas dans le reste de l'économie». En tout cas, les prix des hydrocarbures ont un impact sur tout le tissu économique. La Loi de Finances a prévu un prix du baril à 60 dollars. Alors que les tensions géostratégiques ont fait grimper les cours à une moyenne de 70 dollars.